L’amour,
l’amour !…
Que ne met-on pas aujourd’hui derrière ce mot qui, à
force d’être utilisé à toutes les sauces, a fini par perdre sa vraie
saveur. « L’amour est fort comme la mort » nous dit ce
passage de la Bible, tiré du Cantique des Cantiques qu’Anne-Claire
vient de nous lire. En effet, quoi de plus fort que la mort ?
Qui
peut vaincre la mort ? Eh bien l’amour, celui dont parle la
Bible,
c’est ce qui est plus fort que tout. Michel et Nathalie ont choisi
de
nous faire entendre ce texte qui parle de cet amour-là avec tant de
poésie, de sensualité, de passion, et qui se termine par « ses
flammes sont des flammes brûlantes, c’est un feu divin ! »
Divin, car l’amour vient de Dieu, et de Dieu seul. Si l’Eglise
s’intéresse tant à l’amour des couples, si elle s’investit
aujourd’hui
dans l’union de Michel et Nathalie, c’est parce qu’ils sont,
ensemble,
par leur union, signes de Dieu. Rien que ça ! Quoi de plus fort
que l’amour qui les unit ?
Quoi
de plus mystérieux aussi ? Au cours de leur parcours
d’accompagnement, lors des rencontres de préparation au mariage,
nous
avons eu l’occasion de réfléchir à la question :
« Pourquoi
je t’aime ? pourquoi tu m’aimes ? » Qui peut répondre
par un raisonnement logique à cette question ? Qui peut
expliquer
rationnellement ce qui fait que, pour Nathalie, c’est Michel et pas
un
autre, et en même temps, pour Michel, c’est Nathalie et pas une
autre ? Oui, quel mystère que l’amour ! Prendre le temps,
aujourd’hui, de méditer sur l’amour de Michel et Nathalie, c’est
ouvrir
les yeux sur la grandeur encore plus incroyable de l’amour de Dieu
pour
les Hommes. Oui, Dieu aime les Hommes, l’Humanité tout entière est
aimée de Dieu, qui l’a créée par amour. La plus belle image, la plus
concrète, la plus visible, de cet amour est celle que nous donne
aujourd’hui ces deux mariés. Bien sûr, ils ne sont pas parfaits,
vous
connaissez leurs défauts, ils les connaissent eux aussi mieux que
quiconque ! Bien sûr, leur amour non-plus n’est pas parfait. Il
a
connu et il connaîtra encore des tensions. L’amour de Dieu, lui est
parfait. Jésus nous a montré de quel amour Dieu est capable :
il a
donné jusqu’à sa vie pour nous.
Michel,
Nathalie, vous nous proposez aussi l’évangile de St Matthieu, où
Jésus
nous dit « vous êtes le sel de la terre, la lumière du
monde ». Dans votre entourage, m’avez-vous confié, des
personnes
ont été pour vous des lumières pour éclairer votre route ; des
personnes sont pour vous le sel qui donne saveur à votre vie.
Mais cela, chacun de nous doit pouvoir aussi le dire : Nous
connaissons certainement nous aussi des personnes qui
éclairent
notre vie et lui donnent sa saveur. Et tout comme vous, Michel et
Nathalie, accueillons l’appel du Christ pour devenir, à notre tour,
sel
et lumière pour ceux qui nous entourent. Car cette lumière n’est pas
faite pour être mise sous le boisseau, mais pour briller aux yeux du
monde. Ainsi cet amour que vous manifestez l’un pour l’autre, cet
amour
qui vous fait vous engager pour la vie devant Dieu, auprès duquel
vous
venez chercher cette force d’aimer, ici, aujourd’hui, dans cette
église, cet amour qui vient de Dieu, qu’il soit contagieux, qu’il
soit
signe visible de cet amour si grand que Dieu a pour chacun de nous,
et
que ceux qui croiseront votre route puissent s’émerveiller de voir
en
vous l’œuvre de Dieu, de voir à travers vous l’action de Dieu.
Nous
aussi, frères et sœurs, tournons-nous vers Dieu, venons chercher
auprès
de lui, par les sacrements qu’il nous propose par son Eglise, cette
force de l’amour qu’il ne refuse jamais de nous donner. Comme le
disait
tout-à-l’heure le psaume que nous a lu Sandrine, « la joie de
notre cœur vient de Dieu. Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme
notre espoir est en toi ! »
Amen !
Daniel
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Homélie
n°3
Textes choisis par les mariés :
He 13, 1...6 ; Psaume 111
(112) ; Mt 19, 3-6
« Le
Seigneur est mon secours, je n’ai rien à craindre ! » c’est ainsi
que se termine le passage de la Lettre aux Hébreux que vient de nous
lire Gabriel. Voilà une belle profession de foi ! C’est sous le
signe de la confiance que Thomas et Nadège ont choisi de placer leur
mariage.
Confiance en Dieu, qu’on appelle aussi la foi, et confiance
mutuelle, l’un envers l’autre. Au cours de nos échanges, pendant le
parcours de préparation à leur mariage, j’ai pu être témoin de cette
confiance mutuelle. Nadège décrit sa confiance en Thomas, son amour
pour lui, par une belle image : celle d’une flamme. D’abord
étincelle, puis petite flamme qui a grandi au fil du temps, et qui
restera à jamais allumée pour éclairer leur chemin. L’amour dans la
confiance en l’autre. Mais que serait une confiance qui enfermerait un
couple sur lui-même ? Au contraire, Nadège et Thomas s’appuient
sur cette confiance pour s’ouvrir aux autres. A travers leur
implication dans la vie de leur village ; à travers l’engagement
dans l’association des parents d’élèves de l’école, pour Nadège. La
confiance qu’ils ont l’un envers l’autre est une force qui les pousse
et les aide à avancer, ensemble, en direction des autres. Et ce passage
de la Bible qu’ils ont choisi de nous faire entendre dit bien les
valeurs auxquelles ils tiennent. J’en cite quelques passages :
« n’oubliez
pas l’hospitalité » ; « souvenez-vous de ceux qui sont
maltraités » ou encore : « que votre vie ne soit pas
menée par l’amour de l’argent » « que le mariage soit
respecté par tous », etc… on retrouve aussi ces valeurs de
générosité récompensée dans le psaume 111 que Marie-Jo nous a lu, et
que nous avons accompagné par le chant.
Nadège, Thomas, vous
nous proposez aussi un passage de l’évangile de St Matthieu, qui nous
dit que l’homme et la femme que Dieu a unis, forment un couple
inséparable, couple image de Dieu. Quitter son père et sa mère pour
s’unir à un autre, à une autre, et ainsi ne faire plus qu’un, ça peut
sembler tout naturel. Depuis des millénaires c’est ainsi que la vie se
transmet, partout sur la terre. C’est en effet tout naturel, et
pourtant, c’est une étape décisive, et faire le pas n’est pas toujours
aussi facile. Aujourd’hui comme hier, s’engager c’est toujours courir
un risque. C’est lâcher des sécurités, quitter un certain confort pour
se lancer dans une aventure. Un risque, certes, mais quelle preuve
d’amour ! Quelle marque de confiance, une fois encore, que de se
promettre mutuellement fidélité tout au long de la vie qui nous
attend ! Thomas, Nadège, par cet engagement que vous prenez
aujourd’hui, vous nous montrez un chemin que beaucoup de nos
contemporains, hélas, ont oublié. Combien de couples aujourd’hui
hésitent à franchir cette limite, ou refusent de le faire, et préfèrent
rester dans une situation de non-engagement, se croyant ainsi plus en
sécurité, mais se refusant du même coup à ancrer leur couple dans un
désir d’éternité, désir qui est pourtant le lien le plus solide pour un
amour durable, fécond et libérateur.
« Que le mariage soit
respecté de tous, que l’union conjugale ne soit pas profanée »
avons-nous entendu tout à l’heure. Car cette union est sacrée. C’est
pourquoi vous êtes venus ici dans cette église, ce matin. En remettant
à Dieu votre confiance – et Thomas l’a d’ailleurs écrit dans son projet
de vie – vous êtes ici « pour que Dieu soit le témoin de (votre)
union, et aussi un soutien pour les moments plus difficiles ». Et
vous avez raison d’avoir confiance en lui, car « Dieu
lui-même l’a dit : jamais je ne te lâcherai, jamais je ne
t’abandonnerai. » « Le Seigneur est mon secours, je
n’ai rien à craindre ! »
Nous tous ici présents qui sommes
venus accompagner leur engagement, prions pour Thomas et Nadège, afin
que chacun d’eux trouve, dans la confiance en l’autre, un amour chaque
jour plus solide, et qu’ils trouvent en nous-mêmes des soutiens et une
amitié durables pour les aider à entretenir ce désir d’éternité que
Dieu a mis dans leur cœur.
Amen !
Daniel
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Homélie
n°4
Textes choisis par les mariés :
1 Jn 4, 7-12 ; Mt
19, 3-6
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »
Mickaël, Florence, vous nous proposez un passage de l’évangile de St
Matthieu, qui nous dit que l’homme et la femme que Dieu a unis, forment
un couple inséparable. Il dit même « tous deux ne feront plus
qu’un ». C’est dire la force du lien qui unit l’homme et la
femme !
Ce lien qui vous unit, Florence et Mickaël, il a déjà été soumis à rude
épreuve, avec la répétition de problèmes de santé, et des épreuves pour
la vie de votre couple. Vous dites que ces difficultés auraient pu vous
éloigner l’un de l’autre, mais, comme Florence l’a écrit dans son
projet de mariage, elles vous ont au contraire rapprochés, et vous ont
rapprochés de Dieu. Quand on a passé ensemble par-dessus les épreuves,
c’est vrai, on est plus fort. Le lien est plus fort. Mais rien n’est
jamais acquis définitivement. C’est chaque jour qu’il faut se
re-choisir comme époux et épouse.
C’est dans ce choix perpétuel, renouvelé jour après jour, que l’on peut
dire que le couple humain, homme et femme, est à l’image de Dieu. Dans
le passage d’évangile que nous venons d’entendre, il est dit « au
commencement, le Créateur les fit homme et femme ». Il les fit à
sa ressemblance, c’est-à-dire que l’image la plus juste que l’on peut
avoir de Dieu, celle qui est la plus approchée, c’est celle d’un
couple, un homme uni à une femme. Cette complémentarité parfaite, et
cette relaion d’amour qui s’établit entre eux, nous révèle de quel
amour Dieu aime chacun de nous : comme un homme peut aimer son
épouse, comme une femme peut aimer son mari, voilà comment Dieu nous
aime, et même plus encore. En vous regardant vivre, Mickaël et
Florence, vous n’en avez sans doute pas conscience, mais on peut avoir
un aperçu de l’amour dont Dieu nous aime. C’est pour cette raison que
le mariage est si important pour les chrétiens ! Vous êtes, par le
mariage, image de Dieu ! Et tout amour vient de Dieu, qui nous a
aimé le premier. C’est ce que nous disait St Jean dans sa première
lettre, que Jacqueline vient de nous lire.
Mais cette image de l’amour de Dieu à travers le couple humain est
imparfaite, car nous sommes imparfaits. Chacun de vous, Mickaël et
Florence, connaît très bien les limites et les défauts de
l’autre ! Mais Son amour à lui, Dieu, est encore plus grand que
cela. C’est un amour total, un amour parfait. Il l’a prouvé bien des
fois, on peut en lire de nombreux récits dans la Bible. Il l’a prouvé
jusqu’au bout, en acceptant de donner sa vie pour nous, crucifié comme
un malfaiteur, par amour pour chacun de nous.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, Mickaël et Florence, vous allez vous
engager devant nous et devant Dieu. On peut dire aussi : avec nous
et avec Dieu. Et c’est pour la vie ! Cette alliance que vous
scellez ici – et l’anneau, l’alliance, que vous porterez au doigt sera
là pour vous le rappeler chaque jour – est une alliance pour toute
votre vie, dans la fidélité, comme vous allez le déclarer dans un
instant. Quelle prise de risque ! Mais surtout, quelle preuve
d’amour ! Quelle marque de confiance l’un envers l’autre, que de
se promettre mutuellement fidélité tout au long de la vie qui nous
attend !
Mickaël, Florence, par cet engagement que vous prenez aujourd’hui, vous
nous montrez un chemin que beaucoup de nos contemporains, hélas, ont
oublié. Combien de couples aujourd’hui hésitent à franchir cette
limite, ou refusent de le faire, et préfèrent rester dans une situation
de non-engagement, se croyant ainsi plus en sécurité, mais se refusant
du même coup à ancrer leur couple dans un désir d’éternité, désir qui
est pourtant le lien le plus solide pour un amour durable, fécond et
libérateur. Comment une femme peut-elle être sûre de l’amour d’un homme
qui n’ose pas lui promettre l’éternité ?
Nous tous ici présents qui sommes venus accompagner leur engagement,
prions pour Mickaël et Florence, afin que chacun trouve en l’autre un
amour chaque jour plus solide, et qu’ils trouvent en nous-mêmes des
soutiens et une amitié durables pour les aider à entretenir ce désir
d’éternité.
Amen !
Daniel
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Homélie
n°5
Textes choisis par les mariés :
Ph 4, 4-9
; Ps111 ; Jn 15, 12-16
« Soyez toujours dans la joie du Seigneur » nous dit ce passage de la
lettre aux Philippiens que vient de nous lire .............
Pour cela, pour rester toujours dans la joie, St Paul nous révèle le
moyen : « Tout ce qui est juste et pur, tout ce qui s’appelle vertu,
tout ce que vous avez appris et reçu, mettez-le en pratique ». Et le
psaume 111, que ......... nous a lu, dit la même chose : « l’homme de
bien a pitié, il partage ; à pleines mains, il donne aux pauvres ; cet
homme jamais ne tombera ». Ces textes nous rappellent que le bonheur
s’obtient en faisant le bien, en aimant. Même si la société actuelle
nous incite plutôt à croire que le bonheur est une affaire personnelle,
une question de bien-être individuel, la Bible nous rappelle cette
évidence pour ceux qui le vivent : le vrai bonheur, c’est d’aimer.
C’est d’être en lien, en relation d’amour avec d’autres. Relation
d’amour que l’on peut trouver en couple, comme nous le montrent Mathieu
et Soazic aujourd’hui, c’est vrai, mais on peut aussi vivre des liens
d’amour avec les autres, avec ses proches, avec ceux que nous
rencontrons. Mais de quel amour s’agit- il ?
Eh bien, Jésus nous le rappelle dans l’évangile de St Jean, que nous
venons d’entendre : « Aimez-vous les uns les autres, COMME je vous ai
aimés. » Il ne s’agit pas d’aimer les autres comme on aime le chocolat,
ou comme on aime la musique. Quand Jésus nous dit « comme je vous ai
aimés », il fait allusion à tous les gestes qu’il a faits, toutes les
paroles qu’il a dites, et surtout à sa vie qu’il a donné pour tous,
pour chacun de nous. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner
sa vie pour ses amis. » L’amour, ce n’est pas un sentiment qui nous
tombe dessus, et qui évolue plus ou moins selon les circonstances.
Quand on dit à quelqu’un « je t’aime », on se trompe parfois soi-même,
car on peut seulement aimer le plaisir qu’il nous donne. Et quand ce
plaisir cessera, on cessera aussi d’aimer. Aimer, au sens où Jésus nous
aime, ce n’est pas ça. Aimer, c’est vouloir que l’autre grandisse,
c’est vouloir le bonheur de l’autre, c’est tout faire pour que la
personne aimée se réalise, s’épanouisse pleinement. Quitte à sacrifier
un peu de soi-même, ou beaucoup de soi-même. Quitte à donner sa vie
pour l’autre. Voilà ce que c’est qu’aimer.
Mathieu et Soazic, l’amour que vous avez l’un pour l’autre est de cet
ordre. C’est pourquoi vous êtes ici aujourd’hui. Vous allez, l’un et
l’autre, vous promettre fidélité tout au long de votre vie, et vous
savez que la vie est longue ! Or, les sentiments ne durent pas toute
une vie. Alors, vous allez vous engager pour permettre à cet amour qui
vous unit de durer. On ne se marie pas parce qu’on s’aime, on se marie
pour aimer. L’amour n’est pas la cause, mais le but du mariage. C’est
pourquoi cet engagement ne peut être que pour la vie. C’est pourquoi
aussi votre amour, l’amour qui unit un homme et une femme, est à
l’image de l’amour de Dieu pour chacun de nous. C’est ce que nous
célébrons ici, à l’occasion du mariage de Mathieu et Soazic : l’amour
de Dieu pour tous. S’il ne s’agissait que de célébrer l’amour de
Mathieu pour Soazic, nous n’aurions pas besoin de venir dans une église
!
Mathieu, Soazic, par cet engagement que vous prenez aujourd’hui, vous
nous montrez un chemin que beaucoup de nos contemporains, hélas, ont
oublié. Combien de couples aujourd’hui hésitent à franchir ce pas, ou
refusent de le faire, et préfèrent rester dans une situation de
non-engagement, se croyant ainsi plus en sécurité, mais se refusant du
même coup à ancrer leur couple dans un désir d’éternité, désir qui est
pourtant le lien le plus solide pour un amour durable, fécond et
libérateur. Comment une femme peut-elle être sûre de l’amour d’un homme
qui n’ose pas lui promettre l’éternité ?
Nous tous ici présents qui sommes venus accompagner leur engagement,
prions pour Mathieu et Soazic, afin que chacun trouve en l’autre un
amour chaque jour plus solide, et qu’ils trouvent en nous-mêmes des
soutiens et une amitié durables pour les aider à entretenir ce désir
d’éternité que Dieu a mis dans leurs cœurs.
Amen !
Daniel
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Homélie
n°6
Textes choisis par les mariés :
Gn 2, 18-24 (Genèse,
au commencement... ) et Mc
10, 6-9 (Jésus : l’homme
quittera…)
Angélo, Amandine,
Dans quelques instants, vous allez échanger vos consentements.
Cet acte que vous allez poser est si profond, que les mots humains ne
peuvent vraiment le dire…
C’est vous qui vous adressez une parole, une promesse, déjà :
- à travers votre présence ici,
- à travers la fête à laquelle vous avez invité ceux
que vous aimez, votre parenté, vos amis,
- et aussi à travers les textes que vous avez choisis,
et que nous venons d’entendre,
- mais surtout, à travers l’engagement que vous allez
prendre l’un envers l’autre….
Ce qui est merveilleux, c’est que cette parole que vous allez vous
dire, elle est pour nous aussi, émerveillement, espérance, et
révélation…
Il y a l’émerveillement de votre rencontre.
Cette rencontre qui s’est produite un beau jour, d’une façon qui se
répand de plus en plus de nos jours, et que vous qualifiez vous-mêmes
de « moderne »
Les circonstances d’une rencontre sont toujours spéciales, alors certain
parleront de destin.
Moi je dirai plus volontiers que c’est Dieu qui voulait vous
réunir, et que cette belle aventure ne fait que commencer ;
de même que votre amour ne fait que commencer.
Vous n’aurez jamais fini de vous découvrir de vous émerveiller l’un de
l’autre.
Il y a toujours un rêve qui veille, disait le poète,
un désir à combler ; une faim à satisfaire ; un cœur généreux,
une main ouverte ; des yeux attentifs ; une vie…la vie à se partager…
Angélo, Amandine, vous allez aussi prononcer une
parole d’espérance…
Et de l’espérance, il vous en faudra,
Car rien, et surtout pas ce qu’il y a de plus important, de plus beau
dans la vie…rien, même pas l’amour, ne se réalise comme çà, tout à
coup, parfaitement.
Il y a dans la vie des moments où la nuit se mêle au jour,
où le dialogue est plus difficile,
où la peine est plus forte que la joie,
où les rêves semblent s’évanouir…
Mais lorsque, dans son cœur on possède l’espérance,
Amandine, Angélo, même ces moments-là sont parfois des moments
précieux, des moments de complicité où le véritable amour s’éprouve, se
renforce, où la fidélité devient un acte d’espérance qui accepte
la patience du temps.
« La nuit n’est jamais complète
il y a toujours, au bout du chagrin, une fenêtre ouverte, une fenêtre
éclairée. »……….
La parole que vous allez échanger est aussi révélation.
La révélation que nous ont apporté les textes de Saint Marc
Ainsi que celui tiré de la Genèse que vous avez choisis,
et que l’on pourraient résumer ainsi :
Sachez qu’à l’origine de votre rencontre, et sur le chemin de la vie que
vous prenez ensemble, Il y a quelqu’un.
Quelqu’un qui est au cœur de votre amour mais que seule la foi peut
reconnaître ;
Quelqu’un qui s’engage avec vous, et ne vous lâchera pas, si vous lui
faites confiance ;
Quelqu’un, qui nous dit à tous que le désir de Dieu, c’est que tous les
hommes trouvent le vrai bonheur.
Ce quelqu’un, vous l’avez compris c’est Jésus, lui qui nous aiment
jusqu’à donner sa vie pour nous.
Aujourd’hui, il vous encourage dans votre démarche :
Vous l’avez entendus:
« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme
et tous les deux ne feront plus qu’un !
À cause de cela ils ne seront plus deux, mais un seul »
Et saint Paul ajoutera plus tard:
« Par-dessus tout, qu’il y ait l’amour,
c’est lui qui fait l’unité dans la perfection,
et que dans vos cœurs règne la paix du Christ pour former en lui un seul
corps ! »
Voilà le sens de la parole que vous allez vous donner maintenant
l’un à l’autre: parole d’émerveillement, d’espérance, de révélation.
Aujourd’hui vous la partagez avec nous dans la joie et la fête,
Mais vous aurez à la partager jour après jour autour de vous.
Dans notre monde où il y a tant de mal-aimés,
dans ce monde où pour tant de personnes, la faim et la soif
profondes c’est tout simplement de découvrir que, la rencontre,
l’amitié, l’amour sont possibles avec l’aide de Dieu.
Amen.
Michel BILTHAUER, diacre permanent
(diocèse de Metz).
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Homélie
n°7
Texte choisi par les mariés :
Mc 10, 6-9 (Jésus
: l’homme quittera…)
C’est une des phrases des plus connues en terme de mariage.
Mais essayons d’aller plus loin pour comprendre la profondeur de
ces quelques mots.
Profondeur au sens humain – psychologique et spirituel.
Car ces quelques mots sont un condensé, un résumé de l’Amour de Dieu,
du projet de Dieu pour 2 êtres qui commencent à s’aimer, qui commencent
à construire.
Il est dit de : quitter, s’attacher et devenir
Quitter c’est humain – s’attacher c’est psychologique et devenir c’est
spirituel.
Alors est-il possible de quitter ses parents, sans souffrir, sans
renier ?
Que vais-je trouver en quittant père et mère ?
Vous allez me dire je sors d’une dépendance pour entrer dans une
autre… !
Comme si Jésus avait institué 6 sacrements et un 7ème que nous appelons
un piège !
Quitter c’est une rupture salutaire qui nous permet de mieux nous
trouver.
Quitter c’est la fin d’un épisode et c’est le début d’une autre vie avec
un nouveau décor.
Ils deviendront une seule chair. C’est l’image de l’intimité
matrimoniale, de l’acte d’amour, qui ne doit en aucun cas impliquer une
autre personne, que celle choisie aujourd’hui.
Il s’attachera….c’est à dire qu’il va adhérer à….. qu’il va rester
attaché à …c’est l’union unique de 2 personnes en une seule entité.
C’est à dire qu’on ne se quitte pas quand les choses vont mal….
Il s’attachera.. c’est construire sur du roc, et ce roc c’est Dieu.
C’est ce que vous les jeunes vous avez choisi. Parce qu'on ne peut pas
construire tout seul. Dieu seul peut vous aider, il vous donnera force,
sagesse, patience, humilité et surtout la volonté de pardonner.
Se dire pardon c’est aimer, si je n’aime pas je ne peux pas pardonner.
Et c’est en pardonnant que l’on aime.
Un conseil d’un vieux couple d’agriculteurs :
« Si vous voulez vous débarrasser des défauts de l’autre, il faut
les lui pardonner.. »
Le mariage c’est une vocation, comme le sont les vocations religieuses,
sacerdotales.
Vous les jeunes entretenez l’émerveillement, cet émerveillement peut
devenir prière devant la beauté de la création.
Emerveillement en se disant que nous aurions pu ne pas exister, que
nous aurions pu ne pas nous rencontrer, que nous aurions pu ne pas
avoir la capacité de connaître l’origine de notre amour.
L’émerveillement c’est de dire merci à Dieu.
Conclusion : Puissiez-vous, vous les jeunes mariés trouver
vous-mêmes et faire découvrir à ceux qui vous entourent la fierté et la
joie de la promesse que vous allez faire aujourd’hui et ce pour
l’éternité.
Alors vous les jeunes, soyez dissidents du monde du 21° siècle, soyez
témoins de votre amour naissant, n’ayez pas peur de dire au monde que
l’Amour véritable existe, que l’Amour dans le mariage devant et avec
Dieu existe.
Jean CARLES, diacre permanant, diocèse de Rennes.
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Homélie
n°8
Texte choisi par les mariés :
Ph 4,4-9 – Mt 19,3-6
Chère Laetitia, cher Cédric,
« L’amour a fait les premiers pas » dans vos
cœurs encore adolescents il y a quinze ans à OBERHASLACH où
Laetitia était venue en vacances chez ses grands-parents paternels.
Puis Laetitia repart en Bretagne tandis que Cédric reste
ici. Ce furent ce qu’on nomme habituellement des amourettes
de vacances qui pouvaient alors sembler éphémères. Mais malgré
l’éloignement et la distance, le contact est gardé.
Quelques années plus tard, Cédric, grand sportif, s’engage pour 5
ans dans l’armée au 3e régiment d’infanterie de Marine à Vannes. Il se
rapproche donc géographiquement de Laetitia. Et dès lors, le contact
est repris. L’amour a fait de nouveaux pas jusqu’à conduire nos deux
amoureux à Carnac pour se fiancer. Puis de décider d’unir leurs vies
dans le mariage.
Chers Laetitia et Cédric, vous venez de célébrer votre mariage civil en
la mairie d’Oberhaslach.
Vous avez décidé de sceller votre amour en demandant
qu’il soit consacré par le Seigneur dans le sacrement de mariage que
vous allez vous donner. Vous avez voulu que la force de son amour
infini fortifie les liens qui vous unissent. Vous avez souhaité que «
la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer garde votre
cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus ». Dieu « aime
ceux qui s’aiment ».
Au long de ces dernières années vous vous êtes
apprivoisés. Vous avez appris à deviner ce qui habite l’autre, à
déchiffrer ce qui n’est pas toujours exprimé en paroles. Vous avez
appris à lire dans le regard de l’autre. Vous avez commencé à
construire des projets communs. Vous avez compris sans doute qu’aimer
ce n’est pas simplement se regarder l’un l’autre mais « regarder
ensemble dans la même direction » comme l’a si bien exprimé Antoine de
Saint Exupéry.
Cédric et Laetitia, vous avez choisi l’évangile où
Jésus, répondant aux pharisiens qui voulaient le coller, cite un
passage du livre de la Genèse qui parle des liens unissant l’homme et
la femme : « tous deux ne feront plus qu’un ». L’arithmétique biblique
et nuptiale met à mal l’arithmétique classique puisque 1 + 1 égale 1.
C’est l’unité dans la complémentarité.
Avec votre famille et vos amis ici présents dans
cette chapelle saint Florent que pouvons-nous vous souhaiter en ce
grand et beau jour de votre mariage ? Que puis-je vous souhaiter au nom
de l’Eglise et en mon nom personnel sur la route où vous cheminez
depuis quelques années et dont l’étape d’aujourd’hui est si importante ?
Le sacrement de l’amour que vous allez vous donner,
le bonheur et la joie de vivre qui vous habitent, le Christ vous donne
mission de les diffuser autour de vous. Que la porte de votre cœur soit
ouverte à celles et ceux qui auront besoin de vous. Que l’amour qui
vous unit nourrisse les enfants qui vous viendront. Que la table de
votre tendresse soit dressée pour apaiser la faim de ceux qui cherchent
un peu d’amitié. Que votre dynamisme et votre bonne humeur soit
invitation à la fête.
« Le temps est un vieux magicien et l’amour est son
grand secret » écrivait mon ami Jean SULIVAN. Je vous souhaite de
découvrir, jour après jour les secrets de votre amour. Mais ce n’est
pas un vieux célibataire comme moi qui va vous administrer des conseils
choisis pour jeunes couples et jouer au conseiller conjugal. C’est vous
qui allez tracer votre propre route. Ce que je sais, ce que je peux
vous affirmer avec force, c’est que les matins rient deux fois
plus fort lorsqu’on aime et qu’on est aimé. Chers Laetitia et Cédric,
votre aventure commune, débutée il y a quinze ans, prend aujourd’hui
une nouvelle dimension. Même si vous n’êtes pas forts en grammaire, je
vous souhaite de conjuguer le verbe « aimer » à tous les temps de la
femme et de l’homme : au passé, au futur et surtout au présent. Et
n’oubliez jamais que le Christ, verbe de Dieu, conjugue le verbe «
aimer » en toute saison de notre humanité !
Sur le chemin du bonheur, chacun se met au diapason
de l’autre pour jouer une musique nuptiale harmonieuse. Sur ce chemin
parfois rocailleux, aux jours de lassitude comme aux matins éclatants
de lumière, étanchez vos soifs à la source d’eau vive, auprès du Maître
du bonheur : Jésus, votre compagnon de route. Aux jours d’orage,
rappelez-vous que l’arc-en-ciel multicolore de l’amour vous unit, tous
les deux, comme il allie le ciel et la terre !
Dans la langue celtique, « Cédric » signifie «
combat royal ». Dans la langue latine, « Laetitia » signifie « joie
». Laetitia et Cédric je vous souhaite à tous deux de mener
ensemble le combat royal de la joie au pays merveilleux de
l’amour.
AMEN
Arsène BUCHHOLZER, diacre permanant, diocèse de Strasbourg.
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Homélie
n°9
Homélie mariage de Virginie et Sébastien
Samedi 5 août 2017 à WISCHES
Philippiens 4,4-9 - Matthieu 5,13-16
Chers Virginie et Sébastien,
Laissez-moi d’abord exprimer ma joie de célébrer votre mariage
religieux en cette église St Michel de WISCHES, entourés de l’affection
de vos familles et de vos amis. Oui, aujourd’hui « chantons la vie,
chantons l’amour » comme nous le fredonnerons tout à l’heure.
La rencontre entre vous Sébastien et vous Virginie
s’est faite grâce à un ami. L’aventure de votre vie commune a, en
fait, commencé il y a bien des années. Le bonheur d’être ensemble
s’est enrichi avec l’arrivée dans votre foyer de vos enfants Léa et
Lina.
En 13 années de vie commune vous avez appris à vous
apprivoiser l’un l’autre. Vous avez appris à construire ensemble des
projets pour votre couple, assumé votre responsabilité de parents. Vous
avez assumé vos responsabilités professionnelles dans la coiffure ou la
SNCF ou accepté des responsabilités paroissiales. Vous avez appris à
ouvrir sans réserve et dans la clarté votre cœur à l’autre. Pendant
toutes ces années vous avez eu le loisir de choisir, jour après jour,
les ingrédients qui composent un mariage heureux et qui s’appellent la
franchise avec l’autre, le respect envers l’autre, l’ouverture à
l’autre.
Dans l’évangile que vous avez choisi pour votre
mariage, nous retrouvons deux ingrédients nécessaires au bonheur d’un
couple : le sel et la lumière. Cet évangile suit directement l’évangile
des béatitudes, qui est en quelque sorte une feuille de route pour
trouver le vrai bonheur. Heureux êtes-vous, Virginie et Sébastien, si
vous êtes sel de la terre et lumière du monde.
Si le sel met en valeur la saveur d’un aliment
celles et ceux qui ont un régime sans sel savent que trop de sel nuit à
la santé et dénature le goût des aliments ! Le sel de votre amour ce
sont, vous le savez, d’humbles petits gestes quotidiens et prévenants
d’attention à l’autre. Le sel de votre amour ce sont des paroles de
confiance et de tendresse. C’est accepter l’autre dans ses qualités
mais aussi avec ses fragilités. C’est une proximité, une
complicité amoureuse dans les jours d’épreuves et de doutes.
Pour nous, chrétiens, Jésus est le sel de notre vie.
Il vous invite, il nous invite, frères et sœurs, à donner une saveur
d’évangile à nos rencontres. Le bonheur de votre amour conjugal doit se
répandre sur vos enfants et sur toutes celles et ceux que vous
rencontrerez ! Dans un monde souvent indifférent ou fataliste, dans un
quotidien souvent englué dans la banalité, Dieu vous donne mission de
révéler à vos prochains le prix et la saveur de leur vie, car chacune
de nos vies a du prix aux yeux de Dieu.
Jésus est la lumière qui éclaire nos chemins,
lumière ô combien rassurante aux jours de ténèbres. Il vous appelle à
être lumière du monde : à mettre en valeur la beauté de la création
(comme c’est si bien exprimé dans le psaume de la création que nous
avons chanté tout à l’heure). C’est poser un regard d’amour (à la
manière du Christ) sur les êtres et les choses. Pas besoin d’être
diplômé en théologie pour cela ! Il suffit d’aimer. C’est votre
présence aimante, Sébastien et Virginie, et la vôtre, sœurs et frères
dans le Christ, qui mettra en lumière le miracle de ce qu’il y a de
meilleur sur la terre.
Dieu vous bénit et vous aime. Car il aime ceux qui
s’aiment. A travers mon humble personne, c’est sa bénédiction qui vous
allez recevoir tout à l’heure. C’est devant lui que vous allez sceller
votre alliance et vous donner le sacrement du mariage. C’est au brasier
de son amour que vous pouvez vous réchauffer, c’est au brasier de son
amour que vous pourrez, vous aussi, allumer des petites étoiles
d’espérance dans l’obscurité de la nuit...
Virginie et Sébastien, soyez toujours dans la joie
et la sérénité, car l’amour de Dieu est apaisant et fait des miracles
dans votre vie. Je vous souhaite de conjuguer le verbe aimer à tous les
temps de l’homme et de la femme. Je souhaite que la mesure de votre
tendresse l’un pour l’autre soit sans mesure.
Que la musique de votre amour remplisse le cœur de
celles et ceux qui vous entourent aujourd’hui. Que le bonheur entre à
profusion par les fenêtres de vos cœurs. Dans le vitrail de vos yeux
brillent les couleurs de la tendresse. Puissiez-vous composer ensemble
une belle partition harmonieuse.
Je n’oublie pas de féliciter, chaleureusement, au
nom de vous tous, Agnès et Ernest, les parents de Virginie, qui fêtent
aujourd’hui même leur 51ème anniversaire de mariage. Agnès et
Ernest, nos meilleurs vœux pour vos noces de camélia.
Sébastien et Virginie, que notre Dieu, qui a fait
alliance avec l’humanité, veille sur l’alliance que vous allez sceller.
Comme Dieu est fidèle à ceux qui mettent leur confiance en lui, soyez
fidèles l’un à l’autre. Laissez-vous accompagner par le Christ,
le Maître du bonheur, sur le chemin merveilleux sur lequel vous vous
êtes engagés il y a bien des années. Qu’il soit le compagnon sur votre
route pleine de promesses.
AMEN
Arsène BUCHHOLZER, diacre
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Homélie
n°10
5 octobre 2019 à 14 h 30 - Mariage de Nicole UWINEZA et Joffrey PENCOLE
Eglise Saint Léger d’Orvault (44)
Paroisse Sainte Bernadette et Saint Léger
Genèse 2, 18-24 : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul »
Psaume 32 (33) : « Le Seigneur est plein d’amour »
Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 15, 9-13 : « Il n’y a pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »
Chère Nicole, cher Joffrey,
La Genèse, c’est le premier des soixante-douze livres de la Bible. Sous
une forme imagée, le chapitre 2 raconte comment Dieu a créé l’homme
avec la poussière du sol en lui insufflant la vie par les narines. Puis
il l’installe dans un jardin merveilleux, un paradis terrestre.
Constatant que l’homme n’est pas fait pour rester seul, Dieu crée les
animaux. Mais cette compagnie ne suffit pas à l’homme. Dieu crée alors
la femme, et, presque aussitôt, nous avons la première description de
la constitution du couple : « L’homme quittera son père et sa mère, il
s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un. » Cette
histoire est un conte pour les enfants. Elle est invraisemblable et
relève de la science-fiction ! Pourtant elle nous transmet plusieurs
messages :
1. Dieu est l’origine de toute vie.
2. L’homme est fondamentalement un être de relation.
3. La femme et l’homme sont de même nature.
4. Le couple se construit par étapes.
Sans revenir cet après-midi sur les trois premiers messages que vous
pourrez toujours approfondir plus tard, je voudrais d’abord m’attarder
sur la construction du couple par étapes.
Selon la Bible, le couple se construit sur une triple décision :
D’abord quitter père et mère. Bien sûr, il ne s’agit pas seulement de
quitter le domicile de ses parents, ni même de s’affranchir de leur
tutelle financière ou matérielle. Il s’agit vraiment de prendre son
autonomie d’adulte, libre et responsable. Sans nécessairement rompre la
relation avec eux, mais en prenant une certaine distance, indispensable
à la construction d’un nouveau foyer. Cela ne se passe pas toujours
sans douleurs ou sans heurts. On a tous entendu parler de belles-mères,
parfois un peu trop présentes. Parfois aussi, il est plus confortable
de conserver ce lien de dépendance qui donne un sentiment de sécurité
matérielle, financière ou affective....
Si j’ai bien compris, ce préalable à la fondation de votre couple,
Nicole et Joffrey, c’est une étape que vous avez déjà franchie…
Peut-être faut-il pourtant veiller à ce que votre relation reste
toujours prioritaire sur tous les précieux liens d’affection et
d’amitié que vous avez avec vos parents et vos proches.
La deuxième décision, c’est de s’attacher à son conjoint, c’est à dire
de créer des liens avec lui, de faire acte d’alliance avec lui. Et si
l’on veut que ces liens soient solides, il vaut sans doute mieux qu’ils
passent dans les deux sens, l’accueil et le don. Il vaut mieux que
l’alliance soit fondée sur l’échange entre recevoir et donner.
Te recevoir, tel que tu es, et non pas tel que je voudrais que tu sois.
Sans l’intention plus ou moins consciente de faire de toi le mari [ou
la femme] idéal[e] que tu n’es pas encore, mais que tu deviendras
certainement grâce à moi...
Me donner à toi tel que je suis, sans te cacher les aspects de ma
personne que je n’accepte pas et que je prétends peut-être faire
disparaître tout seul, à force de volonté...
Ne rêvons pas... Cet accueil inconditionnel de ta personne, ce don
total de ma personne ne seront pas évidents tous jours. Il y aura des
accrocs, il y aura des coups et des blessures. Et ces jours-là, il sera
bien utile de resserrer nos liens, de nous réconcilier...
S’attacher à son conjoint, c’est donc non seulement te recevoir et me
donner chaque jour, dans les gestes les plus modestes de la vie
quotidienne. C’est aussi instaurer dès maintenant le pardon au cœur de
nos échanges, celui qui nous guérit et permet les nouveaux départs...
La troisième décision, c’est de devenir un.
Physiquement bien sûr. Mais ce n’est pas le plus difficile. Aujourd’hui
d’ailleurs, beaucoup de jeunes couples commencent par cette troisième
étape...
Mais devenir un, ce n’est pas simplement cela. C’est, à partir de nos
deux personnes, à partir de nos deux histoires, créer une entité
nouvelle, entièrement distincte, qui n’est ni toi, ni moi, mais NOUS.
Un nous où chacun trouve sa place à égalité, sans fusion ni confusion,
dans une relation claire, confiante et permanente. Cette réalité
nouvelle se traduit notamment face à des décisions communes à prendre
face aux enfants, au travail, au logement, aux loisirs, à tous les
petits problèmes de la vie ordinaire. Je ne décide plus seul, je ne te
laisse pas décider seul non plus. Notre choix commun ne sera peut-être
pas celui que tu aurais fait, ni celui que j’aurais fait. Il révèle
l’existence de notre couple, dont l’unité ne peut se fonder que sur la
confiance mutuelle, sur un acte de foi en l’autre, sans cesse à
renouveler.
C’est ainsi que la Bible, le livre où Dieu s’exprime à partir de
l’expérience humaine, présente la construction du couple. Pourtant,
vous l’aurez sans doute remarqué : il n’est pas du tout question
d’amour !
Joffrey, Nicole, je vous soupçonne de l’avoir remarqué ! Puisque vous
avez ensuite choisi deux autres textes qui, eux, nous parlent beaucoup
de l’amour.
Le psaume tout d’abord « Toute la terre Seigneur est remplie de ton
amour ». Regardez les mots : Heureux… Espoir… Vie… Appui… Joie…
Confiance… Et Amour…
L’évangile ensuite. Avant de quitter ses disciples, Jésus leur parle
d’amour. C’est un peu son testament. Il parle de l’amour reçu et de
l’amour donné. Seul l’amour qui demeure procure une joie véritable. Cet
amour n’est pas réservé au couple marié. Il s’adresse à tous, parents,
enfants, célibataires, prêtres, religieuses, sans distinction d’âge, de
nationalité, d’origine sociale ou de culture. Mais, évidemment, il a
toute sa place au cœur du couple. Mais il ne s’agit pas de n’importe
quel amour... l’amour à la manière de Jésus. C'est le "Comme je vous ai
aimés" qui mérite toute notre attention car Jésus a aimé jusqu'à donner
sa vie... Il la donne dans tous les sens du terme :
- d'abord, il donne son temps, ses activités, et toute son énergie pour
écouter les hommes, les femmes et les enfants qu'il rencontre, qu'ils
soient riches ou pauvres, malades, bien-portants ou infirmes, juifs ou
étrangers. Il passe sa vie à lutter contre le mal sous toutes ses
formes, à faire la volonté de celui qu'il appelle son "Père".
- Ensuite, cet amour qui dérange les bien-pensants de l'époque parce
qu'il déroge parfois à la loi religieuse, le conduit jusqu'à la mort.
- Sa résurrection inexplicable détruit la mort. Elle nous ouvre les
portes d'une vie définitive pour un bonheur que nous ne pouvons pas
imaginer mais auquel nous aspirons tous.
- Aujourd'hui encore, par le don de l'Eucharistie, Jésus nous
communique sa vie chaque fois que nous communions à son corps et à son
sang.
Peut-on imaginer une plus grande preuve d'amour que de se donner ainsi,
corps et âme, à ceux que l'on aime, ou que l'on décide d'aimer ?
Eh bien voilà comment vous êtes invités à aimer, Nicole et Joffrey.
Chacun de vous est invité à donner sa vie à l’autre par amour. Ensemble
vous êtes invités à donner vie à ceux qui vous entourent. Alors, Nicole
et Joffrey, nous vous souhaitons bonne chance sur cette route de
l'amour et de la joie à la suite du Christ.
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
5 octobre 2019
Eglise Saint Léger d’Orvault (44)
Paroisse Sainte Bernadette et Saint Léger