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Christ, Roi de l'Univers

2 S 5, 1-3 ;  Ps 121 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23,35-43

            Nous voici donc, chers frères et sœurs, à la fin de notre année liturgique que nous avons passée en entendant et méditant l’évangile de St Luc en particulier. Depuis le Concile Vatican II l’Eglise propose en ce dernier dimanche de solenniser  le Christ  comme le roi de l’Univers fête qui fut instaurée par le Pape Pie XI en 1925, époque de grandes turbulences mondiales.

            Les royautés que nous connaissons, actuelles ou dans l’Histoire portent sur un, voire plusieurs territoires mais aujourd’hui nous fêtons la royauté du Christ sur l’univers entier et cet univers n’est pas simplement la terre, c’est l’ensemble du monde créé.

            Saint Paul nous dit en effet “en Lui tout fut créé dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et, invisibles, puissances, principautés, souverainetés, dominations, tout est crée par lui, pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui (Col 1,15-17).

             Les trois lectures qui nous avons entendues nous mettent en face d’une “fresque imposante“ a t’on pu dire, composée de trois grandes scènes ; au centre, la crucifixion, avec d’un coté, l’onction royale de David par les Anciens d’Israël ; de l’autre l’hymne christologique que nous a présenté St Paul.

 «La figure du Christ domine l’ensemble, l’unique Seigneur devant lequel nous sommes frères“ (Benoit XVI).

            L’événement central est la croix, manifestation  de la royauté singulière  du Christ.

            Là il est l’objet de deux attitudes opposées :

-d’une part, tous ceux qui se moquent de lui ou l’insultent “si tu es le Roi des Juifs sauve –toi toi-même “disent-ils et à ceux-là  Jésus révèle justement sa gloire en demeurant sur la Croix, à l’opposé des compréhensions humaines.

-d’autre part, celui que l’on nomme le bon larron ,qui est un brigand condamné pour ses méfaits, mais qui découvre que Jésus, lui, est injustement condamné .Il  reconnaît sa Royauté en lui demandant de l’accueillir dans son Royaume et Jésus lui promet le Paradis. St Ambroise commente cet événement en disant, et cela nous concerne, “la vie consiste à demeurer avec le Christ, car là où est le Christ là est le Royaume“. Il ajoutait que l’inscription au dessus de la croix, contestée par les chefs des prêtres, “est juste, car bien que le Seigneur fut en croix il resplendissait du haut de celle-ci avec une majesté royale. “

            C’est le moment unique de notre salut, nous recevons la paix par le sang de la Croix.

            Lors de la crucifixion le voile du Temple se déchire, le moment de vérité est arrivé, “en Jésus crucifié advient la plus haute révélation possible de Dieu en ce monde, car Dieu est amour et la mort de Jésus sur la croix est le plus grand acte d’amour de toute l’histoire“ nous dit le Pape Benoit XVI.

            Dieu règne dans nos cœurs, il nous faut donc ouvrir notre cœur pour accueillir cet amour. “Si quelqu’un m’aime, mon Père et moi nous viendrons chez lui et chez lui nous ferons notre demeure“

            Le cardinal Sarah dans son livre “Dieu ou rien“(p.32) raconte comment les missionnaires, venus évangéliser son pays la Guinée,  lui ont “fait comprendre que la Croix est le centre du monde, le cœur de l’humanité et le point d’ancrage de notre stabilité“

            Pour lui “c’est le seul point ferme en ce monde pour assurer l’équilibre et la consistance de l’homme “le calvaire est le point... d’où nous pouvons tout voir avec des yeux différents, lés yeux de la foi, de l’amour et du martyre : les yeux du Christ“.(fin de citation)

            Voir avec les yeux du Christ quelle belle perspective spirituelle pour éclairer notre vie !

            Le livre de Samuel présente l’onction de David comme roi d’Israël. Jusqu’alors divisées, les 12 tribus se réconcilient et font de David le  roi d’Israël. Nous le savons, le jeune David alors qu’il gardait des troupeaux avait déjà reçu l’onction pour devenir “le berger d’Israël“, le Pasteur de ses brebis.

            Et le bon pasteur est celui qui est capable de mourir pour ses brebis dira Jésus. Il voit dans cette image du berger, celle du don total à son troupeau, et pour Jésus le troupeau est cette humanité qu’il veut venir sauver.

            Pour comprendre en plénitude qui est Jésus dans cette admirable fête je vous propose d’anticiper un peu pour  mettre en exergue, ce que nous dit la préface de ce jour :

            “Père très saint, Dieu éternel et tout puissant, Tu as consacré d’une onction d’allégresse ton Fils unique, Jésus Christ notre Seigneur, comme Prêtre éternel et Roi de l’Univers. Pour accomplir les mystères de notre rédemption, il s’est offert lui-même sur l’autel de la Croix en victime pure et pacifique. Quand toutes les créatures auront été soumises à son pouvoir, il remettra aux mains de ta souveraine puissance le règne éternel et universel : règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix. “

             Que nous faut-il recevoir de cette instauration de la fête du Christ Roi ?  Entendons le Pape Pie XI  qui l’instaure, il  souhaite alors que “le feu de l’apostolat enflammera les cœurs, tous travailleront à réconcilier avec le Seigneur les âmes qui l’ignorent ou qui l’ont abandonné, tous s’efforceront de maintenir ses droits.“

“Il faut donc qu’il règne sur nos intelligences : nous devons croire les vérités révélées et les enseignements du Christ.  Il faut qu’il règne sur nos volontés : nous devons observer les lois et les commandements de Dieu. Il faut qu’il règne sur nos cœurs. “

            L’enseignement du Pape Pie XI est toujours actuel. Ses appels à ouvrir au Christ notre intelligence et notre cœur à être toujours plus disponibles pour l’annonce de la Parole de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, nous devons les entendre pour nous.

            Demandons à la Vierge Marie, la Mère du Christ-Roi qui sur la Croix nous l’a donnée pour mère, de prier pour nous et de nous aider à entrer toujours davantage dans l’intimité de Jésus qui doit être le roi de notre cœur.


Georges Renoux, Diacre Permanent

Basilique du Sacré Cœur de Marseille

20 novembre 2022

 



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