Année  C

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Christ, Roi de l'Univers

2 S 5, 1-3 ;  Ps 121 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23,35-43


Vous avez sans doute remarqué qu’on fait beaucoup d’efforts au cinéma, ou à la télévision, pour promouvoir une image assez déconcertante de l’être humain, ou même pour le représenter sous un jour franchement choquant : je pense aux séries télévisées et à leur cortège de psychopathes et assassins en tous genres, les images repoussantes de mort-vivants, les films qui n’ont pour seul scénario que les effets spéciaux nous offrant des visages défigurés, des corps déchiquetés, déchirés ou broyés, avec les hurlements qui vont avec comme une mayonnaise avec les crudités, sans compter les scènes de guerres plus vraies que nature, les images complaisantes de l’actualité des brutalités en tous genres (attentats, accidents…) où la souffrance est étalée dans le libre-service du voyeurisme triomphant.

Devant ces déformations, la réaction la plus commune est de détourner les yeux ou de chasser les enfants et petit-enfants du récepteur de télé

Mais le problème, c’est que justement, ce que l’on voit, c’est souvent le miroir de notre société : ses goûts pour le morbide et ses aspirations à la violence, mais aussi ses contradictions entre la recherche de la beauté et sa fascination pour le laideur.

Ce que nous ne voulons pas voir et qui est pourtant la vérité, on nous le montre parfois de manière insupportable, mais vraie.

C’est ce qui se passe un peu aujourd’hui dans notre évangile.

Ce sont trois hommes suppliciés qui agonisent sur des croix.

Au pied de la croix de Jésus, on ricane, on l’interpelle, on le met au défi, on se moque.

Un des condamnés se révolte, il n’admet pas que ce prétentieux, ce roi des juifs, ne fasse rien pour lui et pour les autres, il provoque

L’autre va reconnaître la royauté de Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » et Jésus va répondre à  cet appel: « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. ».

Lorsque l’Eglise célèbre la fête du Christ Roi de l’univers, elle proclame l’amour et le pardon du Seigneur

Ce qui se passe dans notre évangile c’est ce qui passe aujourd’hui en chacun de nous, dans nos groupes, nos communautés, nos sociétés.

Nous avons en nous une part de ce mauvais larron et une part de ce bon larron.

Oui, parfois la vérité nous gêne.

 Nous n’aimons pas qu’on nous montre que nous sommes aussi les auteurs d’injustices et de violences (à des degrés divers), par les gestes, les mots, dans notre couple, au travail, dans nos échanges avec les autres.

Cet Homme supplicié et agonisant qui est représenté près de cet autel. vient nous dire la vérité en face, la vérité que la foule aveuglée ne voit pas.

Notre temps est peut être plus que tous les autres temps victime de ce grand aveuglement.

Sous les affirmations les plus solennelles de principes moraux rabâchés (solidarité, fraternité, égalité et j’en passe), sous la bannière du progrès, nous dissimulons des formes de mépris et de dégradation de l’être humain que nous ne voulons pas voir en face.(l’idolâtrie de l’argent, le clonage des cellules animal-humain qui vient d’être autorisé en Grande-Bretagne, le discours des lobbies sur l’euthanasie des malades, des vieux, la sélection génétique des enfants à naître….)

L’abondance des biens matériels (qui vont déborder sur les trottoirs et dans nos boites aux lettres à l’approche de Noël), les progrès technologiques ou médicaux nous empêchent d’imaginer que le malheur et la laideur puissent exister ensemble, nous coupent du réel et des autres, surtout du plus pauvre et du plus faible.

L’évangile de ce jour nous parlent d’un roi et de la vérité.

 

Incroyable, extraordinaire que cette royauté.

 

la croix en guise de trône

la couronne ? un casque d'épines

son manteau c’est le ruissellement du sang qui coule de son corps martyrisé,

ses témoins sont deux voleurs

les chefs qui sont invités ricanent et se moquent de lui

et la foule qui assiste au couronnement venait de hurler sur le chemin du Golgotha : «Crucifiez-le».

 

Oui, la royauté du Christ peut nous sembler dérisoire

 

Mais comme il est fort !

Vivre sous un tel roi, c’est se reconnaître comme le « bon larron » et entrer dans l’amour infini du Père.

Gérald PRIVÉ, diacre permanent
Paroisses SAINTE-ANNE & SAINT GOHARD et SAINT NAZAIRE ,
24 novembre 2007

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