Homélies pour des funérailles


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Le contexte :

Textes liturgiques choisis : Première lecture : 1 Jn 3, 14-18 – Évangile : Jn 14, 1-6.
Prière universelle : page 34 « La célébration des obsèques » -
Rituel des funérailles I, édition « Desclée-Mame »

Homélie :
 Nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons.
Et voilà ! Nous sommes réunis aujourd'hui dans cette église pour célébrer le " passage " d'une croyante, Andrée  notre amie. Une place de plus, sa place, qui restera vide désormais ! Et lorsque nous nous retrouverons chaque dimanche, nous ne pourrons pas ne pas nous souvenir : une personne, un visage, un sourire, quelqu'un qui nous a aimés et que nous aimions. Aujourd'hui, nous sommes tristes, mais notre tristesse est tempérée par le souvenir. Le souvenir de toute une vie. Car la mort est partie inhérente de la vie, elle est comme la continuation de la vie, ce qui lui donne sens et valeur, car elle est accomplissement.
Nous relisons aujourd'hui cette phrase paradoxale de saint Jean : " Nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons. " Passer de la mort à la vie, c'est l'inverse du processus naturel, puisque tous, nous sommes destinés à passer de la vie à la mort. Pourquoi Jean nous fait-il cette annonce paradoxale ?
C'est qu'il fait référence à son ami Jésus, qui est mort et ressuscité. Il a vécu pendant quelques années dans son intimité, si bien que, pour lui, Jésus est devenu l'Amour personnifié, l'amour vécu. Il l'a fréquenté, il l'a admiré. Jamais il n'a rencontré homme aussi extraordinaire. Il dit que " Dieu est Amour " ; mais le mot amour est trop vague. Lui, Jean, a vu des gestes simples, concrets, de son ami Jésus. Il a vu des regards, qui étaient des regards d'amour (On le note dans l'évangile). Il a été témoin de son extraordinaire proximité notamment avec les petits, les enfants, les jeunes, les femmes, les malades.
Oui, frères et sœurs, aimer, ce n’est pas n’importe quoi. Ce ne sont pas des paroles, des simples « je t’aime ». Ce sont des actes. Et cela prend toute la vie.
Andrée, au cours de sa longue vie, aimait rendre service. Tous savaient que l’on pouvait toujours compter sur elle. Toujours pleine d’attention envers ses chers petits enfants Florent, Virginie et Valérie. 
Une fois de plus, nous entendons cette parole aujourd'hui : « Aimez ! »
 Et nous nous sentons bien petits. Apprendre à aimer, effectivement, ça prend toute une vie. Mais je crois que l'essentiel est de prendre, dès le début, la bonne direction. Car il n'y a que deux directions : l'amour de soi ou l'amour des autres. Il s'agit donc de privilégier, dans toute son existence, l'amour des autres.
 L’amour des autres, c’est ce que fit Andrée tout au long de sa vie. Cet amour des autres se traduisait chez  elle par de multiples attentions et aides qu’elle apportait à ses enfants, petits enfants et aussi dans son entourage.
 Et tout cet amour donné, ce don de soi, sa  grande disponibilité pour ses chers petits enfants  resteront gravés dans nos coeurs : Andrée était toujours contente, elle ne râlait jamais et elle était toujours d’accord avec ses chers petits dont elle aimait partager les jeux.
Ah ! Quels moments merveilleux Mammy, quand tu venais jouer aux cartes, au couillon, au rami, aux dames. Merci Mammy.
Et il y a des gens qui, jusque dans leur grand âge, sont extraordinairement vivants. Notre amie était de ceux-là.

Amen.   

Michel Houyoux, Diacre permanent


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