Dimanche des Rameaux
et de la Passion du Seigneur
année A


retour vers l'accueil

         Nous l’avons entendu Saint Paul nous dit que Jésus « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Ph. 2,7)

         Entrons donc dans cette semaine sainte en regardant Jésus, serviteur qui lave les pieds de ses disciples le jeudi saint, et nous est présenté par Isaïe comme le serviteur souffrant. 

         Durant ces jours soyons proches de la Vierge Marie qui en suivant son Fils va vivre un chemin de souffrances.

         Dieu a voulu nous sauver en nous servant. Il nous présente cet exemple d’un service donné gratuitement parce qu’il nous a aimé le premier. Service suprême, donner sa vie. Et notre Pape reprend ce message de Jésus à Sainte Angèle de Foligno, mystique italienne du 13é siècle « ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée. » Cela devrait nous laisser abasourdis, le Fils de Dieu accepte de souffrir et mourir pour chacun et chacune d’entre nous et ce dans la plus grande brutalité qui soit.Le Souverain Pontife va jusqu’à préciser : « Dieu nous a sauvé en acceptant que notre mal s’acharne sur Lui ». Et cela avec l’humilité, la patience, l’obéissance du serviteur, uniquement parce qu’il nous aime.

         Jésus va vivre l’épreuve au travers de deux situations les plus atroces qui soient pour celui qui aime : la trahison et l’abandon.

         Jésus va connaître la trahison du disciple qui l’a vendu et aussi celle de l’apôtre qui le renie. Et ce peuple qui l’acclame à son arrivée à Jérusalem sera celui qui criera « qu’il soit crucifié » (Mat 27,22) quelques jours plus tard. Il est aussi trahi par les instances religieuses qui le condamnent injustement et par le représentant politique qui s’en lave les mains.

         Tous nous avons sans doute connu de petites ou de grandes trahisons. A ce moment, le monde parait s’écrouler quand celui ou celle qui avait notre confiance bafoue celle-ci. L’amour est trahi, l’amitié est trompée. Il faut parfois beaucoup de temps pour s’en remettre. Et pourtant nous ne pouvons imaginer la douleur pour Dieu qui lui n’est qu’amour.

         Ce temps de la semaine sainte est propice à voir nos propres infidélités, par fausseté, par hypocrisie, par duplicité, par les promesses non tenues et autres manquements. L’invitation est donc à faire un bon examen de conscience face au Seigneur, regardons notre cœur face au Crucifié et croyons que la miséricorde de Dieu sera là pour nous pardonner nos fautes par le sacrement de réconciliation.

         Entendons le prophète Osée dire : « Moi je les guérirai de leurs infidélités, je les aimerai d’un amour gratuit » (Os 14,5).

         En plus de la trahison Jésus a connu l’abandon.

          Jusqu’à dire sur la croix « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » paroles du psaume 21 que Jésus reprend dans l’abime de solitude qui est le sien à cet instant 

         Cet abandon total, Jésus a accepté de le vivre en serviteur pour que nous ne puissions pas connaître cela, car lui est toujours à nos côtés, quelque soit le temps et l’intensité de nos épreuves.

         Alors nous devons nous efforcer de rester fidèles à Celui par qui nous avons été créés car nous sommes dans ce monde pour l’aimer Lui et les frères et sœurs qu’il nous donne. « Tu aimeras le Seigneur Ton Dieu....et ton prochain comme toi-même ». (Marc 12,28-34) répond-il au scribe qui l’interrogeait.

 Le Christ est venu nous dire que la vie ne sert à rien si l’on ne sert pas, si l’on n’est pas au service, puisque la vie se mesure sur l’amour.

Devant le Crucifié demandons cette grâce de vivre pour servir et pensons au bien qu’ainsi nous pouvons faire pour rendre notre humanité plus fraternelle.  

 

Georges RENOUX, diacre permanent

Basilique du Sacré Cœur de Marseille

Le 2 avril 2023

 

retour vers l'accueil