15
avril
Célébration de la Parole
Pastorale
de la Santé
Dimanche
avec les malades 15avril 2023
Je
viens de chanter « acclamons la Parole de Dieu ! » et
vous avez répondu, non pas « louange à toi, parole de Dieu »,
mais louange à toi, Seigneur Jésus ». Jésus et la Parole de Dieu, c’est pareil.
Jésus, c’est la parole de Dieu ; la parole de Dieu c’est Jésus.
Alors, si aujourd’hui nous ne pouvons pas rencontrer Jésus dans son
Eucharistie, en mangeant son corps, nous pouvons le rencontrer en buvant
sa Parole. En effet, il y a de multiples façons d’être en présence de
Jésus : Dieu est présent dans l’eucharistie, on peut le rencontrer
en communiant à la messe ; il est présent dans sa Parole, on peut
le rencontrer en lisant la Bible, les évangiles ; mais il est aussi
présent dans notre cœur. Saint Paul nous le révèle, par deux fois, dans
ses deux lettres aux Corinthiens : « vous êtes le temple de
l’Esprit Saint ». Chacun peut donc le rencontrer à tout
instant, simplement, en prenant le temps de se recueillir, de rejoindre
son intériorité, dans le secret de son cœur. En le priant, tout
simplement. La première lecture déjà nous le disait : « Pousse
des cris de joie ! le Seigneur est en
toi ! »
Il n’est pas à chercher ailleurs, il est d’abord en chacun de nous.
Il
est aussi présent parmi nous, quand nous nous réunissons. « Lorsque
deux
ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».
Nous l’avons redit il y a quelques minutes : « nous sommes
réunis au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Nous sommes
donc bien réunis en son nom. Il est donc là, présent en ce moment, au
milieu de nous. Il est présent dans chacun de nos frères et sœurs en
humanité. C’est le cœur de notre foi.
Toutes
ces certitudes que nous avons, et qui constituent notre foi, c’est Dieu
lui-même qui nous les a révélées. Nous qui avons un cœur de pauvre, en
raison de notre faiblesse, de notre pauvreté, de notre petitesse. La
maladie, la vieillesse, font de nous des tout-petits. En écoutant sa
parole, nous faisons la joie de Jésus, qui dit à son père, dans un élan
d’exultation : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je
proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux
savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». C’est
pourquoi les tout-petits, les plus faibles, les plus vulnérables, sont
aimés de Dieu avec une tendresse particulière.
Faible,
malade, petit et pauvre, ça ne veut pas dire insignifiant, moins que
rien. La dignité de chaque personne ne se mesure pas à son état de
santé, à son efficacité dans l’action, à sa force ou à son intelligence.
Toute personne humaine est digne, parce qu’enfant de Dieu. L’humilité,
la faiblesse, l’inutilité même, ne s’opposent pas à la dignité.
Nous
voyons bien, en vieillissant, que nos forces s’amenuisent, que nos
capacités se réduisent. Nous voyons bien, si nous sommes malades, que
certaines choses nous deviennent inaccessibles. Mais avons-nous
conscience que d’autres choses nous deviennent au contraire moins
impossibles, peut-être même plus évidentes ? Le temps est alors un
atout. Ce temps après lequel nous devions parfois courir, autrefois, ce
temps que nous n’avions jamais pour faire les choses, ce temps, à
présent, nous est donné. A nous de le recevoir non pas comme un fardeau,
mais comme un cadeau, comme une chance. Nous avons le temps !
Qu’allons-nous en faire ? mettons-le à profit en nous tournant vers
Dieu, en nous mettant au service du monde, c’est-à-dire en exerçant
notre charité, chacun à notre mesure.
Ce
que nous dit le pape François va dans ce sens. Chacun, là où nous
sommes, malade ou bien portant, nous avons notre part à prendre dans
cette « révolution de la tendresse ». Dans ce monde qui peut
nous sembler brutal, où la violence se banalise, jusque dans les
relations, nous avons un rôle à tenir, en utilisant le temps qui nous
est donné pour prier. La prière n’est pas inutile ! Prier nous met
en relation avec Dieu. Dans cette relation, nous pouvons lui offrir ce
que nous sommes, nos joies, nos peines, nos souffrances même. Et aussi
celles de notre monde, qui a bien besoin de guérison. C’est ça, exercer
notre charité.
Écoutons
Jésus nous le redire dans l’évangile : « Venez à moi, vous
tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai
le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. »
J’aime
bien cette image du joug. Ce lourd appareil de bois qui permet à une
paire de bœufs de travailler ensemble, dans la même direction. Chacun
des deux allège le fardeau de l’autre. En nous demandant de porter sur
nous son joug, Jésus nous annonce que nous ne sommes pas seuls. Jésus
travaille avec nous, juste à côté ; il marche avec nous, il nous
accompagne, il souffre avec nous, attaché à nous.
C’est
ce mot, le joug, qui a donné le mot conjugal : qui portent le même
joug. Le lien conjugal, c’est ce qui tient ensemble deux personnes, qui
marchent ensemble pour le meilleur et pour le pire. Eh bien, Jésus est
avec nous, et le joug qu’il partage avec nous devient alors facile à
porter, il devient un fardeau léger.
Cette
perspective est notre espérance. Si Jésus marche avec nous, s’il est
notre soutien, qui pourra nous faire trébucher ? « Si Dieu
lui-même est pour nous, qui sera contre nous ? » écrit
St Paul dans sa lettre aux Romains. Cette espérance d’un Dieu qui nous
accompagne, qui nous accueille tel que nous sommes, qui nous relève,
nous est donnée par la foi, et nous conduit à la charité. L’espérance,
la foi et la charité, on le voit, sont intimement liés.
Frères
et sœurs, chacun de nous porte son fardeau. Quelle que soit la nature de
ce fardeau, qu’il soit visible ou invisible : la vieillesse, la
maladie, le handicap, le deuil, l’injustice, les souffrance physique ou
psychologique. Puisque nous sommes tous frères et sœurs en humanité,
nous sommes attelés au même joug. Alors, laissons-nous rejoindre par
l’appel que Jésus nous adresse : « Venez à moi, vous tous
qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le
repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. »
Répondons joyeusement à cet appel, dans la foi, dans l’espérance et dans
la charité.
Amen.
Daniel BICHET, diacre permanent
Gorges, 15 avril 2023
Sommaire fêtes particulières
Accueil