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15 avril
Célébration de la Parole
Pastorale de la Santé

 
Dimanche avec les malades 15avril 2023
So 3, 14-15  ; Ps117 ; Mt 11, 25-30
Je viens de chanter « acclamons la Parole de Dieu ! » et vous avez répondu, non pas « louange à toi, parole de Dieu », mais louange à toi, Seigneur Jésus ». Jésus et la Parole de Dieu, c’est pareil. Jésus, c’est la parole de Dieu ; la parole de Dieu c’est Jésus. Alors, si aujourd’hui nous ne pouvons pas rencontrer Jésus dans son Eucharistie, en mangeant son corps, nous pouvons le rencontrer en buvant sa Parole. En effet, il y a de multiples façons d’être en présence de Jésus : Dieu est présent dans l’eucharistie, on peut le rencontrer en communiant à la messe ; il est présent dans sa Parole, on peut le rencontrer en lisant la Bible, les évangiles ; mais il est aussi présent dans notre cœur. Saint Paul nous le révèle, par deux fois, dans ses deux lettres aux Corinthiens : « vous êtes le temple de l’Esprit Saint ». Chacun peut donc le rencontrer à tout instant, simplement, en prenant le temps de se recueillir, de rejoindre son intériorité, dans le secret de son cœur. En le priant, tout simplement. La première lecture déjà nous le disait : « Pousse des cris de joie ! le Seigneur est en toi ! » Il n’est pas à chercher ailleurs, il est d’abord en chacun de nous.
Il est aussi présent parmi nous, quand nous nous réunissons. « Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ». Nous l’avons redit il y a quelques minutes : « nous sommes réunis au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Nous sommes donc bien réunis en son nom. Il est donc là, présent en ce moment, au milieu de nous. Il est présent dans chacun de nos frères et sœurs en humanité. C’est le cœur de notre foi.
Toutes ces certitudes que nous avons, et qui constituent notre foi, c’est Dieu lui-même qui nous les a révélées. Nous qui avons un cœur de pauvre, en raison de notre faiblesse, de notre pauvreté, de notre petitesse. La maladie, la vieillesse, font de nous des tout-petits. En écoutant sa parole, nous faisons la joie de Jésus, qui dit à son père, dans un élan d’exultation : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».  C’est pourquoi les tout-petits, les plus faibles, les plus vulnérables, sont aimés de Dieu avec une tendresse particulière.
Faible, malade, petit et pauvre, ça ne veut pas dire insignifiant, moins que rien. La dignité de chaque personne ne se mesure pas à son état de santé, à son efficacité dans l’action, à sa force ou à son intelligence. Toute personne humaine est digne, parce qu’enfant de Dieu. L’humilité, la faiblesse, l’inutilité même, ne s’opposent pas à la dignité.
Nous voyons bien, en vieillissant, que nos forces s’amenuisent, que nos capacités se réduisent. Nous voyons bien, si nous sommes malades, que certaines choses nous deviennent inaccessibles. Mais avons-nous conscience que d’autres choses nous deviennent au contraire moins impossibles, peut-être même plus évidentes ? Le temps est alors un atout. Ce temps après lequel nous devions parfois courir, autrefois, ce temps que nous n’avions jamais pour faire les choses, ce temps, à présent, nous est donné. A nous de le recevoir non pas comme un fardeau, mais comme un cadeau, comme une chance. Nous avons le temps ! Qu’allons-nous en faire ? mettons-le à profit en nous tournant vers Dieu, en nous mettant au service du monde, c’est-à-dire en exerçant notre charité, chacun à notre mesure.
Ce que nous dit le pape François va dans ce sens. Chacun, là où nous sommes, malade ou bien portant, nous avons notre part à prendre dans cette « révolution de la tendresse ». Dans ce monde qui peut nous sembler brutal, où la violence se banalise, jusque dans les relations, nous avons un rôle à tenir, en utilisant le temps qui nous est donné pour prier. La prière n’est pas inutile ! Prier nous met en relation avec Dieu. Dans cette relation, nous pouvons lui offrir ce que nous sommes, nos joies, nos peines, nos souffrances même. Et aussi celles de notre monde, qui a bien besoin de guérison. C’est ça, exercer notre charité.
Écoutons Jésus nous le redire dans l’évangile : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. »
J’aime bien cette image du joug. Ce lourd appareil de bois qui permet à une paire de bœufs de travailler ensemble, dans la même direction. Chacun des deux allège le fardeau de l’autre. En nous demandant de porter sur nous son joug, Jésus nous annonce que nous ne sommes pas seuls. Jésus travaille avec nous, juste à côté ; il marche avec nous, il nous accompagne, il souffre avec nous, attaché à nous.
C’est ce mot, le joug, qui a donné le mot conjugal : qui portent le même joug. Le lien conjugal, c’est ce qui tient ensemble deux personnes, qui marchent ensemble pour le meilleur et pour le pire. Eh bien, Jésus est avec nous, et le joug qu’il partage avec nous devient alors facile à porter, il devient un fardeau léger.
Cette perspective est notre espérance. Si Jésus marche avec nous, s’il est notre soutien, qui pourra nous faire trébucher ? « Si Dieu lui-même est pour nous, qui sera contre nous ? » écrit St Paul dans sa lettre aux Romains. Cette espérance d’un Dieu qui nous accompagne, qui nous accueille tel que nous sommes, qui nous relève, nous est donnée par la foi, et nous conduit à la charité. L’espérance, la foi et la charité, on le voit, sont intimement liés.
Frères et sœurs, chacun de nous porte son fardeau. Quelle que soit la nature de ce fardeau, qu’il soit visible ou invisible : la vieillesse, la maladie, le handicap, le deuil, l’injustice, les souffrance physique ou psychologique. Puisque nous sommes tous frères et sœurs en humanité, nous sommes attelés au même joug. Alors, laissons-nous rejoindre par l’appel que Jésus nous adresse : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. » Répondons joyeusement à cet appel, dans la foi, dans l’espérance et dans la charité.
Amen.
 
 
 
Daniel BICHET, diacre permanent
Gorges, 15 avril 2023
 




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