Dans nos pays occidentaux Pâques coïncide avec le début du
printemps.
C’est pourquoi cette grande fête chrétienne est aussi associée à la
nouveauté,
à la renaissance. Pâques marque le début d’une saison nouvelle. A
l’époque de
mon enfance, pour aller faire ses Pâques, selon l’expression
traditionnelle,
bon nombre de chrétiennes et de chrétiens sortait un vêtement neuf
approprié au
temps printanier.
Cette nouveauté, ce temps nouveau est associé à la joie et à
l’espérance. Nous verrons chacun de ces sentiments.
Parler de nouveauté à Pâques se comprend si on se rapporte
aux origines lointaines, la Paque du peuple hébreu célébrant ainsi
sa sortie
d’Egypte où il était passé de l’esclavage à la liberté. Ce passage
d’où vient
le nom de Pâques, est au cœur de l’Alliance entre Dieu et le peuple
d’Israël.
Pour les chrétiens il a pris un sens nouveau puisqu’il
célèbre
la résurrection du Christ qui est passé de la mort sur la croix à
une vie
nouvelle C’est cette résurrection de Jésus qui nous met en fête
aujourd’hui.
Ce sont les événements entourant cette résurrection que nous
rapporte l’évangile de ce jour. Comment Marie-Madeleine venue de bon
matin pour
embaumer le corps du Seigneur trouve le tombeau ouvert et va
prévenir Pierre.
Avec Jean, les deux apôtres arrivés en courant constaterons que le
tombeau est
bien vide et que seuls restent les linges qui enveloppaient le corps
de Jésus,
« posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête
non pas posé
avec les linges mais roulé à part à sa place ».
« Jésus est passé
à travers le linceul qui est resté en place » nous dit un
historien
moderne (J.Ch.Petitfils) Aucun signe d’effraction.
L’évangéliste Jean revivant cet événement ajoute :
« il
vit et il crut ». Lui reviennent alors en mémoire tous
les épisodes
vécus avec Jésus qui étaient des signes et que lui-même et les
autres apôtres
n’avaient pas su lire. Ils « n’avaient pas compris que selon
l’Ecriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts »
Jésus se manifestera à eux, à diverses reprises mais aussi à
quelques autres personnes dont plus de 500 frères dira St Paul aux
Corinthiens
(1 cor.15,6).
Quelle nouveauté extraordinaire ! Le crucifié du
vendredi
saint est désormais le ressuscité de Pâques. Le Christ qui orne le
chœur de notre
Basilique en est un symbole.
Ceci ne démontre « rien n’est impossible à Dieu »
selon
le message apporté à la Vierge Marie lors de l’Annonciation.
Alors ce constat ne peut que faire naitre la Joie dans le
cœur de tous.
Réalisons, frères et sœurs, que nous sommes invités à suivre
le Christ sur ce chemin nouveau et à entrer avec lui dans la vie en
plénitude
qu’il veut nous communiquer.
Les textes liturgiques laissent éclater cette joie en
reprenant à tout moment des alléluias répétés, l’Alléluia de Pâques
qui exprimera
joie des fils et des filles de Dieu re-nés de l’eau et de l’Esprit
Saint.
Et comment ne pas se réjouir dans notre Paroisse alors que
16 adultes (la 17e cela sera dimanche prochain) ont reçu
le Baptême
et communié au Corps et au Sang du Christ durant la Veillée Pascale.
Partageons
avec ces nouvelles chrétiennes et ces nouveaux chrétiens cette joie
profonde
qui touche tout l’étre, purifiés par Dieu puisque tous leurs péchés
leur ont
été pardonnés.
Qu’avec eux, nous soyons ces témoins irradiés de la lumière
du
Christ qui leur a été transmise pour aller la porter aux hommes et
femmes de ce
temps, trop souvent dans la difficulté, car c’est une joie qui a
vaincu le
doute car elle s’appuie sur une base solide, l’assurance de la
Résurrection de
Jésus.
Oui avec ces baptisés de la nuit de Pâques dans le monde
entier nous pouvons nous saluer et nous accueillir en reprenant
cette belle
expression chère à nos frères orthodoxes « Christ est
ressuscité !
Il est vraiment ressuscité ! »
Cette joie pascale vient renouveler notre Espérance.
« Aujourd’hui c’est le printemps de Dieu, le printemps
du monde, le printemps du cœur, le printemps de Jésus- Christ »
chante un
liturgiste canadien.
Que dans nos cœurs soit semée cette graine d’espérance pour
grandir dans la foi, car les deux vont de pair. On ne peut pas
grandir dans la
foi sans l’espérance.
Cette espérance dont Charles Péguy ce grand poète chrétien
du début du 20e siècle, disait, en face des deux autres
grandes
vertus chrétiennes que sont la foi et la charité : L’espérance
est une
petite fille de rien, mais ajoutait-il « l’espérance voit ce
qui n’est pas
encore et qui sera dans le futur du temps et de l’éternité ».
Ce qui a fait dire que l’espérance est la « vertu de la
route ». Elle représente l’élan qui anime le marcheur,
l’élan qui
préside à tous les projets de renouveau.
Alors, avec le Pape François nous pouvons dire :
« Jésus
n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin
de l’espérance
vivante ».
Joyeuses Pâques.
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité.
Georges RENOUX, diacre permanent
(Sources diverses)
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
Le 31 mars 2024