Il y a une dizaine d’année sortait au cinéma un film intitulé : Que la lumière soit !
On
y voit Dieu, qui, du haut du ciel, trouve que les églises se vident et
il cherche un moyen pour que son message soit à nouveau entendu. Il
fait donc appel à un ange, conseiller en communication, qui lui propose
d’utiliser un moyen moderne : le cinéma !
Car depuis la
création du monde et de l’humanité, Dieu a le même problème. Comment se
faire entendre et se faire comprendre ?
Il a essayé toute sorte
de moyens. Il a envoyé des prophètes à la voix rude, d’autres pour dire
« consolez mon peuple ». Il a parlé par la bouche de rois
comme David et Salomon. Mais aussi par la bouche de gens plus simples.
Alors
Il a envoyé son propre Fils : « le Verbe s’est fait
chair, il a habité parmi nous », comme nous dit St Jean au début
de son Evangile. « La grâce de Dieu s'est manifestée pour le
salut de tous les hommes. » vient de nous dire St Paul.
Mais pour beaucoup cela reste des belles paroles.
Non!
Ce soir nous sommes dans le concret, dans la vraie vie. Un enfant vient
de naître, dans une étable, « car il n'y avait pas de place
pour » les accueillir.
C’est Dieu qui se fait homme. Il
pourrait choisir d’arriver avec sa toute puissance et de nous en mettre
plein les yeux. Non. Il vient comme un nouveau né couché dans la
paille, comme un bébé né dans la rue. Et son message « Aujourd'hui
vous est né un Sauveur ».
Pour nous sauver de quoi ou de qui pourrait-on demander ?
A
cette époque il y avait l’envahisseur romain et la population voyait
les riches et les puissants se vautrer dans l’argent et surtout renier
la Loi divine que leurs pères leur avaient enseignée.
Qu'attendaient-ils
ces habitants de la Palestine il y a 2000 ans? Eux qui pensaient bien
être « Le peuple qui marchait dans les ténèbres et [...] qui
habitaient le pays de l'ombre » ls attendaient un libérateur,
eux qui vivaient dans un pays occupé. Ils attendaient quelqu'un qui les
aiderait à retrouver le chemin de l'Alliance avec Dieu. Un homme qui
serait leur roi mais qui apporterait la Paix. « pour vivre dans le
monde [...] en hommes raisonnables, justes et religieux, et pour
attendre le bonheur »
Mais Dieu que veut-il, Lui?
Quel est ce message qu'il voudrait nous faire entendre, à nous qui faisons parfois la sourde oreille?
C'est
un message d'amour. D'amour total. D'amour fou. Tout le monde est
concerné. Car Dieu nous aime chacun, chacune, comme un fiancé. Mais
parfois nous imaginons encore Dieu comme un dieu de la mythologie
romaine, où Jupiter a le pouvoir absolu, de vie et de mort sur toutes
les créatures qui sont insignifiantes à ses yeux.
Alors Dieu prend
tout le monde à contre-pied et il se fait homme. Un Dieu qui se fait
créature! Incroyable! Et même, Il décide de vivre comme un homme depuis
le début. Alors il vient comme chacun de nous en naissant, petit bébé.
Devant
un nouveau-né, nous nous attendrissons tous. Chacun a envie de le
prendre dans ses bras, de le protéger, de l'aimer. Car rien n'est plus
fragile qu'un nouveau né. Il est complètement dépendant de sa maman, de
ses parents, « il est si petit, si fragile », comme ont
chanté les enfants tout à l'heure.
Voilà le début du message de Dieu: Il se donne à nous car il est mendiant d'amour.
« Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis» Amour et don.
Bon,
d'accord! Aimons Dieu. Mais Dieu préfère surement aimer ceux qui sont
bien comme il faut. Ceux qui vont au Temple où à la synagogue, qui font
des belles prières et tout et tout.
Encore une fois Non! Ou plutot
oui et non! Oui car le chemin de Dieu est un chemin de bonheur et de
vie: les commandements qu'il a donné à Moïse (tu aimeras le Seigneur
ton Dieu, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas) sont là pour cela. Et il
est bien d'entendre et de vivre ces commandements.
Mais Jésus le
dira de nombreuses fois: « Je suis venu non pas pour les bien
portants mais pour les pècheurs » Et il l'a fait: il est allé
prendre ses repas chez les collecteurs d'impots, les collabos de
l'époque. Il a dit que les prostituées seraient devant nous au royaume
des Cieux. Et il a été jusqu'à toucher de ses mains des lépreux, exclus
parmi les exclus.
Le soir de sa naissance les anges sont allés
chercher des bergers: à cause de leur travail avec les animaux ils ne
pouvaient pas respecter les règles strictes des juifs. Ils étaient des
impurs, des parias. Mais c'est à eux que la bonne Nouvelle est
annoncée. Pas aux bonnes gens de Bethléem qui n'ont pas trouvé de place
pour cette jeune maman prète à accoucher. C'étaient pourtant des braves
gens pour la plupart.
Voici la deuxième partie du message: tout le
monde est invité à partager son amour. Car il veut « nous purifier
pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. »
Un peuple d'hommes et de femmes de toute race et de tout pays.
Mais
c'est à la fin de sa vie que le scandale est le plus grand. Vous croyez
que c'est une vie réussie que de passer par la prison jusqu'à être
condanmné à mort comme un esclave? Jésus n'a jamais condamné la
réussite ou la richesse mais Il nous a mis en garde car ce sont tout de
même des obstacles trompeurs. Lui a préfèré l'amour donné jusqu'au
bout, quitte à donner l'impression de rater sa vie, plutot que de
réussir sa vie aux yeux de tous, mais d'une réussite froide et sans
amour ni partage.
Voilà donc la fin du message: Quel est notre
vision de réussite et de bonheur? Jésus a choisi, l'amour et le don, la
fidélité et la gratuité.
Mais regardez bien dans la crèche, ce bébé,
cette maman comblée, ce papa attentif. C'est déjà une porte ouverte sur
le bonheur, et pourtant Joseph et Marie n'avaient surement pas imaginé
une naissance dans ces conditions.
Dieu se fait petit enfant,
pauvre, exclu, dépendant, pour nous inviter à aimer, à partager avec
tous les plus pauvres, les plus exclus, les plus dépendants. Mais aussi
pour nous dire que pour Lui, personne n'est pauvre, exclu, et que la
dépendance par l'amour est un chemin de liberté pour choisir le bonheur.
Alors
ici dans cette église, dans les églises que vous verrez ces jours-ci,
ou chez vous, devant la crêche, arrètez vous et regardez cet enfant: Il
nous tend les bras et nous dit aimez-moi, Aimez vous, Le bonheur c'est
d'aimer. Un bonheur pour tous. Allons rejoindre les bergers et
réjouissons nous avec eux: « il y eut avec l'ange une troupe
céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au
plus haut des cieux, et paix sur la terre a tous les hommes que Dieu
aime. »
Château Thébaud le 24 Décembre 2008
Philippe ARRIVE, diacre permanent
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