Is 9, 1-6 ; Ps 95 ; Ti 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
Quelle joie de pouvoir célébrer Noël ensemble aujourd’hui !
Oui, Un enfant nous est né ! Un fils nous est donné !
Il y avait longtemps que le peuple juif l’attendait…
Les prophètes l’avaient annoncé. Pour dire vrai, le peuple attendait
surtout un libérateur, marqué par le signe du pouvoir, héritier du roi
David. Nous avons entendu Isaïe lui donner des titres prestigieux :
Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père à jamais, Prince de la paix Cet
événement devait faire resplendir une grande lumière sur un peuple qui
marchait dans l’obscurité, dans l’incertitude du lendemain. Dans sa foi
juive, Marie partageait certainement cette espérance. Mais ce n’est pas
du tout ce qui s’est passé. C’est presque dans l’anonymat que Jésus
entre dans le monde ! Pas tout à fait parce que Marie et Joseph avaient
été mis dans la confidence. Mais alors, est-ce que le prophète Isaïe
avait tout faux ?
Non sans doute… La naissance de Jésus a bien eu lieu et, avec elle, le
salut de tous les hommes est entré dans le monde une fois pour toutes.
Cette bonne nouvelle dépasse largement toutes les espérances. Elle
concerne tous les habitants de la terre. Dire qu’elle a failli passer
inaperçue !
Quelle joie de pouvoir la célébrer ensemble aujourd’hui !
C’est vrai : nous ne sommes pas dans les conditions idéales. La période
délicate que nous traversons nous impose des restrictions douloureuses.
Mais, il y a deux mille ans, Marie et Joseph n’étaient pas non plus
dans des conditions idéales pour accueillir leur enfant. Obligés de
quitter leur pays, ils n’ont pas trouvé de logement à Bethléem.
Personne ne pouvait ou ne voulait les recevoir. Finalement, ils ont
squatté un abri pour les animaux et c’est là que Jésus est né…
Les premiers qui apprennent la nouvelle, ce sont des bergers. Ce sont
de véritables marginaux qui vivent dehors en permanence. Ils voient une
lumière en pleine nuit. Ils ont très peur. Heureusement, ils entendent
une parole rassurante et des voix innombrables qui chantent la louange
de Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre
aux hommes, qu’il aime. » Le lien est rétabli entre le ciel et la
terre. Invités à aller voir le nouveau-né, les bergers sont sidérés.
Ils restent sans voix et sans comprendre le retentissement encore à
venir de cette nouvelle extra-ordinaire.
Quelle joie de pouvoir célébrer ensemble cette bonne nouvelle aujourd’hui !
Nous non plus, nous n’avons sans doute pas encore tout compris. Nous
pouvons garder un instant de silence pour nous émerveiller avant de
laisser exploser notre joie devant le mystère d’un amour qui conduit
Dieu à se faire homme.
Avec le recul qui est le nôtre aujourd’hui, nous savons que l’enfant
qui vient de naître va changer le cours de l’histoire humaine.
Pourtant, comme le dit l’apôtre Paul, « la manifestation de la gloire
de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ » est encore dans le
domaine de l’espérance. Autrement dit, elle est déjà là mais pas encore
arrivée à son terme… En attendant, selon Paul, nous sommes invités « à
vivre dans le temps présent de manière raisonnable avec justice et
prière ». Autrement dit : dans l’action et la relation, les pieds sur
terre et les yeux au ciel.
Quelle joie de pouvoir célébrer ensemble cette bonne nouvelle aujourd’hui !
Pour se faire connaître, Dieu a choisi un chemin inattendu. Il s’est
fait tout petit et pauvre parmi les pauvres. Sa naissance, sa vie
donnée, sa mort et sa résurrection sont les plus grands événements de
tous les temps. Ils nous révèlent la grandeur de Dieu et son amour
inconditionnel pour tous les êtres vivants, en commençant par les plus
fragiles. Voilà tout ce qui se profile derrière la naissance de
l’enfant Jésus.
Quelle joie de pouvoir le fêter ensemble aujourd’hui !
Il nous apporte la joie et l’espérance. Il cherche un peu d’amour dans
notre cœur et un peu de temps dans notre agenda. Sommes-nous prêts à le
laisser naître ou renaître dans notre vie ? Il espère patiemment notre
réponse en paroles et en actes.
Pour terminer je voudrais vous faire écouter un poème haïtien que j’ai reçu récemment et que vous avez peut-être déjà entendu :
Si Noël, c’est la Paix,
La Paix doit passer par nos mains :
Donne la paix à ton voisin...
Si Noël, c’est la Lumière,
La Lumière doit fleurir en notre vie :
Marche vers ton frère pour illuminer ses jours.
Si Noël, c'est la Joie,
La Joie doit briller sur nos visages :
Souris au monde pour qu'il devienne bonheur.
Si Noël c'est l'Espérance,
L'Espérance doit grandir en notre cœur :
Sème l'Espérance au creux de chaque homme.
Si Noël c'est l'Amour,
Nous devons en être les instruments :
Porte l'Amour à tous les affamés du monde
Notre Sauveur est né aujourd’hui : Que son règne vienne sur terre et dans nos cœurs
Et nous vivrons dans un monde nouveau d’amour, de justice et de paix !
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
le 24 Décembre 2020
Sainte Bernadette d’Orvault