Ki plass’ mwen ka laissé ba Jezi ?
Paroisse de Notre Dame de Bellevue (Fort de France)
En
venant depuis le Sud, on traverse les immenses zones commerciales qui
ceinturent Fort de France depuis Le Lamentin jusqu’à Schœlcher.
Dans
cette débauche de lumière et de scintillements, on lit quelques
affiches : féérie de Noel, magie de Noel, tel opérateur de
téléphonie mélange Noel à son annonce, tel vendeur de voitures nous
invite à la séduction de Noel, Noel est réduit à une jolie coiffure, un
parfum, une tendance.
Nous savons dans cette église, que ça, ce n’est pas Noel.
Mais qu’est ce que Noel ? Pour nous, Noel, c’est quoi ?
Vous êtes ici ce soir et j’ai confiance que les réponses seraient pertinentes et justes :
Noel, c’est DIEU qui nous envoie son Fils pour nous sauver !
Bondié voyé ich li pou sauvé nou !
C’est
ce que nous dit St Paul dans la deuxième lecture : notre Sauveur
est venu pour nous racheter de nos fautes et nous purifier, pour faire
de nous un peuple ardent à faire le bien.
Bien. Mais que veut réellement dire pour nous cette naissance en 2008.
Revenons à l’évangile.
Et on se dit : tiens, ce que je lis là, c’est vraiment choquant.
Il n’y a pas de place dans la salle commune pour le Fils de DIEU qui va naître.
DIEU se fait homme pour nous sauver et on commence à dire qu’on n’en veut pas !
On va s’arrêter ce soir sur cette incroyable remarque de LUC : il n’y a pas de place pour le Fils de l’Homme.
Revivons la scène.
Celui qu’Isaïe nomme « Merveilleux conseiller, Dieu-Fort, Père-à-Jamais, Prince de la Paix » n’a pas de place.
Il n’a pas de place parce que personne ne lui cède sa place.
Alors
c’est la question que je vous adresse, dans notre salle commune qu’est
cette église de Notre Dame de Bellevue : quelle place faisons-nous
à celui qui vient ?
Mais pas seulement ce soir, mais tous les soirs de tous les jours !
Réfléchissez bien avant de répondre et rappelez-vous les enseignements de l’évangile.
Par
exemple, la parabole du jeune homme riche. Après avoir questionné le
Seigneur, il renonce à le suivre « parce qu’il a de grands
biens ».
Il est comme ceux qui ont dit à Joseph qu’il n’y a plus de place dans la salle commune.
Alors
ce soir, comment faire pour dire au Seigneur que nous lui faisons toute
la place pour l’accueillir : mwen, ki plass’ mwen ka laissé ba
Jezi ?
Noel, ce doit être l’occasion de nous interroger
avec gravité et sincérité sur notre participation au bien commun,
l’occasion de se rappeler tout ce que Jésus nous a laissé, de nous
demander comment on vit son message et ses commandements : le
pardon, la charité, notamment envers les plus démunis, les enfants, les
personnes âgées ou malades.
C’est une occasion de nous demander
comment nous réagissons en hommes et femmes de foi face aux questions
radicales de notre société : l’euthanasie, la sélection génétique
et l’utilisation des embryons humains, l’égalité entre les nations,
l’injustice sociale et notre contribution pour la réduire, le chômage
etc.
Noel, ne doit pas s’effacer sous le maquillage de la fête
qui va disparaitre à la première pluie, mais ce doit être l’occasion de
reconnaître ce que Jésus apporte dans ce monde.
Jésus nous apporte DIEU.
Avec Jésus nous reconnaissons DIEU, nous pouvons l’invoquer, nous savons quel chemin nous devons prendre dans ce monde.
En
naissant au monde, Jésus nous a apporté DIEU et avec Lui : la foi,
l’espérance, la charité et l’amour de tous les hommes !
Amen
Gérald PRIVÉ, Diacre permanent