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Baptême du Seigneur

Is 55, 1-11 ; Is 12,2 ; 1Jn 5, 1-9 ; Mc 1, 7-11

      
Le baptême du Seigneur est la première manifestation de Jésus adulte en public. Cette solennité clôt le temps liturgique de Noël et les trente années de vie familiale à Nazareth avec ses parents au milieu des hommes et des femmes de son village. Maintenant adulte, Jésus, en pleine force de l’âge, commence sa mission par une rencontre avec Jean et toutes les personnes qui venaient se faire baptiser dans le Jourdain.
Le baptême donné par Jean était un acte de purification conforme à la loi juive. Il était vécu avec une dimension spirituelle profonde : on avouait ses fautes, on exprimait sa volonté de changer de vie et l’on ressortait de l’eau purifié, renouvelé. C’est ce baptême que vient demander Jésus. Mais le baptême de Jésus par Jean nous révèle qui est Jésus, qui est Dieu, qui est l’homme baptisé à la suite de Jésus.

    Regardons la scène : Ceux qui, parmi vous, sont allés en Terre Sainte ont pu voir ce lieu, frontière entre la Palestine et la Jordanie, où coule le Jourdain au milieu des arbustes et palmiers. Regardons Jésus : il descend sur les rives du Jourdain, et rejoint ceux qui font le choix de se convertir, en répondant à l’appel de Jean. Mais, pourquoi donc Jésus demande-t-il à se faire baptiser, lui qui est sans péché ? Dans l’évangile de Mathieu, Jean-Baptiste proteste et dit que c’est lui qui devrait se faire baptiser par Jésus. Effectivement Jésus n’avait pas à se faire pardonner. Le sens du baptême est ailleurs : Jésus manifeste d’abord, par sa démarche et ce rite, sa solidarité et sa proximité avec les pécheurs ; ensuite, Jésus s’identifie à son peuple et à toute l’humanité ; il prend déjà sur lui le péché du monde pour plonger dans l’eau et en ressortir libre et vainqueur. Ce baptême annonce la croix et en est les prémices. Saint Jean dans l’épitre nous le dit bien : Jésus est « vainqueur du monde »…« C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang ».
Qui est donc Jésus ? Il est celui qui est solidaire avec les hommes et les femmes qui sont là ; Il est celui qui sauve ; Il est celui que révèle la « voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien aimé : en toi, je trouve ma joie » ». En résumé : un homme parmi les hommes, le Fils bien aimé de Dieu et le sauveur. Avec le baptême de Jésus nous sommes déjà au cœur de notre foi.

    Le baptême de Jésus nous révèle aussi qui est Dieu. Jusqu’à la venue de Jésus, Dieu était le tout autre, l’inconnaissable… « Après le baptême, nous dit Marc, aussitôt en remontant de l’eau, Jésus vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe ». Lorsque les cieux s’ouvrent, pour les juifs, c’est Dieu qui parle aux hommes, à notre monde, pour nous dévoiler, ici, qui est Jésus : « Tu es mon Fils bien aimé : en toi, je trouve ma joie ». La filiation divine de Jésus est affirmée, Il est le messie. En même temps, la nature de Dieu se dévoile, Dieu Trinité se révèle : le Fils est aimé par le Père dans l’Esprit. C’est l’affirmation que Dieu est Amour, que le Fils bien-aimé est sa joie. Là est l’originalité et la force du christianisme. Dieu est Amour et se fait l’un des nôtres avec la venue de son Fils Jésus. C’est le mystère de l’incarnation que nous touchons ici du doigt.

    Puisque Jésus est l’extraordinaire cadeau que Dieu fait à l’humanité, puisqu’il nous est donné comme Fils de Dieu et frère en humanité, puisqu’il s’est livré pour nous jusqu’à la croix, alors nous partageons sa vie. Le baptême que nous recevons nous fait partager son identité* : A partir de ce moment-là, nous sommes devenus chrétiens. *A la suite de Jésus, lors de notre baptême, la parole du Père s’est adressée à chacun de nous : « C’est toi mon fils/ma fille bien aimé(e), en toi je mets toute ma joie ». Dans le même temps, l’Esprit de Dieu nous a été donné par la grâce du sacrement et nous accompagne toute notre vie. Ainsi, nous partageons la mission du Christ : nous avons la responsabilité d’annoncer la bonne nouvelle et de témoigner de « la joie de l’évangile ». Jésus s’est incarné dans notre monde, il a pris la condition humaine. Il nous invite, comme Lui, à sa suite, à être présent à notre monde pour lui faire percevoir que Dieu, Père, Fils et Esprit, aime chaque personne. C’est notre vocation de baptisés.

     Les rites et les paroles du baptême nous disent l’amour, la tendresse et la fidélité de Dieu. En ces temps troublés, nous vivons, chrétiens et non chrétiens, les mêmes épreuves et les mêmes difficultés. Nous sommes solidaires de tous les hommes éprouvés par la pandémie avec ses conséquences sur la vie de tous les jours. Mais, nous avons la certitude, enracinée dans notre foi au Christ, que Dieu n’abandonne pas l’humanité et qu’il est notre sauveur. « N’ayons pas peur » et gardons notre confiance en Dieu.


Yves MICHONNEAU, diacre permanent
paroisse St Léger - Ste Bernadette d'Orvault
10 janvier 2021





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