En ce 15 Aout c’est le jour de Marie, et ce n’est pas facile d’en
parler car nous avons tous un sentiment de pudeur quand on nous demande
de parler de notre propre Mère.
Oui le premier mot que j’ai envie de dire : Marie est Mère de Dieu,
mais elle est aussi notre Mère, et ce double rôle n’est pas si facile à
expliquer, pourtant c’est dans son rôle de mère que nous la connaissons
tous ; et que nous l’aimons tous chacun à notre manière.
Vous les mamans et les grands-mères, vous qui êtes ici vous savez mieux
que moi ce que c’est d’être mère et je ne veux pas vous donner des
conseils sur ce que je ne connais pas, mais nous allons ensemble
regarder Marie car elle a vécu comme vous, une vie de femme et de mère.
Et c’est justement cela qui nous fascine : Marie est une femme
ordinaire, une fille d’Israël qui a vécu ses deux vocations : fille de
Dieu et mère de Dieu.
Regardons d’abord Marie Mère de Dieu, la fête de l’Assomption
aujourd’hui est l’accomplissement logique d’une vie toute donnée à son
Fils Jésus.
Marie a été proclamée Mère de Dieu par le concile d’Ephese en 431. Tous
les chrétiens du monde, qu’ils soient protestants, orthodoxes, ou
catholiques proclament Marie mère de Dieu, ceci n’est pas d’abord un
sujet de gloire pour elle-même, mais une reconnaissance de la divinité
de Jésus ; que le plus grand concile de l’antiquité chrétienne à
proclamé.
C’est parce que Marie a dit Oui tout simplement
à l’envoyé de Dieu le jour de l’annonciation que Marie est devenue la
mère de Jésus sans trop savoir tout ce qui l’attendais ; Mais
quelle mère aujourd’hui sait d’avance ce que sera son enfant. Marie a
fait confiance en l’avenir en se disant que si Dieu voulait qu’elle
soit mère, elle l’accepte pour que le plan de Dieu se réalise.
Je vais vous étonner : c’est un peu grâce aux protestants que j’ai
redécouvert Marie car pour comprendre Marie, il faut lire l’évangile et
accepter de comprendre tout ce que nous en disent les apôtres : d’abord
Luc bien sûr mais aussi Matthieu Jean et Paul.
Pour mettre Marie à sa juste place et vraiment à sa bonne place il faut
accepter tout l’Evangile et rien que l’évangile. Il y a beaucoup de
littérature qui parle de Marie, mais le plus important c’est l’Evangile
là où Marie est présentée comme femme, comme épouse, puis comme mère.
Marie est une femme ordinaire, dont l’évangile parle peu, et qui elle-même à peu parlé
Nous la voyons à l’Annonciation ou, après quelques explications
élémentaire et indispensable, elle dit Oui pour accepter le plan de
Dieu
Pendant presque 30 ans elle joue son rôle de mère attentive qui éduque
son enfant, elle l’élève pour faire de l’enfant Jésus un adulte ; comme
chacune d’entre vous, avez fait avec vos enfants. Elle lui apprend à
lire, elle lui apprend à prier, elle lui apprend à écouter les besoins
et les désirs des autres, bref elle lui apprend la vie.
Ensuite au début de la vie publique de Jésus, on la voit aux noces de
Cana attentive à ses amis, et disant aux serviteurs la même chose que
ce qu’elle nous dit aujourd’hui : « faites tout ce qu’il vous dira » il
me semble que c’est une des phrases les plus importante de Marie quand
elle nous dit en parlant de Jésus « faites tout ce qu’il vous dira ».
C’est dans le miracle de Jésus à Cana que l’on voit pour la première
fois Marie qui intervient en demandant à Jésus de faire ce qu’il peut
pour aider ses amis . Marie ne fait pas de miracle, elle intervient
seulement pour demander et intercéder et Jésus obéit à sa Mère.
La fête de l’Assomption en fait date de 1950 en cette année ou Pie 12
en accord avec tous les évêques du monde et aussi avec les Orthodoxes a
proclamé le dogme de l’Assomption pour nous dire que Marie après sa
mort est montée au ciel rejoindre son Fils Jésus. Ce privilège spécial
est un « cadeau » si on peut dire de Jésus à sa mère.
Les Orthodoxes appellent cette fête la Dormition de Marie et j’ai eu la
chance d’aller il y a quelques année à Jérusalem et j’ai vu l’Eglise de
la Dormition, on y voit une très belle fresque Byzantine en forme
d’icone immense qui représente Jésus qui prend Marie dans ses bras
comme on prend un bébé : ce n’est plus la Mère qui porte le bébé, c’est
le juste retour des choses Jésus le fils porte sa mère pour l’emmener
au ciel.
Mais cela veut nous dire aussi à nous, que nous sommes, nous aussi
appelés à monter au ciel lors de la résurrection générale : Jésus à
l’Ascension, puis Marie à l’Assomption nous ont précédé, mais pour nous
montrer le chemin vers lequel nous allons tous.
C’est cela croire en la Résurrection des morts comme dit le credo ou la
Résurrection de la chair : nous sommes tous appelés à nous retrouver au
ciel en famille avec Jésus avec Marie avec nos ancêtres, avec nos amis
ou tous ensemble nous chanterons la gloire de Dieu.
Marie mère de Jésus est devenue notre mère au Calvaire quand Jésus lui
dit sur la Croix dans ses dernières paroles : femme voici ton fils on
montrant l’apôtre Jean,
Puis il dit à Jean Voici ta mère. L’apôtre Jean nous représentent nous tous .
Ce serait trop long d’étudier chacun des textes de la messe de ce jour,
mais juste quelques mots d’abord sur l’apocalypse de Saint Jean : ce
texte un peu mystérieux nous parle de Marie en terme caché et
symbolique en comparaison avec l’Ancien testament ou l’on croit y
revoir la scène de l’Alliance de Dieu avec son peuple au Sinaï.
Marie est le symbole de l’Eglise qui enfante l’humanité.
L’évangile de Saint Luc nous parle aujourd’hui de la visitation ce qui
apparemment n’a rien à voir avec l’Assomption, et pourtant Marie dans
son attention aux autres, et en particulier à sa cousine Elisabeth
commence son travail de mère de L’Eglise en venant voir sa cousine et
lui faire comprendre que l’enfant qu’elle attend sera le précurseur de
son propre fils Jésus. Marie a dit à l’ange je suis la servante du
Seigneur ;
Pour servir Dieu il faut se mettre au service des autres en particulier les plus pauvres.
Marie est une femme croyante, une juive pieuse, une femme sauvée par
son fils Jésus ; elle bénéficie avant l’heure si on peut dire de la
rédemption que Jésus a fait pour l’humanité entière. Jésus est le seul
sauveur. Marie est l’icône parfaite des croyants
Et puis c’est dans ce si beau poème du Magnificat que Marie chante sa
Foi dans le Seigneur Dieu et sa joie dans le service : « Le Seigneur
fit pour moi des merveilles »
Bruno PALLUAT, Diacre Permanent
15 août 2012