Mt 5, 20-26Temps du Carême
1ère semaineVendredi 18 mars 2011 Année ADans
cet extrait de l’Évangile nous nous situons dans la suite du grand
enseignement des Béatitudes (Mt 5, 1-12). Nous sommes au cœur du sermon
sur la montagne. Ici Jésus rassemble ses disciples et leur enseigne une
nouvelle justice dans l’accomplissement de la Loi. Il nous propose une
voie spirituelle pour atteindre le Royaume de Dieu qui surpasse la Loi
de Moïse sans pour autant la négliger (Mt 5, 20).
Jésus donne de
facto le ton aux versets 21 et 22 : “ Vous avez appris que … Eh bien
moi je vous dis que … ”. Que devons-nous comprendre de cette
interprétation ? Jésus nous dit qu’une mauvaise intention est aussi
grave que l’action qui en découle. Les relations humaines avec nos
frères et sœurs sont un excellent exemple que le Christ ne manque pas
de citer : “ Tu ne commettras pas de meurtre, si quelqu’un en commet un
il en répondra au tribunal … Tout homme qui se met en colère contre son
frère en répondra au tribunal. ” (Mt 5, 21b.22b). La Loi interdit de
tuer, Jésus remonte à ce qui est à l’origine du meurtre : la colère.
L’élimination
ou même la simple rancœur envers le prochain affecte inévitablement
notre propre ambition spirituelle. Et c’est là que Jésus insiste en
parlant de la valeur de l’offrande sur l’autel si nous ne sommes pas
réconciliés avec nos frères ou nos sœurs (Mt 5, 23-24). Notons du reste
que la première lecture de ce jour (Ez 18, 21-28) va exactement dans le
même sens : si le méchant se détourne de ses péchés, il obtiendra la
vie éternelle. Si le juste se détourne de sa justice et tombe dans la
perversion, il perdra non seulement sa vie présente, mais également
celle promise par le Royaume des cieux.
La sévérité du jugement
de Dieu est naturellement proportionnelle au caractère de l’action
humaine. L’imploration de la miséricorde du Seigneur passe par la
réconciliation avec nos frères et sœurs. Le geste d’intention (offrande
sur l’autel) ne suffit pas si notre cœur n’est pas apaisé
(réconciliation avec un frère). L’offrande spirituelle n’est pas une
démarche individuelle, mais communautaire et familiale. Dieu est le
Père de tous les hommes, de tout le genre humain. Jésus a appris à ses
disciples à prier en disant “ Notre Père qui es aux cieux … ” et non “
Mon Père … ” (Mt 6, 9-13).
En ce temps du carême, de l’appel à
la pénitence, réconcilions-nous avec nous-même par la pratique du jeûne
et de l’abstinence, réconcilions-nous ensuite avec notre prochain afin
d’obtenir sans délai la grâce de Dieu et recevoir l’Amour de Jésus qui
va bientôt offrir sa vie sur la Croix.
“ Notre Père qui es aux
cieux, pardonne-nous notre dureté de cœur, et donne-nous de pardonner à
nos frères qui nous ont offensés, afin que ton Règne vienne, que ta
volonté soit faite sur la terre comme au ciel, et que nous puissions
rompre dans la paix de l’Esprit, le Pain du Royaume que tu offres à tes
enfants. ” (père Joseph-Marie de la communauté Famille de Saint-Joseph).
David-Marie GESTALDER, catéchumène.
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