L’heure est venue. Jésus s’en va. Il quitte Nazareth, la maison de son
enfance, de sa jeunesse. Il quitte sa mère, ses frères, ses sœurs, ses
amis, ses proches ; il quitte tout pour venir habiter à Capharnaüm, au
bord du lac. L’heure est venue. Le fruit est mûr. Mais quel est donc
l’événement qui a déclenché le signal du départ ? Quel est le signe qui
a mis Jésus en route ? St Matthieu nous l’apprend au tout début de ce
passage : L’arrestation de Jean-Baptiste. Jésus comprend les signes des
temps : Si Jean-Baptiste a terminé sa mission, alors, c’est à lui,
Jésus, de commencer la sienne. Il s’en va. Pas n’importe où : il va
s’installer dans le pays de Zabulon et de Nephtali, pour que
s’accomplisse la prophétie d’Isaïe.
S’installer, ce n’est sans doute pas le mot le plus
approprié ! Que nous dit la suite ? « Jésus, parcourant toute la
Galilée, proclamait la Bonne Nouvelle (...) (et) de grandes foules le
suivirent ». On ne peut pas dire que Jésus s’installe ! Son départ de
Nazareth, ce n’est pas qu’un simple déménagement pour raison
professionnelle. C’est le commencement d’une mission de tout instant,
d’une longue marche à travers tout le pays, à la rencontre des gens de
son peuple. Ce départ n’est pas non-plus le lancement d’une campagne
électorale, à la rencontre des électeurs, l’accumulation d’un plus
grand nombre de poignées de mains possible sur les marchés de la
commune. Le candidat à une élection va vers ceux dont il a besoin pour
gagner leurs voix ; Jésus, lui, va au contraire vers ceux qui ont
besoin de lui, vers « tous ceux qui souffrent, atteints de maladies et
de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés ; et
il les guérit. » ! Pas de vaine promesse, pas de populisme qui flatte
le citoyen ou exacerbe ses peurs pour attirer ses suffrages. Jésus
joint la parole aux actes, immédiatement. Il n’attend pas le résultat
de l’élection pour agir, il guérit et apaise les tourments, avant même
son investiture. Car en réalité, il est déjà élu ! Il est même l’Élu,
avec une majuscule, l’Élu de Dieu. Le messie choisi par Dieu pour être
le sauveur de son peuple, selon la Promesse, pour être Parole de Dieu
au milieu de son peule. Et sa parole est efficace : elle agit en même
temps qu’elle est prononcée. Il en est ainsi des sacrements qu’il nous
a laissés, qui sont en même temps parole et geste, geste qui réalise
immédiatement la parole. C’est par ces sacrements que Jésus est
toujours présent parmi nous aujourd’hui, qu’il poursuit sa mission
commencée il y a deux mille ans sur les rives du lac de Galilée. A
travers ses sacrements, il nous dit encore aujourd’hui, à chacun de
nous : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Oui, frères et sœurs, convertissons-nous,
laissons-nous guérir par Jésus, lui qui vient jusqu’à nous pour nous
emmener avec lui vers le Royaume, ce royaume des cieux qui est tout
proche.
Bonne journée à vous !
Daniel BICHET, diacre permanent Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.