Mt 2, 1-12
Noël
EpiphanieDimanche 5 janvier 2014 Année A
Matthieu est le seul évangéliste qui nous parle de cet épisode des
Mages. Au fait, l’avez-vous remarqué ? Il n’est pas dit qu’ils étaient
trois, ni même qu’ils étaient rois ! Les 3 fameux « Rois Mages »
n’étaient en fait ni trois, ni rois ! Mais qu’importe la légende.
L’évangéliste ne nous raconte pas cet épisode pour nous émerveiller,
mais pour nous aider à croire. Alors, comment comprendre cette visite
des mages, cette épiphanie ?
Epiphanie, ça veut dire manifestation de Dieu.
Manifestation de Dieu non pas au peuple choisi seulement, mais à
l’humanité toute entière, représentée ici par les « mages venus
d’Orient ». Venus d’orient, d’accord, ce sont donc des étrangers, des
non-juifs, des païens aux multiples divinités. Mais pourquoi des mages
? Pourquoi ceux qui viennent adorer l’enfant Jésus, fils de Dieu, au
nom de tous les peuples de la terre, sont-ils des mages ?
À vue humaine, aucun signe terrestre ne permet de
localiser cet enfant Jésus qui vient de naître si humblement, si
pauvrement. Le signe ne peut venir que du ciel. Et il n’y a que des
mages, des savants qui soient capables de lire ces signes dans le ciel.
Intrigués par cette étoile, ils ont cherché à savoir
et se sont mis en route. Au bout de leur long voyage, « lorsqu’ils
virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie ». Ils
cherchaient la Connaissance, ils ont trouvé la Joie. Ils étaient venus
se prosterner devant le roi de la terre, ils trouvent un bébé dans les
bras de sa maman.
C’est alors qu’ils ont compris, et que nous
comprenons avec eux, que toutes leurs sciences et leurs croyances ne
sont rien devant la Vérité, que leurs divinités multiples et variées ne
sont rien devant ce Dieu unique qui est tellement puissant d’amour pour
les hommes qu’il vient se faire l’un d’entre eux, petit enfant, pauvre,
vulnérable. Et ils sont touchés par cet amour, bouleversés. «
Tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. » Eux, les grands
savants, les puissants mages, reconnaissent en ce tout petit enfant
fragile, leur maître en sagesse et en connaissance. A tel point que,
pour repartir, ils n’ont plus besoin de leurs anciennes sciences, ni de
scruter les étoiles dans l’espoir d’y lire d’improbables signes.
L’évangile nous dit « ils
regagnèrent leur pays par un autre chemin ». La rencontre qu’ils
viennent de vivre a fait d’eux des hommes différents. Ils délaissent le
chemin de la science, qui les avait conduit jusqu’ici, pour repartir
par « un autre chemin », riches qu’ils sont désormais de la
Connaissance de Dieu, plus précieuse que l’or, l’encens et la myrrhe.
Frères et sœurs, la visite des mages nous donne
l’occasion de nous interroger sur nos certitudes, nos croyances, nos
manières de comprendre le monde, nos façons de penser Dieu. Notre
science, nos connaissances, sont-elles pour nous comme pour ces mages,
des chemins vers Dieu ? Avons-nous, nous aussi, cette soif de
rencontrer Celui en qui se résume toute science, toute connaissance ?
Sommes-nous prêts à nous mettre en chemin, le long de cette année 2014
qui s’ouvre, vers une meilleure connaissance du Christ, infinie sagesse
qui dépasse toute science ? Quels moyens pouvons-nous prendre
concrètement pour atteindre ce but ? Quelle sera notre étoile pour nous
guider vers lui ? Et enfin, au terme de notre quête, aurons-nous assez
d’humilité pour nous prosterner devant lui ?
Quelles que soient les réponses que nous apporterons
à toutes ces questions, prenons le risque de regagner nos pays par un
autre chemin.
Joyeuse Épiphanie à vous !
Daniel Bichet, diacre permanent
Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.
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