Mt 18, 21-35;19,1
Temps Ordinaire
19ème semaineJeudi 14 août 2014Année A
Dans la suite du passage d’hier, nous voilà au cœur de Dieu, d’un
Dieu de tendresse et de bonté, capable de pardonner à l’infini. Alors
pourquoi garder des images de rigueur, de dureté, d'un Dieu qui
punit... ? « mon p’tit gars c’est le bon Dieu qui t’a punis ».
Pardonner non pas 7 fois mais jusqu’à 70 fois 7 fois. Pour se faire
comprendre Jésus raconte la parabole d’un débiteur sans pitié. Cet
homme qui doit une somme ahurissante est dans l’incapacité de réaliser
sa promesse de remboursement. Et voilà que le roi accepte de lui
remettre toute sa dette…
Pour Jésus il n’y a pas d’arithmétique, ni calcul, pas plus de tarif.
Il faut pardonner toujours. Voilà une terrible exigence, hors de
notre portée, et qui ne me concerne pas, penserions-nous fort
logiquement. Mission impossible.
Et nous avons toutes les bonnes raisons, égoïstes et subtiles ou
collectives et idéologiques pour justifier notre refus de pardonner :
quand nous rejetons celui qui n’est pas comme nous, qui n’agit pas
comme nous, qui ne pratique pas comme nous. Quand nous jugeons
sévèrement nos frères sans même les avoir écoutés ou avoir vu leurs
efforts
L’Evangile s’adresse pourtant à chacun de nous sans exception.
Alors est-ce que j’ai le courage de regarder ma vie, de mettre des noms, des visages sur ces paroles de Toi Seigneur ?
Le Maître saisi de pitié, c’est Dieu qui, aujourd’hui encore, malgré
l’accumulation de nos fautes, nos infidélités, va nous remettre toute
la dette. Ce qu’aucun créancier n’est capable de faire ici bas,
même entre pays riches et pays pauvres, Dieu lui le fait pour nous.
Alors si on a vraiment conscience de ce pardon, comment nous-mêmes
pourrions-nous refuser à notre tour le pardon mutuel. Oui c’est une
invitation que nous fait le Christ, ici, de nous laisser pardonner par
le Père pour apprendre à pardonner nous-mêmes.
Quel est mon accueil envers celle ou celui qui demande pardon ?
Quels sont mes efforts de compréhension quand il y a des ruptures ?
C’est à ce prix qu’on renversera les murs de haine, de séparation (au
sens propre et figuré) érigés entre nous pour des raisons sociales,
politiques, religieuses… Qu’ils se transformeront en ponts pour aller à
la rencontre de l’autre. Une puissance qui conduit à s’ouvrir aux
autres non pour leur devenir semblable mais pour être capable de
cheminer avec eux, gagner leur confiance, gagner la fraternité dans la
dignité et la justice.
François CORBINEAU, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantesretour vers l'accueilretour vers l'index des commentaires