Mt 13, 24-30Temps Ordinaire
16ème semaine, Samedi 24 juillet 2021Année B
Samedi dernier, j’ai tondu ma pelouse… Ou plus exactement, l’herbe qui
pousse autour de ma maison. Et je me disais que justement cette surface
très appréciée lors des longues journées d’été avait bien changé depuis
son origine. Nous avions semé de la pelouse, une belle pelouse, du
gazon, c’est-à-dire de l’ivraie, et nous passons aujourd’hui la
tondeuse sur toutes sortes de plantes : pissenlit, pâquerettes,
chardons, et autres, qui ont fini par supplanter l’ivraie.
L’ivraie, cette « mauvaise herbe » quand elle pousse dans un
champ de blé, mais cette bonne herbe dont la qualité est recherchée sur
les terrains de foot ou dans nos jardins d’agrément.
Alors, tout serait donc relatif ? Le bon ou le mauvais dépend-il de la
perception que nous en avons ? de l’usage que nous comptons en faire ?
En tout cas, ce que nous dit Jésus à travers cette parabole, ce n’est
pas que le bien et le mal sont relatifs. Au contraire, il insiste bien
: Le semeur de la parabole n’a semé que du bon grain, et c’est un
ennemi qui a semé la mauvaise herbe. Le bien reste le bien, le mal
reste le mal. La leçon que l’on peut tirer de cette parabole, c’est que
nous n’avons pas pour mission d’éradiquer le mal. Parce que justement,
il est difficile parfois de le distinguer du bien, et notre vision
humaine pourrait produire des effets désastreux. Ne pas nous précipiter
pour éradiquer le mal, non, mais apprendre à le distinguer du bien.
C’est ce qu’on appelle le discernement. Le bien et le mal
poussent ensemble ! Ils se ressemblent, se confondent et pourraient
parfois nous induire en erreur. Le mal parfois se déguise en bien. Les
exemples sont nombreux. Combien d’actions présentées, en toute bonne
foi, comme bonnes, ont des conséquences néfastes bien plus grandes ? Ne
dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? Combien de nos
modes de vie, combien de nos lois, de nos règles ou de nos habitudes
modèlent notre pensée et notre façon d’agir, au point que nous soyons
incapables de percevoir le mal qui s’y cache ? Et nous finissons par
nous en accommoder, comme avec le chiendent et les boutons d’or qui
envahissent tranquillement mais sûrement nos pelouses.
Soyons patients. Laissons le bon grain et l’ivraie grandir ensemble.
Prenons le temps du discernement. Et le moment venu, lorsqu’ils seront,
à nos yeux, facilement identifiables, alors nous serons capables de
distinguer le bien du mal. Il nous faudra alors ramasser l’ivraie, la
lier en bottes pour la brûler. Seul restera le blé. Nous pourrons alors
le récolter et en remplir les greniers du Seigneur. Quelle belle fête
alors, que celle de la moisson !
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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