Mt 13, 18-23Temps Ordinaire
16ème semaine, vendredi 23 juillet 2021Année B
La voilà enfin, cette explication de la parabole du semeur !
Explication que Jésus ne donne qu’à ses disciples, à l’écart de la foule à qui il a raconté la parabole.
Si Jésus ressent le besoin de leur expliquer cette parabole, c’est
qu’il veut être sûr que le message est bien passé. Mais ça veut aussi
dire qu’il pense que tous ne l’ont pas compris ! Pourtant, le principe
d’une parabole, c’est d’utiliser une histoire, des images, sous une
forme de métaphore pour faire comprendre une réalité difficile à
exprimer par des mots. Ici, Jésus fait l’inverse. C’est d’ailleurs la
seule et unique fois, dans tous les évangiles, où nous le voyons
expliquer une de ses paraboles.
Et de quoi parle cette parabole ? Eh bien justement, elle parle de la
Parole ! La « Parole du Royaume » comme dit Jésus, parole que
Dieu sème dans le coeur de chacun, généreusement, abondamment, et qui
va même jusqu’au bord du chemin, jusque dans les ronces. Dans quel but
? afin que cette parole porte du fruit.
Je vous parlais il y a 2 jours de ces rencontres de préparation au
baptême, où ce texte avait été choisi. Au cours d’une de ces soirées,
des parents se sont interrogés, d’une manière inattendue :
« alors, si c’est Dieu qui sème, c’est Dieu le Père, c’est Jésus,
ou c’est le Saint Esprit ? Et nous, qu’est-ce qui fait que nous
sommes de la bonne terre, de la pierre, ou des ronces ? Et qui l’a
décidé ? » Bonne question ! Vaste question, en vérité, qui a ouvert un
petit débat, et nous a permis, de manière inattendue, de mieux
comprendre comment Dieu est Trinité : il est tout à la fois Père, Fils
et Saint esprit.
Le semeur, c’est le Père. C’est lui qui est le Créateur, celui qui
donne la vie. Ce qu’il sème, sa semence, c’est sa parole. Et sa parole,
c’est Jésus, le Christ, « parole éternelle du Dieu vivant »
comme nous le chantons parfois. Jésus est la parole de Dieu, il est en
même temps le messager qui proclame cette parole, qui nous la rend
accessible. Quant au terrain qui reçoit la parole, ce sont nos coeurs,
notre intelligence, notre âme, notre personnalité tout entière,
finalement. Et c’est là qu’intervient la troisième personne de la
Trinité : l’Esprit Saint. Son travail à lui consiste à préparer ce
terrain que nous sommes, en le débarrassant de ses pierres, de ses
ronces, pour qu’il soit comme une bonne terre, et que la parole puisse
y être accueillie, qu’elle puisse germer, grandir, se développer, et
enfin donner du fruit. C’est l’Esprit Saint le jardinier de nos coeurs.
Dès lors, nous ne sommes pas des spectateurs passifs de l’action de
Dieu dans nos vies. Notre responsabilité est d’abord de nous laisser
entretenir par l’Esprit Saint, de le laisser préparer notre coeur à la
manière du jardinier qui prépare la terre. Si nous sommes un terrain
envahi de ronces, ou si nous sommes restés au bord du chemin, si nous
sommes durs comme la pierre, ce n’est pas définitif. Inlassablement, le
jardinier reviendra travailler notre coeur, le semeur reviendra pour
semer, et à force de persévérance, la parole finira par germer, grandir
et donner du fruit. A raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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