Mt 13, 1-9Temps Ordinaire
16ème semaine, Mercredi 21 juillet 2021Année B
Il y a quelques années, ce texte avait été choisi pour les
célébrations de baptême dans notre paroisse. Lors des soirées de
préparation, les parents avaient un temps pour découvrir ce texte,
échanger entre eux sur le sens qu’ils en comprenaient, et sur le lien
qu’il y voyaient avec le baptême de leur enfant. Assez souvent,
lorsqu’on leur demandaient qui, selon eux, se cache derrière l’image du
semeur, ils répondaient que c’étaient eux-mêmes, les parents, qui
sèment les « bonnes valeurs » entre guillemets, dans l’esprit
de leur enfant. C’est alors que nous prenions conscience de la longueur
du chemin qu’il nous restait à parcourir avec eux.
Pour nous chrétiens, habitués à fréquenter la parole de Dieu, c’est une
évidence : le semeur, c’est Dieu ! C’est lui qui sème sa parole dans le
coeur de chacun, quelles que soient les dispositions dans lesquels se
trouve ce coeur : envahi par les ronces, aride comme le sol pierreux,
perdu comme au bord du chemin, ou favorable et accueillant, comme la
bonne terre.
Mais pour des personnes plus éloignées de nos pratiques, celles qui ont
une relation occasionnelle avec l’Eglise, avec la Parole de Dieu, c’est
beaucoup moins évident. L’image qu’ils peuvent avoir de Dieu est
parfois confuse, mélangée, déformée même. Et c’est alors un véritable
défi que de tenter de leur faire découvrir un Dieu plein d’amour,
présent dans leur vie, plein d’attention et de bienveillance.
On pourrait donc faire ce constat amer qu’aujourd’hui, la Parole de
Dieu est une grande inconnue, la grande absente de l’univers quotidien
de nos contemporains. Pourtant, les parents qui demandent le baptême
pour leurs enfants sont animés d’une grande bienveillance à l’égard de
l’Église, puisqu’ils souhaitent que leur enfant y soit accueilli comme
enfant de Dieu. Ils font preuve d’une réelle bonne volonté pour
comprendre le contenu de leur foi, qu’ils désirent transmettre à leur
enfant.
Mais, c’est un fait, le langage des évangiles semble ne pas parler à la
plupart des gens d’aujourd’hui. Il est presque toujours nécessaire
d’expliquer, de décoder le message évangélique, bien qu’il soit
universel. C’est encore plus vrai avec les paraboles, où Jésus utilise
des images très concrètes de son temps, de son environnement, mais qui
semblent de plus en plus éloignées des réalités et des problèmes
d’aujourd’hui.
Ce tableau pourrait paraître bien pessimiste. Pourtant, la suite du
passage d’évangile que nous venons d’entendre, montrera que cette
incompréhension était déjà bien réelle au temps de Jésus : Il est
obligé, lui aussi, d’expliquer le sens de cette parabole à ses
disciples. C’est cette suite que nous lirons vendredi.
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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