Commentaire d'évangile

Évangile selon St Matthieu
Mt 11, 2-11

Avent
3ème semaine

Dimanche 12 décembre 2010
Année A


Revenons quelques instants sur la lecture de l’évangile de dimanche dernier 5 décembre (extrait : Mt 3, 1-12). Jean-Baptiste  vient nous confirmer les paroles du prophète Isaïe “ à travers le désert une voix crie : préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. ” (Is 40, 3. Début du livre de la consolation d’Israël) en nous enjoignant d’aspirer au Royaume de Dieu par le baptême : “ Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. ” (Mt 3, 2). Nous avions, lors de cette lecture, affaire à un Jean-Baptiste annonciateur, en quelque sorte prophétique. Il dit lui-même baptiser dans l’eau pour conduire les fidèles sur la voie de la conversion, mais il annonce le Messie qui Lui baptisera dans le feu de l’Esprit Saint. Ce Messie, qui sera le Christ, Jean-Baptiste le décrit comme étant un purificateur (Mt 3, 12).

Dans la lecture de ce jour (Mt 11, 2-11), Jean-Baptiste est en prison. Son arrestation intervient juste après le séjour de Jésus au désert subissant les trois tentations du démon. Nous sommes sous le règne d’Hérode Antipas II qui domine sur la Galilée et la Pérée (nord-est de la mer Morte à l’est du Jourdain). L’évangéliste saint Matthieu nous restitue ici un Jean-Baptiste hésitant et doutant de l’authenticité du Messie qu’il annonçait avec tant de détermination au chapitre 3. “ Es-Tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ” (Mt 11, 3).

Jésus confie alors à ses disciples la mission d’aller auprès de Jean-Baptiste dans le but de lui annoncer les bonnes nouvelles de la venue du Messie : “ Les aveugles voient, les boiteux marchent, [ … ] ” (Mt 11, 5). Jésus conclut cet admirable discours en disant : “ Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! ” (Mt 11, 6). Ce verset 6 fait allusion au récit de la Passion  lorsque Jésus tombe plusieurs fois au cours de sa terrible montée au Golgotha. La lourdeur de la croix représente le fardeau des péchés de l’homme et la chute de Jésus représente la faiblesse des humains.

La deuxième partie de la lecture (du verset 7 au verset 11), Jésus dispense aux foules une leçon de réflexion destinée à tous ceux ou celles qui doutent des paroles non seulement de Jean-Baptiste, mais également du Christ Lui-même. La série de vives questions des versets 7 à 9 éveille les consciences et nous incite à réfléchir sur la finalité de notre existence terrestre. Remarquons que l’évangéliste utilise le terme “ foule ” pour préciser qu’il s’agit d’un ensemble de personnes ignorantes et dépourvues de discernement. Le mot “ peuple ” réservé aux personnes fidèles, instruites et organisées n’est pas utilisé. Cette distinction “ foule ” “ peuple ” est subtilement révélée par saint Luc dans le récit de l’aveugle interpellant Jésus sur la route menant à Jéricho (Lc 18, 35-43).


David-Marie GESTALDER, catéchumène.



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