Mc 7, 1-13Temps Ordinaire Mardi 12 février 2013 Année C
S’il s’adressait à nous aujourd’hui, sans doute
Jésus prendrait-il d’autres exemples que ceux que l’évangéliste Marc
nous rapporte : Se laver les mains avant de passer à table, c’est
aujourd’hui non pas une tradition religieuse, un rite, mais un acte
d’hygiène élémentaire. Mais, nous l’avons bien compris, ce n’est pas le
geste lui-même que Jésus récuse. Il ne dit pas aux Pharisiens que ce
n’est pas bien de se laver, mais il rappelle que ce geste en lui-même
ne rend pas gloire au commandement de Dieu : il n’est qu’un précepte
humain. Celui qui suit consciencieusement un tel précepte peut
paraître, aux yeux des hommes, quelqu’un de pieu. Mais aux yeux de
Dieu, qu’en est-il ? Si les hommes sont attachés aux apparences, Dieu
regarde le cœur. Ce sur quoi il nous juge, ce n’est pas le nombre de
rites que nous avons accomplis, même avec la plus grande sincérité.
Nous sommes jugés sur l’amour que nous mettons dans nos gestes, dans
nos relations avec nos proches et tous ceux qui croisent notre route.
C’est donc ce trop fort
attachement à la loi que Jésus condamne. Ou plus justement, un trop
fort attachement à la lettre plutôt qu’à l’esprit de ces lois. Si bien
que, pour les Pharisiens de l’époque de Jésus, le « légal » a pris le
pas sur le « moral ». Gardons-nous bien de condamner ces pharisiens
d’il y a deux-mille ans, sans prendre quelques instants pour observer
nos propres façons de faire. Comment est-ce que je me situe par rapport
à la loi et par rapport à Dieu ? N’y a-t-il pas des manières d’observer
la loi qui me donnent bonne conscience et m’évitent de me poser des
questions sur l’essentiel ? Notre pays, comme bien d’autres, n’a t-il
pas créé un certain nombre de lois pour ôter nos scrupules et nos
culpabilisations en légalisant des actes dont la portée est très grave,
mais qui sont rendus insignifiants à force de les banaliser ?
Quelle est mon attitude vis-à-vis de ces lois ? Est-ce qu’elles
m’arrangent bien tout compte fait ? Est-ce que je m’en arrange ? Ou
bien, est-ce qu’elle me dérangent ?
Nous allons, dès demain, entrer
en carême. N’y a-t-il pas, là aussi, des gestes que je vais poser, des
rites que je vais accomplir, qui vont me donner l’impression d’être un
bon chrétien, respectueux des lois et des traditions, mais qui ne
m’aideront pas forcément à me mettre en accord avec la volonté de Dieu,
à m’ajuster à l’amour de Dieu ? Ai-je bien fait l’effort de réfléchir
au sens de ces rites ? Ai-je bien pris conscience que l’essentiel, dans
le respect des traditions du carême, ce n’est pas le carême lui-même,
mais comment il peut m’aider à faire grandir ma foi, à faire progresser
mon espérance, à dilater en moi la charité ?
Je vous laisse méditer cela au cours de cette journée, et nous en reparlons demain.
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes
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