Mc 6, 53-56Temps Ordinaire Lundi 11 février 2013 Année C
Toi qui écoutes en ce moment la radio depuis ta
chambre d’hôpital, ou chez toi dans ton lit de souffrance ; toi qui es
malade depuis longtemps ou depuis peu ; quels sont tes sentiments en
entendant ce passage d’Évangile ? Comment reçois-tu ce récit de Jésus
qui guérit tous les gens qui touchent ne serait-ce que la frange de son
manteau ? N’as-tu pas le sentiment d’une injustice ? Tu aimerais
pouvoir, toi aussi, avoir cette chance de croiser la route de Jésus, de
simplement toucher son manteau pour être guéri. Ça semble si facile !
N’as-tu pas au fond de toi comme une envie de révolte ? Pourquoi Jésus
guérit-il ces gens, qui n’ont aucun mérite, alors que toi tu restes
avec ta maladie, avec ta souffrance ? Pourquoi Jésus ne vient-il pas
pour toi aussi ? Et d’abord, pourquoi a-t-il fallu que cette maladie
tombe sur toi ?
C’est aujourd’hui la journée
mondiale des malades. Si une telle journée existe, c’est que la
question du mal, de la souffrance, de la maladie, est une question
fondamentale pour notre humanité. Nous sommes tous confrontés à ces
questions, tôt ou tard, dans notre vie. Et nous n’avons pas de réponse.
Jamais. C’est ce que nous appelons, avec des mots savants, « le mystère
» de la souffrance. Il y a quelques temps, une personne non-croyante
qui venait d’apprendre la maladie grave d’un parent très proche, me dit
: « Pour vous les croyants, c’est plus facile. Vous croyez que plus on
souffre ici-bas, plus on sera heureux dans l’au-delà ! » Que répondre ?
D’abord que non, nous ne croyons certainement pas cela. Ce que nous
croyons, c’est que Dieu n’est pas un comptable qui calculerait les
quantités de nos souffrances pour ensuite nous donner un bonheur
proportionnel après notre mort. Nous croyons en un Dieu qui n’aime pas
la souffrance. Il a vu son propre fils souffrir sa Passion et mourir
sur une croix. Nous croyons en un Dieu qui ne peut rien contre la
liberté de l’homme, mais qui accompagne toujours ceux qui souffrent.
Jésus n’est pas venu enlever la souffrance, il est venu la vivre avec
nous, la porter avec nous.
Alors, revenons à ce passage d’Évangile : pourquoi Jésus guérit-il
certaines personnes ? Que signifient toutes ces guérisons, par dizaine,
peut-être par centaines, à Génésareth? Sans doute faut-il, comme
souvent, lire ce récit sur un plan plus spirituel qu’historique, plus
symbolique que factuel. Jésus, par ces guérisons multiples, nous est
présenté comme celui qui est maître de la vie, plus fort que la
souffrance. Faire appel à lui, toucher – spirituellement – la frange de
son manteau, ne va pas guérir instantanément notre mal. Mais nous
savons qu’il peut nous aider à entrer dans ce mystère de la souffrance.
Il peut nous permettre de vivre autrement la souffrance, en nous en
remettant à Lui.
À cause de ces guérisons, tout le
monde accourait vers Jésus nous dit l’Évangile. Nous autres qui sommes
en bonne santé, accourons aussi vers lui, et confions-lui tous nos
frères malades. Prions-le d’apporter la paix dans le cœur de ces
personnes qui souffrent et qui cherchent un sens à leur souffrance, un
sens à leur vie.
Bonne journée à vous.
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes
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