Commentaire d'évangile

Évangile selon St Marc

Mc 6, 45-52

Temps de Noël   
Mercredi 08 Janvier 2014
Année A


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    Ce passage suit immédiatement, dans l’évangile de Marc, celui de la multiplication des pains que nous avons entendu hier. Jésus vient de nourrir une grande foule, et que fait-il ensuite ? Il part aussitôt sur la montagne pour prier. Ce genre de précision, qui fourmillent dans les évangiles, passent souvent inaperçus, comme s’il s’agissait de simples transitions d’un épisode à l’autre : on se rappelle que Jésus a multiplié les pains, et qu’il a marché sur l’eau, mais entre les deux ?...
Oui, Jésus prie, et il prie souvent. Après avoir donné un signe important, après avoir guéri un malade ou après avoir prononcé un long enseignement. Après... et avant ! En fait, quand Jésus n’est pas dans l’action auprès des gens, il est dans la prière auprès de son Père.
    Sa vie est un exemple pour chacun de nous, avec cet équilibre entre la dimension horizontale – le lien fraternel avec les hommes – et la dimension verticale – le lien filial avec Dieu son Père.
    C’est cette connexion permanente à son Père qui lui permet d’agir. On le voit encore dans cet épisode d’aujourd’hui, c’est lui qui prend l’initiative de porter secours aux disciples qui n’arrivent pas à avancer dans leur barque. Ils n’ont pas appelé au secours, trop occupés qu’ils étaient à ramer. Et puis, Jésus est loin, inutile de l’appeler. Et pourtant...
Quand nous aussi, dans notre galère, nous avons l’impression de ramer, nous sommes souvent comme les disciples. Préoccupés de nous en sortir par nos propres forces, complètement investis dans l’action, dans l’urgence, la tête dans le guidon, nous n’imaginons même pas que Dieu puisse intervenir et nous tirer de là. Mais il vient quand-même, nous pouvons en être certains ! Oh, bien sûr, nous avons du mal à le reconnaître, nous sommes incrédules. Son intervention est tellement inattendue ! C’est sans doute un fantôme ! ça ne peut pas être lui ! Comment Dieu pourrait-il s’intéresser à mes problèmes ? Il a sans doute bien plus urgent à faire que de s’occuper de moi.
    Car Jésus nous montre que Dieu n’est pas ce dieu lointain, qui gère le monde en général et personne en particulier. Cette fausse image de Dieu, on la trouve chez beaucoup, beaucoup de nos contemporains, qui sont souvent prêts à accuser Dieu de tous les malheurs du monde, mais qui ne savent pas le voir agissant dans leur quotidien. Dans ce passage d’Évangile, Jésus nous donne une fois de plus, au contraire, l’image d’un Dieu personnel, ainsi qu’Abraham l’avait expérimenté, et que Moïse redécouvrira, bien plus tard : « je suis le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob ».
    Ce Dieu personnel, il nous accompagne, il nous parle : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! » Et ce n’est pas du haut de ses nuages qu’il nous parle, mais il monte dans la barque, avec nous ! « et alors le vent tomba »...

    Ô Seigneur, notre cœur à nous aussi est si souvent aveuglé, comme les disciples sur le lac. Aide-nous à te voir, à te reconnaître présent jusqu’au cœur de nos épreuves. Apprends-nous à te faire confiance, dans notre barque battue par les vents contraires, et que nous n’arrivons pas à manœuvrer par nos propres forces. Amen !


    Daniel BICHET, diacre permanent
    Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.



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