Lc 5, 27-32Carême 16 février 2103
Samedi après les cendres Année C
« Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre. »
Quelle efficacité dans l’appel de Jésus ! Quelle puissance ! Quelle force de persuasion !
Mais on pourrait tout aussi bien
dire : quel sens du raccourci dans la plume de St Luc qui nous rapporte
cette histoire ! Quoi qu’il en soit, ce fameux Lévi qui abandonne tout
pour suivre Jésus deviendra Saint Mathieu, et sera à l’origine d’un des
quatre évangiles.
Ça peut nous impressionner, bien
sûr, cette façon soudaine de tout laisser, mais ça peut aussi nous
rassurer, de voir que Jésus a choisi de s’appuyer sur des hommes aussi
ordinaires, aussi fragiles, aussi peu recommandables, des hommes
imparfaits. Des hommes qui nous ressemblent, finalement.
D’ailleurs, dans la suite de ce passage de l’Évangile de Luc, Jésus
nous rappelle qu’il est justement venu pour les pécheurs, et non pas
pour ceux qui n’ont rien à se reprocher.
Pour autant, il ne fait pas
l’éloge des pécheurs et encore moins du péché. Jésus n’est pas le bon
copain qui excuse tout en disant, « c’est pas grave, je t’en veux pas,
je te prends quand même dans ma bande ». Il dit au contraire : « je
suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs pour qu’ils se
convertissent. » c’est tout de même très différent ! En appelant les
pécheurs à sa suite, il ne les place pas sur un piédestal en les
montrant en exemple à la population. Il les prend tels qu’ils sont, en
leur demandant de le suivre ! Et on sait ce que ça veut dire, de
suivre Jésus ! on sait où ça mène ! Il y a un passage par la croix !
C’est un parcours très exigeant.
Première exigence : tout
abandonner. « Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre
». Ça commence fort. Qu’est-ce qu’il me faut abandonner, moi, pour
suivre Jésus ? Ce Lévi, pour s’être fait collecteur d’impôts, devait
sans doute être très attaché à l’argent, aux biens matériels, aux
avantages que procure la richesse. Quelles sont mes attaches
matérielles, à moi, que je devrai abandonner, à l’occasion de ce carême
?
Deuxième exigence : suivre Jésus
! Après m’être débarrassé de tout ce qui m’encombre, de tout ce qui
entrave ma route, suivre Jésus. Le suivre, ça veut dire lui faire
confiance. Je ne comprends pas tout ce qu’il dit ; je ne suis pas
forcément non plus d’accord avec tout, a priori ; il y a peut-être même
des éléments de son discours qui me dérangent. Mais je lui fais
confiance ! Je ne sais pas trop où il va, donc pas trop non plus où ça
va nous mener. Mais je lui fais confiance !
Troisième exigence : me convertir
! c’est ça, le but ! « je suis venu appeler non pas les justes mais les
pécheurs pour qu’ils se convertissent. » Se convertir, c’est changer de
route, effectuer un changement significatif de direction. Ça n’est pas
rien, de changer de direction ! C’est coûteux, de se remettre en
question ! Est-ce que je suis prêt à reconsidérer mes certitudes, à
accepter de ne pas suivre la voie toute tracée que je me suis préparée
? Est-ce que j’ai suffisamment confiance en Jésus pour me laisser
guider par lui sur un chemin que je ne connais pas, vers une
destination que je ne connais pas ?
Je vous laisse, chers amis, avec
cette quatrième exigence : accepter de réfléchir aux trois premières
exigences : Tout abandonner ; suivre jésus ; me convertir.
Belle journée à tous !
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes
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