Lc 4, 14-22a

Temps de Noël   
Jeudi 10 Janvier 2013
Année C

Imaginez un petit village, modeste par le nombre de ses habitants, par sa notoriété. Arrive un enfant du pays que tout le monde reconnaît mais qui est précédé par une renommée incroyable : c’est la fête ; tout le monde sort dans la rue ; on veut le voir ; se rappeler à son amitié si c’est possible.
Et naturellement on le suit à la synagogue pour l’entendre commenter la Parole de Dieu.
Il lit le passage du prophète Isaïe et repose le livre avec un commentaire très court : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. » Alors l’Evangéliste nous dit « Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. »
Un message de grâce ? Qu’en pensez-vous ?
Soulager les opprimés et rendre la vue aux aveugles c’est une bonne nouvelle mais Libérer les prisonniers cela pourrait paraître curieux car s’ils sont en prison c’est après un jugement que l’on espère équitable. Et puis des opprimés et des aveugles il n’y en avait peut être pas tant que cela à Nazareth. Alors pourquoi est ce une bonne nouvelle pour tous ?
« Tous lui rendaient témoignage » En fait lorsque l’on prend la suite de ce passage de l’Evangile on se rend compte que le message n’a pas été bien compris et que les villageois essayent de faire mourir Jésus car « nul n’est prophète en son pays ».
Pourquoi ce revirement de situation après l’annonce de cette bonne nouvelle ?
Nous serions peut être dans le même état d’esprit, nous serions peut être vexés de comprendre que parfois les oppresseurs c’est nous. Que parfois les aveugles c’est nous. Que parfois les prisonniers c’est encore nous. La Bonne nouvelle c’est la lumière qui nous est offerte. La Bonne nouvelle c’est la liberté qui nous est offerte.
La lumière qui éclaire toute les petites zones d’ombre de nos vies, un éclairage de vérité et de justice sur notre mode de vie, sur notre société de consommation qui laisse tant de familles sur le bord du chemin : la lumière qui révèle les prisons que nous construisons en nous enfermant dans des habitudes.
Cette lumière vient révéler nos ombres pas pour nous en faire le reproche mais pour nous montrer que dans la liberté tout est plus beau. Une pièce dans le noir n’est pas différente d’une pièce dans la lumière : les meubles y sont à la même place : la différence ce sont les couleurs, les reflets, l’espace que cela ouvre. C’est le message de Jésus : ouvrez vous à ma lumière vous verrez comme la vie est belle. Ne restons pas sur nos échecs, nos tristesses, nos douleurs. Offrons tout cela à la lumière de son amour pour qu’Il transforme tout cela en joie.
Une personne paralysée depuis son enfance disait à la télévision sa joie de vivre par les choses qu’elle voit, les personnes qu’elle rencontre, les moments partagés et que la vie vaut d’être vécue quand on aime. Alors qu’elle était emprisonnée dans son corps immobile.

Jésus montre nous cette lumière, apprends nous cette liberté, comble nous de ces richesses d’amour pour que nous les partagions.

Allez ! En route et bonne journée à chacun !



Philippe ARRIVÉ, diacre permanent.

Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.

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