Commentaire d'évangile

Évangile selon St Jean
Jn 6, 1-15

Temps pascal
2ème semaine
Vendredi 29 avril 2022
,
Année C


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        C’est vendredi, c’est poisson !

        Au menu de l’évangile, cinq pains et deux poissons. A partager avec toute cette foule, ça ne devrait pas faire lourd pour chacun. « Qu’est-ce que cela pour tant de monde » se disent les disciples avec réalisme. La situation est critique. Jésus ne veut pas renvoyer les gens sans qu’ils aient de quoi manger. Ils sont loin de chez eux, puisqu’ils sont de l’autre côté du lac de Tibériade. Et Jésus demande où est la boulangerie ! Avec une foule de cinq mille hommes, on imagine la longueur de la queue du dimanche matin devant la boulangerie ! Jésus semble moins réaliste que ses disciples !
   
        Et finalement, en fait de pain, il y aura, en plus, du poisson ! Pourtant, il n’y a pas plus de poissonnerie que de boulangerie dans les parages. Mais il y a un jeune garçon, nous dit l’évangile. Ce devait être un des enfants d’une famille qui suivait Jésus, et qui était chargé de porter le pique-nique. Une famille plus prévoyante que les autres, semble-t-il. Prévoyante, oui, mais sans doute pas au point d’imaginer qu’ils allaient pouvoir nourrir toute la foule ! C’est pourtant ce qui va se passer. Jésus va se servir de la disponibilité de ce jeune garçon pour accomplir un signe lourd de signification. Rien moins que la mise en pratique de sa Parole. « Je suis le pain de vie », nous avait-il dit, c’est-à-dire le pain qui donne la vie, qui maintient en vie, et qui rassasie. Cette foule affamée va recevoir, non pas seulement de quoi survivre, la quantité de nourriture minimale pour rester en vie, mais, bien plus, une nourriture à profusion, et de qualité, puisqu’en plus du pain, Jésus « leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient », nous dit l’évangile. Autant qu’ils en voulaient, c’est déjà beaucoup, mais il y aura même des restes, au point de remplir douze paniers. Avec Jésus, ce n’est pas simplement la survie assurée, c’est l’opulence, la surabondance !

        Mais revenons à l’origine de ce miracle. Jésus n’agit pas à partir de rien, comme si tout venait d’en haut, tombé du ciel. Il a fallu ce jeune garçon avec ses cinq pains d’orge et ses deux poissons pour que Jésus accomplisse cette multiplication. A partir de rien, une multiplication aurait donné zéro.

        Cette multiplication des pains et des poissons est une fois de plus, dans l’évangile de Jean, une manière de nous convaincre, de nous aider à croire.  « A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : c’est vraiment lui le prophète annoncé. » Pourtant, Jésus ne veut pas qu’il y ait de malentendu sur sa mission et sur son identité. Il se retire, seul, dans la montagne. Il nous met ainsi en garde : ne nous laissons pas aveugler par les miracles. Essayons plutôt d’en comprendre le sens, pour mieux connaître Jésus, qui est le pain de vie, et qui nous donne la vie en surabondance.


        Daniel BICHET, diacre permanent.
        Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.


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