Commentaire d'évangile

Évangile selon St Jean
 Jn 3, 22-30

Temps de Noël   
Samedi 08 Janvier 2011 
Année A


Ah ! Les disputes ! La jalousie !
Quelle joie de voir que dans toute la Bible, depuis les livres des prophètes, jusqu’aux Evangiles ou dans les Actes des Apôtres, le message est bien passé par des hommes de chair et de sang qui ont des sentiments forts, qui ne sont pas déjà des anges !
Aujourd’hui nous venons d’entendre les disciples de Jean-Baptiste qui trouvent que celui-ci ne devrait pas se laisser faire : « celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! »
Jean-Baptiste, Tu vas perdre ton prestige !
Jacques et Jean, les fils de Zébédée se querelleront aussi pour rester près de Jésus !
Et Saint Paul a eu les mêmes difficultés avec les habitants de Corinthe et sera obligé de leur rappeler la recherche de l’unité dans le Christ.
Car la division est toujours prête à germer dans nos familles, nos équipes de mouvement ou même nos paroisses. Jean-Baptiste ne se laisse pas prendre à ce piège.
Il aurait pu dire «  laissez le » en faisant croire que sa mission était très importante.
Il choisit la vérité et l’humilité de reconnaître que Jésus est plus grand que lui : « Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue. »
Il sait qu’il est le plus grand des prophètes (c’est Jésus lui même qui le dira)
Mais il sait reconnaître que sa vocation est là :
 « Un homme ne peut rien s'attribuer, sauf ce qu'il a reçu du Ciel ». Cela signifie refuser d’être mis sur un piédestal, ou en première page des magazines et aujourd’hui dans un monde qui a le culte des stars, ce n’est pas facile mais cela débouche sur la vraie joie d’être uni à Dieu et d’être à son service : joie de ne plus vivre comme si j’étais le centre du monde ; mais par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus-Christ et pour Jésus-Christ : « C’est ma joie et j’en suis comblé. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi que je diminue ».
Alors malgré tout ce que l’on peut voir et entendre chaque jour dans le monde de la politique ou de l’économie, mais que l’on voit aussi dans le monde associatif et dans l’Eglise, il faut savoir laisser sa place pour un autre que soi avec lequel on est pas toujours d’accord ; car nous sommes là pour servir et non pour être servis.
Jésus est toujours rester le Fils, serviteur, et obéissant à son Père jusqu’à accepter de mourir de manière infamante.
Le disciple n’est pas plus grand que le maître. Apprenons à découvrir que notre vocation, si elle nous demande des renoncements, nous appelle toujours à la joie.
Sainte Bernadette dont on s’étonnait de la discrétion dans son Carmel de Nevers disait qu’elle était comme un balai, après qu’il ait servi on le remet derrière la porte, à sa place ! Et elle le disait avec le sourire !

Allons ! Et bonne journée à chacun.


Philippe ARRIVÉ, diacre permanent

Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.

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