Commentaire d'évangile

Évangile selon St Jean
Jn 20, 19-31

Temps Pascal
2ème dimanche de Pâques

Dimanche 24 avril 2022
Année C


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        Sacré Thomas ! pour nous, chrétiens d’aujourd’hui, il occupe une place bien à part dans l’équipe des apôtres. Parmi les Douze, il y a d’un côté les « stars », les incontournables, ceux dont les noms nous viennent en premier : Pierre, Jacques et Jean. De l’autre, il y a les obscurs, ceux dont on n’a aucune trace. Que sait-on de Jude ? de Simon le Zélote ? de l’autre Jacques, fils d’Alphée ? … Et au milieu, il y a ces apôtres dont les évangiles nous donnent quelques rares éléments de la personnalité. Thomas est un de ceux-là.

        Sacré Thomas ! il est vraiment à part ! D’ailleurs, c’est justement le sens du mot « sacré » : à part, séparé de l’ordinaire. Comme le dimanche est un jour sacré, à part, différent des autres jours. Thomas est un disciple à part. Il est perçu comme celui qui nous ressemble le plus : « Moi je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois » d’ailleurs, cette expression a quelque chose de curieux : a-t-on besoin de croire ce qu’on voit ? Croire, ce n’est pas constater une évidence que je vois. C’est faire confiance à une personne qui nous dit l’invisible.

        St Jean situe cet épisode « le soir du premier jour de la semaine ». C’est donc le dimanche. La communauté des disciples est réunie, c’est dimanche, et Jésus vient à eux : St Jean veut, à l’évidence, nous parler de la messe ! Or, ce jour-là, Thomas n’est pas parmi la communauté. Il ne peut pas rencontrer le Seigneur. Il n’est pas dans la démarche de confiance, il ne croit pas ce que lui disent les apôtres, il ne leur fait pas confiance. Comme aujourd’hui, ceux qui sont en-dehors de l’Eglise ne la croient pas, mettent en doute sa parole. Parce qu’ils n’ont pas fait cette rencontre, ne se sont pas donnés les moyens de cette rencontre. Mais le dimanche suivant - l’Evangile nous dit « huit jours plus tard » - Thomas cette fois est bien présent. Il est dans la communauté. Il peut alors faire cette rencontre extraordinaire avec son Seigneur ressuscité. Et d’incroyant qu’il était, le voilà tout d’un coup croyant ! grâce à cette rencontre. il devient même la première personne à reconnaître la divinité de Jésus en s’écriant : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Avant lui, Pierre déjà avait reconnu en Jésus « le Messie, le fils du Dieu vivant ». Et plus tard, le Centurion romain dira « cet homme était vraiment le fils de Dieu ». Mais Thomas, lui, voit en Jésus pas seulement le fils de Dieu, mais Dieu lui-même. Et il va plus loin, il s’implique dans une relation, une intimité avec Dieu : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Quelle belle profession de foi ! quel retournement, quelle conversion !

        Ce Thomas, si sympathique parce qu’il nous semble à notre portée lorsqu’il doute, nous paraît-il si semblable à nous-mêmes lorsqu’il dit sa foi avec une telle force ? Sommes-nous capables, comme lui, d’une telle profession de foi ? Avons-nous suffisamment conscience de cette intimité dans laquelle Dieu nous garde, avons-nous une conscience si aigüe de la Présence de Dieu en chacun de nous, d’une manière si personnelle, pour nous écrier avec Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ! » ?
        Oui, vraiment, sacré Thomas !

        Daniel BICHET, diacre permanent.
        Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.



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