Jn 2, 1-11
Temps Ordinaire
2ème dimanche
Dimanche 17 Janvier 2016
Année C
Quelle belle histoire que ces noces de Cana, que nous raconte St Jean !
Ce qui me frappe, c’est le paradoxe presque déroutant de l’attitude de Jésus. À plusieurs reprises, ce qu’il fait, ce qu’il dit, est inattendu.
Alors que "[son] heure n’est pas encore venue", il demande aux serviteurs de remplir d’eau les jarres servant à la purification. Si son heure n’est pas encore venue, pourquoi agit-il ?
Sitôt les jarres remplies, Jésus ordonne aux serviteurs de puiser. Pas de parole particulière, pas de prière à son Père, pas de formule, pas le moindre geste… l’eau est changée en vin, en toute discrétion. Seuls les serviteurs sont témoins de la scène. Jésus ne montre rien de visible, mais le miracle se fait tout de même. Et le miracle se fait grâce à l’obéissance des serviteurs. Ils n’ont pas leur mot à dire, d’accord, ce ne sont que des serviteurs, ils ne sont pas autorisés à discuter les ordres, mais tout de même ! On manque de vin, et cet inconnu leur ordonne de remplir des jarres d’eau ! puis de venir y puiser pour en servir au maître du repas ! ils ont du le prendre pour un fou ! Mais comme ce sont de bons serviteurs, ils ne cherchent pas à comprendre, ils ne posent pas de question, ils exécutent. Ils savent que ce qui est en train de se réaliser les dépasse. Qui sont-ils pour contester ? Et cette confiance, malgré tout, qu’ils manifestent va contribuer à l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Jésus a parlé. Eux, ils ont agi. Leur action a changé l’eau en vin. Dans la plus grande discrétion.
Or, justement, c’est là que se trouve le plus étonnant paradoxe : Jean conclut son récit en écrivant de Jésus : "il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui". Il manifesta sa gloire… ? sans rien montrer ? sans aucun geste, aucune explication ? Personne parmi les nombreux invités à cette noce, personne n’a su qu’il manquait du vin ; personne n’a rien vu. Même le maître du repas, qui est tout de même celui qui est sensé connaître le menu, qui en principe sait d’où vient ce qui est servi, vient féliciter le marié, qui n’est lui non-plus au courant de rien, pour la qualité exceptionnelle de son vin, Bref, personne ne sait que Jésus vient d’accomplir un miracle, ni même qu’un miracle était nécessaire, attendu. Et pourtant, Jean affirme qu’ainsi, Jésus manifesta sa gloire !
Quel est donc ce Dieu si déroutant, qui manifeste sa puissance dans une si grande discrétion ? Quelle est donc cette bonne nouvelle qui est annoncée sans discours, sans sermon, simplement par l’humble geste de quelques serviteurs qui ne font que leur travail ? Qui est donc ce Jésus, pour que ses disciples commencent à croire en lui sans avoir rien vu ?
Ces questions, nous n’aurons sans doute jamais fini d’y répondre. Mais qu’elles nous accompagnent dans cette journée, dans cette semaine, qu’elles nous stimulent et nous poussent à chercher des réponses dans notre humble quotidien, par l’action invisible de ce Dieu qui nous aime sans nous forcer, sans nous brusquer.
Daniel BICHET, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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Dimanche 17 Janvier 2016
Année C
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Quelle belle histoire que ces noces de Cana, que nous raconte St Jean !
Ce qui me frappe, c’est le paradoxe presque déroutant de l’attitude de Jésus. À plusieurs reprises, ce qu’il fait, ce qu’il dit, est inattendu.
Alors que "[son] heure n’est pas encore venue", il demande aux serviteurs de remplir d’eau les jarres servant à la purification. Si son heure n’est pas encore venue, pourquoi agit-il ?
Sitôt les jarres remplies, Jésus ordonne aux serviteurs de puiser. Pas de parole particulière, pas de prière à son Père, pas de formule, pas le moindre geste… l’eau est changée en vin, en toute discrétion. Seuls les serviteurs sont témoins de la scène. Jésus ne montre rien de visible, mais le miracle se fait tout de même. Et le miracle se fait grâce à l’obéissance des serviteurs. Ils n’ont pas leur mot à dire, d’accord, ce ne sont que des serviteurs, ils ne sont pas autorisés à discuter les ordres, mais tout de même ! On manque de vin, et cet inconnu leur ordonne de remplir des jarres d’eau ! puis de venir y puiser pour en servir au maître du repas ! ils ont du le prendre pour un fou ! Mais comme ce sont de bons serviteurs, ils ne cherchent pas à comprendre, ils ne posent pas de question, ils exécutent. Ils savent que ce qui est en train de se réaliser les dépasse. Qui sont-ils pour contester ? Et cette confiance, malgré tout, qu’ils manifestent va contribuer à l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Jésus a parlé. Eux, ils ont agi. Leur action a changé l’eau en vin. Dans la plus grande discrétion.
Or, justement, c’est là que se trouve le plus étonnant paradoxe : Jean conclut son récit en écrivant de Jésus : "il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui". Il manifesta sa gloire… ? sans rien montrer ? sans aucun geste, aucune explication ? Personne parmi les nombreux invités à cette noce, personne n’a su qu’il manquait du vin ; personne n’a rien vu. Même le maître du repas, qui est tout de même celui qui est sensé connaître le menu, qui en principe sait d’où vient ce qui est servi, vient féliciter le marié, qui n’est lui non-plus au courant de rien, pour la qualité exceptionnelle de son vin, Bref, personne ne sait que Jésus vient d’accomplir un miracle, ni même qu’un miracle était nécessaire, attendu. Et pourtant, Jean affirme qu’ainsi, Jésus manifesta sa gloire !
Quel est donc ce Dieu si déroutant, qui manifeste sa puissance dans une si grande discrétion ? Quelle est donc cette bonne nouvelle qui est annoncée sans discours, sans sermon, simplement par l’humble geste de quelques serviteurs qui ne font que leur travail ? Qui est donc ce Jésus, pour que ses disciples commencent à croire en lui sans avoir rien vu ?
Ces questions, nous n’aurons sans doute jamais fini d’y répondre. Mais qu’elles nous accompagnent dans cette journée, dans cette semaine, qu’elles nous stimulent et nous poussent à chercher des réponses dans notre humble quotidien, par l’action invisible de ce Dieu qui nous aime sans nous forcer, sans nous brusquer.
Daniel BICHET, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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