Jn 2, 1-11

Temps de Noël
Samedi 7 Janvier 2012
Année B


Nous connaissons bien cet épisode des noces de Cana. Et nous savons aussi y repérer des petites phrases qui peuvent devenir des guides pour toute une vie : « Faites tout ce qu'il vous dira. » par exemple.

Je vous propose de regarder ce récit d’un point de vue un peu différent : celui des serviteurs.
A aucun moment on entend le son de leur voix : ils sont discrets , efficaces, d’une certaine manière obéissants, car Marie et Jésus qui leur donnent de nouvelles consignes ne sont que des invités, et Jésus n’était pas encore reconnu. Pourtant ils ont fait ce qu’il leur a demandé.
Mais ils ont dû percevoir en même temps que Marie que le manque de vin allait perturber cette fête d’une Alliance entre un homme et une femme. On pourrait dire que dans cette union humaine, il manquait une présence divine.
Mais à leur place de  serviteurs, que faire ? Ils ne sont ni le maître du repas qui semble ne pas avoir anticipé le problème, ni les mariés qui sont tout accaparés par leur joie.
Alors les serviteurs font quelque chose d’incroyable : ils obéissent à un ordre qui parait bien curieux : « Remplissez d'eau les cuves. » et « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Mais eux savent bien que c’est de l’eau qu’ils ont été chercher au puits et ils ne sont pas très à l’aise d’aller proposer cela au maître du repas. Et ils voient la satisfaction de tous en découvrant ce vin excellent.
Quelles réflexions ont pu surgir dans leurs esprits car ils « savaient, eux qui avaient puisé l'eau. » ?
Et dans notre monde actuel, avec notre société en crise, ce n’est pas la fête ! On peut même dire qu’on n’est pas à la noce !
Devant les grands de ce monde qui ne voient pas, ce sont les serviteurs fidèles et désintéressés qui en faisant ce que leur conscience leur commande permette à chacun de rentrer dans l’Alliance.
Et moi à quelle place suis-je ?
Nous sommes tous un peu maîtres ou maîtresses du repas et voudrions tous être invités à la noce. Participer au banquet général. Mais nous manquons de vin. Ce vin qui réjouit le cœur. Comment faire participer tous ceux qui se sentent exclus, rejetés, abandonnés.
Ce jeune qui se sent abandonné car sa maman « refait » sa vie avec un homme qui vit à l’étranger : exclu ! Cette grand-mère à qui on a coupé l’électricité car l’administration était en retard pour payer sa retraite : abandonnée !
Comment leur redonner goût à la fête ?
« Faites tout ce qu'il vous dira. » Aimez vous les uns les autres !
L’altruisme et le partage pour réjouir un monde individualiste et égoïste.
Et la confiance en l’autre, car Marie a donné toute sa confiance à Jésus mais aussi à ces serviteurs inconnus. Chacun a du prix aux yeux de Dieu. Le monde a besoin de tous pour être réellement humain.
Marie n’a pas été cherché le maître du repas mais les simples serviteurs.
Soyons ces serviteurs fidèles et humbles pour témoigner que la joie est dans la confiance en Jésus.

Allons et bonne journée à chacun !


Philippe ARRIVÉ, diacre permanent.

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