Jn 18, 1-19, 42Semaine Sainte
vendredi 21 avril 2011 Année ALe
prêtre arrive en avance dans l’église vide et silencieuse. Son regard
de compassion semble préparer mon cœur au mystère de la Passion. Avec
des gestes mesurés il commence à dépouiller l’autel et le chœur en
retirant soigneusement la croix qui surmonte l’autel, puis il la
recouvre d’un tissu rouge rappelant la couleur de la tunique du Christ
lors de sa Passion.
Je sens peu à peu que mon cœur lui aussi se dépouille de toute
distraction et je me prépare en silence en cette fin de journée à
vénérer dans le regret de mes fautes la très sainte Croix, symbole de
la souffrance rédemptrice de notre Seigneur Jésus.
Peu à peu les fidèles arrivent. Une ferveur inhabituelle emplit
l’atmosphère. Je m’agenouille quelques instants devant la chapelle où
luit le Saint Sacrement. Le temps semble suspendu, une intense émotion
plane, mais je pressens déjà que cette association à la souffrance du
Christ loin d’être négative est porteuse d’espérance et de promesses à
venir.
Au cours de cette célébration à la fois digne, simple et solennelle, le
prêtre nous invite à vénérer la Croix et à nous associer à la
souffrance du Christ qui ultimement délivre de toute souffrance.
Nous écoutons avec attention l’Évangile de la Passion selon saint Jean
puis l’homélie du père Pierre-Marie Lhoste qui nous dévoile avec sa
simplicité et sa profondeur habituelles le sens de ce texte.
Le père insiste sur le fait que Jésus n’a opposé aucune résistance aux
soldats qui venaient le chercher pour le crucifier : “ C’est moi. ” (Jn
18, 5 et 18, 8) leur dit-il sans la moindre crainte et sans
ostentation. Le père Lhoste nous dit : “ Il s’est laissé faire. ” et
cela pour que s’accomplissent les Écritures. Avec Jésus nous sommes à
la fois dans le passé, le présent et le futur : les prophéties ont été
émises dans le passé, à présent elles germent et présagent déjà les
événements à venir.
Jésus est mort par la croix pour nous sauver, il n’est pas mort par
vieillesse, maladie ou accident. Sa mort revêt un caractère
exceptionnel. Jésus subit sans se défendre tous les affronts,
maltraitances et humiliations qui lui sont imposés. “ Il est presque
seul ” souligne le père Lhoste, avec sa mère, la sœur de sa mère, Marie
femme de Cléophas et Marie-Madeleine (Jn 19, 25). Cependant tout est
accompli, il y a don total de Jésus et ce don nous appelle à l’amour,
nous laisse devant nos consciences et avec l’aide de l’Esprit Saint
nous conduira vers le Père ajoute le prêtre et il termine son homélie
en déclarant : “ La mort de Jésus sur la croix est l’acte d’amour le
plus extraordinaire qui nous fait comprendre que les pires situations
s’annulent avec la confiance en Dieu. ”
David-Marie GESTALDER, catéchumène.
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