Homélie pour des baptêmes
texte de l'Évangile : la parabole du Semeur
Pour
bien comprendre cette parabole que Jésus raconte, il faut d’abord
situer les personnages, les différents éléments, et leurs rôles :
le semeur, c’est Dieu. Que sème-t-il ? sa Parole, c’est-à-dire
Jésus-Christ lui-même. Que représente le champ où il sème ? le
cœur de chacun.
Lors des rencontres de préparation au baptême de
votre enfant, vous, les parents, vous vous êtes penchés sur ce texte.
Vous avez pris un peu de temps pour réfléchir. Vous avez essayé, en
petits groupes, d’approfondir ces questions, de comprendre le sens de
cette parabole, et d’en saisir le lien avec le baptême de votre enfant.
En effet, pourquoi ce texte pour une célébration de baptême ? quel
rapport ?…
Comme vous l’avez dit au cours de vos échanges, la
terre dans laquelle est semée la Parole, c’est-à-dire notre cœur, n’est
pas toujours de la bonne terre. La vie, les circonstances font parfois
que nous sommes envahis par les épines qui étouffent la Parole ;
ou encore que notre terre n’est pas suffisamment profonde, et la Parole
semée ne peut pas s’enraciner, et se dessèche sans donner de fruit. De
nombreux obstacles nous empêchent de laisser la Parole germer en nous,
pour que nous puissions porter du fruit. Car le mal est présent dans
notre vie. Nos enfants auront eux aussi à l’affronter, à le combattre.
Alors, le baptême, dans tout ça ?
Le baptême n’est pas un
geste magique. Il n’abolit pas le mal ; il ne supprime pas
l’influence du mal sur votre enfant. L’éducation que vous allez lui
donner, soutenus par son parrain et sa marraine, sera le terreau
indispensable dans lequel il pourra étendre ses racines, et puiser les
ressources nécessaires pour lutter contre le mal tout au long de sa
vie. Non, le baptême n’est pas magique, mais il donne à vos enfants
l’Esprit Saint qui est une force supplémentaire pour les aider à
choisir le bien et renoncer au mal. Force pour discerner ce qui est
bien, c’est-à-dire ce qui va dans le sens de la vie, de ce qui est mal,
qui va dans le sens de la mort. Discernement difficile, et plus
particulièrement dans notre société actuelle, où le mal est souvent
déguisé en bien.
Les épines qui étouffent la parole ? Vous
l’avez dit, ce peut être des choses anodines, comme le simple regard
des autres. Agir en chrétien, c’est souvent ne pas faire comme les
autres, justement, et alors on peut être montré du doigt. Pas toujours
facile d’assumer ce à quoi l’on croit. Mais peut-être qu’on ne croit
pas assez ? C’est aussi un des obstacles que vous avez cité lors
de vos échanges : le manque de conviction. Peut-être est-ce lié à
un manque aussi de connaissance. C’est pourquoi je vous engage, vous,
parents, parrains et marraines, à approfondir la Parole de Dieu. Votre
enfant va grandir dans ce monde où il est difficile d’entendre cette
Parole. Soyez pour eux les bons jardiniers de leur cœur, en préparant
soigneusement la terre, en la débroussaillant régulièrement, pour que
la graine déposée par le Semeur puisse donner du fruit, chacun selon
ses moyens : cent pour les uns, soixante ou trente pour d’autres.
Donner du fruit, c’est se mettre au service des autres, c’est ce que
chaque chrétien essaie de vivre, avec la force de l’Esprit Saint qu’il
a reçu à son baptême.
Parents, parrains, marraines, vos enfants vont
devenir à leur tour chrétiens, dans quelques minutes. Aidez-les, avec
le soutien de la communauté chrétienne, à en faire des hommes et des
femmes qui sachent donner de bons fruits tout au long de leur vie.
Amen !