Homélie pour des baptêmes
texte de l'Évangile : le Bon Samaritain
Lors
des rencontres de préparation au baptême de votre enfant, vous, les
parents, vous vous êtes penchés sur ce texte. Vous avez pris un peu de
temps pour réfléchir. Vous avez essayé, en petits groupes,
d’approfondir certaines questions que cette petite histoire nous
suggère : Qui sont donc ces personnages ? comment réagissent-ils
devant la situation du blessé au bord de la route ? Et nous-même,
nous sentons-nous appelés à nous faire proche ? et proche de
qui ? Avons-nous, nous aussi, au fond du cœur cette question du
docteur de la loi : que dois-je faire pour avoir la vie
éternelle ?
Mais d’abord, pourquoi avoir choisi ce texte pour une célébration de baptême ? quel rapport ?…
Comme
vous l’avez dit au cours de vos échanges, le mal est présent dans notre
vie. Nos enfants auront eux aussi à l’affronter, à le combattre. Le
texte que nous venons de lire peut nous paraître violent, mais il nous
rappelle que le mal est présent dans nos existences. A nous de faire
sortir de ce mal un bien, à nous de lutter contre le mal. Le baptême
n’est pas un geste magique. Il n’abolit pas le mal ; il ne
supprime pas l’influence du mal sur votre enfant. L’éducation que vous
allez lui donner, soutenus par son parrain et sa marraine, sera le
terreau indispensable dans lequel il pourra puiser les ressources
nécessaires pour lutter tout au long de sa vie. Mais le baptême donne à
vos enfants l’Esprit Saint qui est une force supplémentaire pour les
aider à choisir le bien et renoncer au mal. Force pour discerner ce qui
est bien, c’est-à-dire ce qui va dans le sens de la vie, de ce qui est
mal, qui va dans le sens de la mort. Discernement difficile, et plus
particulièrement dans notre société actuelle, où le mal est souvent
déguisé en bien. Choisir le bien ? c’est ce que croyaient faire,
en toute bonne foi, le lévite et le prêtre, comme tout bon juif de
l’époque, en évitant de se souiller par le contact avec le sang du
blessé. Choisir le bien ? c’est ce que nous croyons faire, en
toute bonne foi, lorsque nous nous conformons à l’opinion la plus
répandue, celle du « prêt à penser » que nous imposent les
médias. De même que Jésus, en racontant cette histoire du Bon
Samaritain, veut faire réfléchir les hommes de son temps sur le sens de
leurs pratiques habituelles, même au prix du scandale et de
l’incompréhension ; de même l’Eglise aujourd’hui, par son discours
souvent dénigré et incompris, veut indiquer aux hommes de ce temps la
route qui conduit au bien, même si la route du mal est la plus facile.
Chacun, ensuite, après avoir entendu ce discours, aura à se déterminer
librement. Comme le docteur de la loi, dans l’évangile, devient capable
de donner une bonne réponse : « le prochain, c’est celui qui
a fait preuve de bonté envers lui », de même, vos enfants,
baptisés dans l’Esprit saint, et éclairés par une éducation saine,
sauront eux aussi donner les bonnes réponses aux questions que la vie
ne manquera pas de leur poser.
« Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? »
« Va,
et toi aussi, fais de même ». Fais de même, c’est-à-dire choisis
le bien, même s’il faut pour cela aller à contre-courant des habitudes,
des discours convenus. Fais de même, c’est ce que chaque Chrétien
essaie de vivre, avec la force de l’Esprit Saint qu’il a reçu à son
baptême.
Parents, parrains, marraines, vos enfants vont devenir
Chrétiens dans quelques minutes. Aidez-les, avec le soutien de la
communauté chrétienne, à en faire des hommes et des femmes qui sachent
choisir le bien et renoncer au mal tout au long de leur vie.
Amen !