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La Sainte Trinité


Pr 8, 22-31; Ps 8 ; Rm 5,1-5 ; Jn 16,12-15
 

L’Eglise fête aujourd’hui la Sainte Trinité, une fête qui nous invite à redécouvrir que Dieu est Père, Fils et Esprit.

Dans l’extrait de son évangile, Jean relate à nouveau les échanges de Jésus avec ses plus proches disciples, après qu’ils ont été remplis de l’Esprit Saint – c’était le texte du Livre des Actes des Apôtres dimanche dernier, dimanche de la Pentecôte.

Il nous est ici proposé comme un résumé de l’action du Christ vers ses disciples avant qu’Il ne les quitte.

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant, vous ne pouvez pas les porter »

Il y a donc un début avant le départ, c’est l’incompréhension des disciples qui vont devoir bientôt ouvrir le chemin.

« Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » (dans le chapitre 14 par la voix de Thomas)

Il y a aussi une fin : « l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître »

Cette fin, ou plutôt ce détachement, deviennent comme un passage de relais ; C’est la transmission de l’Esprit qui fera connaître aux disciples tout ce que Jésus leur a enseigné.

 

En ce dimanche, il nous est donc donné de redécouvrir ce grand mystère qu’est la Sainte Trinité, un mystère qui nous dépasse totalement, malgré les connaissances que nous pensons avoir par l’écoute régulière et attentive de la Parole.

Lorsqu’il a choisi les apôtres, Jésus n’a pas appelé des savants ou des érudits de la Loi, mais des hommes simples dont il connaissait les limites. Ainsi avec leurs limites, leurs doutes et leurs craintes, c’est en toute confiance qu’ils ont cheminé dans les pas de Jésus.

Si nous sommes là ce matin, c’est sans doute aussi parce que nous avons accepté de cheminer à la suite des premiers disciples, avec nos propres interrogations, nos propres doutes.

C’est par notre baptême que nous avons été appelés à devenir des amis de Dieu ; C’est donc dans les pas du Christ que nous marchons désormais, en toute confiance, et malgré un environnement qui s’éloigne de plus en plus de la foi chrétienne.

 

En cette fête de la Sainte Trinité, l’Eglise vient nous rappeler que Dieu est Trinité, qu’il est trois personnes à la fois ; qu’Il est aussi Amour et relation.

Et de même que Dieu est UN pour tout Autre, de même nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres.

Parce que nous sommes chrétiens, nous appartenons les uns et les autres au Dieu de Jésus Christ. Ainsi, nous pouvons entrer en relation avec tous ceux, chrétiens ou non, qui combattent toutes les formes de pauvretés, les inégalités, l’absence de fraternité, la haine et le chacun pour soi.

Pour autant, il ne s’agit pas de nous endormir avec nos convictions « puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (dans la Lettre de St Paul aux Romains)

Au contraire, il nous faut sans cesse nous questionner sur nos pratiques de foi et sur nos convictions propres, sur nos manières d’agir pour un monde plus juste et plus fraternel, un monde moins triste, plus joyeux malgré ses inégalités et ses cruels déséquilibres.

 

Frères et sœurs, il nous faut sans cesse nous questionner sur ce en quoi nous croyons, et plus implicitement, tenter de répondre à cette question : en qui croyons-nous ?

Je crois en Dieu le Père tout-puissant. . . et en Jésus-Christ son Fils unique notre Seigneur : nous disons ces paroles chaque dimanche lorsque nous nous rassemblons en frères et sœurs.

En récitant ces paroles, nous nous rappelons que par le baptême nous sommes devenus amis de Dieu ; que c’est dans le prolongement de notre baptême que nous nous engageons dans les pas du Christ et que nous osons faire confiance.

Être baptisé au nom du Seigneur, c’est être plongé dans sa vie divine. Alors chacun de nous est invité à faire grandir une nouvelle appartenance, à la faire fructifier.

Le catéchisme nous enseigne que Dieu se révèle en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Voici donc ce grand mystère de la Sainte Trinité, un mystère qui nous dépasse malgré notre volonté de découvrir l’amour de Dieu au travers de la Parole, au-delà des connaissances acquises dans son écoute et dans son approfondissement.

Par l’écoute régulière et l’approfondissement de la Parole, le Mystère se dévoile, Dieu devient plus proche de chacun de nous, et il nous donne l’Esprit. Le Saint Esprit est donc ce don accordé à ceux qui sont devenus les amis de Dieu.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » 

Cette demeure se situe au plus profond de notre cœur. Dieu s’y installe et devient quelqu’un pour nous si nous l’aimons et si nous aimons son Fils, lui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

L’apôtre Paul l’avait bien compris lorsqu’il s’adressait aux Anciens de l’Eglise d’Ephèse.

Les encourageant à devenir eux aussi disciples du Seigneur, il leur disait :

« Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous a établis responsables, pour être les pasteurs de l’Eglise de Dieu. » (dans le Livre des Actes au chapitre 20)

Ce sont Les prêtres que le Seigneur nous a donnés qui sont aujourd’hui nos pasteurs, ils sont ceux qui nous enseignent le message, ceux qui nous guident sur nos chemins de foi.

Il ajoute plus loin :

 « Je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir »

Avec les prêtres il y a aussi les diacres. Les diacres permanents sont les serviteurs, ils assurent 3 grandes missions : l’annonce de la Parole, le service de la liturgie et le service de la charité. Ils donnent de leur énergie et de leur temps au service des communautés et des plus petits, et croyez-en mon humble expérience, ils reçoivent beaucoup dans les services et missions qui font leur quotidien.

Alors tous ensembles, dans notre relation à Dieu et avec son Fils, dans nos actes et nos comportements, il nous faut instaurer la confiance et ne pas donner à Dieu une image qui serait la nôtre, je veux dire celle d’un Dieu vengeur et qui guérirait tous les maux de notre monde. Car Dieu nous aime à son image, celle qui unit le Père au Fils et à l’Esprit.

Jésus sur la croix a révélé le visage miséricordieux du Père, il s’est donné tout entier après avoir servi les pauvres et les exclus, les souffrants et les malades.

L’Esprit Saint nous est ainsi donné lorsque nous adhérons pleinement à cette miséricorde et aux témoignages de paix et d’amour que nous a laissés le Christ. Dieu nous aime dans la relation qui l’unit à son Fils unique et à l’Esprit.

Laissons-nous porter par cet amour trinitaire, et chaque fois que nous ferons le signe de la Croix, nous nous rappellerons que c’est pour mieux nous approcher du grand mystère de la Trinité (pape François).

Frères et sœurs, amis paroissiens, accueillons encore l’Esprit Saint et ensemble faisons ce signe de la croix en unissant nos cœurs et nos prières.

Que le Seigneur nous garde dans sa paix et dans son amour.

Frères et sœurs, amis paroissiens, que le Seigneur vous bénisse,

 

      « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. AMEN »


Joël MACARIO, Diacre permanent
12 juin 2022


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