Année C
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retour vers l'accueil5° dimanche de Carême
Cet évangile de Jean que nous venons d’entendre est très connu. Et
pourtant , sa lecture , sa relecture a quelque chose à nous dire encore
et toujours.
Dans un premier temps regardons cette scène, observons la , écoutons les mots que nous dit le Christ.
Dans un deuxième temps, entrons dans la scène, dans cette histoire. Vivons la de l’intérieur.
Nous voyons Jésus, assit , qui enseigne le peuple. Arrivent les
pharisiens et les scribes avec une femme adultère. Ces pharisiens se
considèrent comme des justes, ils ont le pouvoir, le savoir. Cette
femme dont nous ne savons pas le nom, a été surprise en flagrant délit
d’adultère. Apparemment la loi est simple, cette faute entraîne la
lapidation. Enfin la loi dit plus précisément, dans le livre du
Lévitique au chapitre 20 : « Quand un homme commet
l’adultère avec la femme de son prochain ils seront mis à mort, l’homme
adultère aussi bien que la femme adultère ». Les scribes ne
semblent pas seulement vouloir appliquer la loi, oubliant que pour
commettre l’adultère il faut être deux. Non c’est bien Jésus que
les scribes veulent mettre à l’épreuve.
En
effet inlassablement Jésus enseigne, l’amour , la miséricorde de Dieu.
Si Jésus la condamne cette femme alors son enseignement s’avère inutile
, sans intérêt.. Si, en revanche, il ne la condamne pas, alors il se
met en opposition à la loi et peut être condamné .
Regardons l’attitude de Jésus. Il s’abaisse, trace des traits sur le
sol. Il attend en se taisant. Silence qui dure. Pressé de répondre par
les scribes, il se redresse et dit : « Celui d’entre vous qui
n’a jamais péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. ».
Puis il s’abaisse à nouveau et attend.
Jésus
s’est adressé au cœur de ces hommes qui cherchaient à le mettre à
l’épreuve. Il leur fait confiance, suffisamment pour leur dire une
phrase qui n’est pas un interdit du meurtre mais un renvoi vers la
conscience. Vers une conscience individuelle : « que celui
d’entre vous… »
Regardons maintenant comment
cet enseignement du Christ nous concerne aujourd’hui :
« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à
lui jeter la pierre »
Cette phrase en dit
long sur notre condition humaine. Qui peut s’ériger en juge de son
frère ? Qui ?
Que sais tu de cet homme que tu juges ?
Que sais tu de cette femme que tu condamnes ?
Que sais tu de ce couple qui a divorcé ?
Que sais tu de la vie de ce jeune délinquant ?
Mais aussi : Qui es tu toi-même pour juger ?
Avant de juger nos frères, commençons par nous regarder nous même en conscience.
En écoutant la Parole du Christ , n’as tu pas envie de lâcher la pierre
que tu t’apprêtais à lancer, celle du ragot , du jugement péremptoire ,
de la critique qui salit l’autre….
Nous avons plus besoin d’être aimé que d’être jugé.
Cet évangile interroge aussi notre Église. Comment nous positionner par
rapport à une loi , qui a ses fondements, tout en tenant compte des
personnes, des situations devenues parfois irréversibles . Comment
concilier l’amour, la miséricorde et le respect de règles parfois au
dessus de nos forces. Comment passer d’une morale d’obligation à une
morale du cœur.
Jésus dit : « Moi non plus je ne condamne pas, va et ne pèche plus »
Par cette phrase que le Christ nous adresse à nous aussi, Il nous dit
que le péché est réel. L’adultère fait souffrir des hommes et des
femmes, des enfants , des familles. Le Seigneur ne relativise pas
cette souffrance infligée à autrui, il n’est pas tolérant par rapport à
tout type de mal. Il a lui même été confronté à diverses
tentations comme nous l’avons vu en début de carême. Il ne saurait être
complice de ce qui blesse l’homme. Non , Jésus ne
ferme pas les yeux sur la gravité du péché, mais il les ouvre sur le
visage du pécheur. Il a toujours dénoncé le péché mais toujours
accueilli le pécheur.
Jésus , dans cet évangile
nous montre le vrai visage de Dieu, celui de la miséricorde et du
pardon. Notre curé, Bernard Olivier, a écrit un bel éditorial dans le
bulletin paroissial : Y a t’il encore 7 sacrements ? cela
pour nous parler du sacrement de réconciliation.
Démarche d’humilité, mais démarche libératrice que celle de demander
pardon à son frère et à Dieu , pour les écarts ,les manquements à
l’amour qui jalonnent notre vie.
Des célébrations
pénitentielles sont proposées cette semaine dans nos paroisses.
Préparer Pâques , c’est aussi se soulager du poids de nos péchés pour
se relever et marcher joyeux vers le Christ mort et ressuscité
pour nous, pour notre salut.
Dieu n’attend pas que nous changions pour nous pardonner, Il nous pardonne pour que nous changions.
Xavier BRUNIER, diacre permanent.
21 mars 2010
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