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5° dimanche de carême.

   Is 43, 16-21 ; Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 ; Ph 3, 8-14 ; Jn 8, 1-11

Comme dimanche dernier, si vous êtes venus à la messe de 11h dans cette église Notre-Dame, le texte d’évangile que nous venons d’entendre n’est pas celui qui figure dans votre petit livret mensuel « prions en Eglise » ou « Magnificat ». Ce n’est pas une erreur, on ne s’est pas trompés de page dans l’évangéliaire. Nous sommes bien le cinquième dimanche de carême de l’année C, mais aujourd’hui encore, nous célébrons avec Juliette, Mathéo et Léon, les troisièmes scrutins. Ces catéchumènes terminent leur parcours puisqu’ils seront baptisés lors de la prochaine veillée pascale, dans deux semaines. Et lorsque nous célébrons les scrutins avec des catéchumènes, la liturgie prévoit de prendre les évangiles de l’année A : La Samaritaine pour le premier scrutin, puis la guérison de l’aveugle-né, et aujourd’hui le retour à la vie de Lazare. 

Mais pourquoi donc ce changement ? Le Rituel de l’Initiation Chrétienne des Adultes précise qu’il s’agit de « pénétrer l’esprit des catéchumènes du sens du Christ Rédempteur, qui est l’eau vive — d’où l’Évangile de la Samaritaine — la lumière — l’Évangile de l’aveugle-né — la résurrection et la vie — Évangile de la résurrection de Lazare. »

Aujourd’hui, donc, nous est donné d’entendre ce récit de la résurrection d’un ami de Jésus, Lazare, qui est aussi le frère de Marthe et de Marie, qui vivaient à Béthanie, tout près de Jérusalem. 

Vous l’avez certainement remarqué dans ce récit, à de nombreuses reprise, il y a un verbe qui revient sans cesse : c’est le verbe croire. Tous les personnages de ce passage d’Évangile sont, tour à tour, amenés par Jésus à se prononcer sur leur foi. Les disciples, Marthe et Marie, les autres juifs : « pour que vous croyiez » ; « celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » et plus loin : « si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu » et encore « je le dis afin qu’ils croient » et le récit se termine par « beaucoup de juifs qui avaient vu ce que Jésus avait fait crurent en lui ».

Il s’agit donc de croire. Les Évangiles ont été écrits dans ce but : que le monde croie. Les signes que Jésus opère, c’est aussi pour que le monde croie. Si Jésus ressuscite Lazare, ce n’est pas simplement par compassion pour ses amis, mais pour que tous les témoins de cette scène croient en lui.

Mais alors se pose une question : est-ce qu’ils ont cru parce qu’ils ont vu, ou bien au contraire c’est parce qu’ils ont d’abord cru, qu’ils ont vu ? Jésus ne demande-t-il pas avant, à chacun, une profession de foi ? « Crois-tu cela ? » « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». Dit autrement : « si tu ne crois pas, comment pourrais-tu voir la gloire de Dieu ? ». Voir la Gloire de Dieu, ce n’est pas une récompense qui serait faite aux « bons croyants » : « si tu crois, tu verras ». Voir la Gloire de Dieu, c’est une conséquence de la foi. Seuls ceux qui croient y ont accès. Ainsi, la vérité ne s’impose pas, elle s’accueille. Si je crois, je prépare mon cœur à recevoir, à accueillir, à voir Dieu. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » dira Jésus après sa propre résurrection. Tandis que même si mes yeux voient, je peux très bien ne pas croire, rester incrédule, incroyant. Mon intelligence rationnelle peut trouver un tas de raisons de ne pas croire ce que je vois. Mais si mon cœur a été préparé, par la foi, il devient capable de recevoir, de comprendre, d’accueillir la Vérité que mes yeux, seuls, sont incapables de voir. Et alors ma raison gardera toute sa liberté pour interroger cette vérité accueillie, et y adhérer ou pas.


Nous tous ici présents, si nous sommes là, c’est bien parce que nous croyons. Juliette, Léon, Mathéo, Mehdi et Raffaël, si vous êtes parvenus jusqu’à ce jour, c’est bien parce que vous croyez. Depuis votre décision de cheminer vers le baptême, au cours de ces deux années, vous avez cherché à mieux comprendre, à mieux connaître ce Dieu qui vous a fait signe et vous a appelés à sa suite ; ce Dieu qui vous attire. Et pourquoi est-il si attirant ? Parce que, comme le rappelle le Rituel, il est la source d’eau vive, il est la lumière, il est la Résurrection et la vie ! 


Ce troisième scrutin, comme les deux précédents, a pour but de vous permettre, à vous, catéchumènes, de scruter, à nouveau, encore plus profondément peut-être, votre coeur et votre esprit pour y déceler « ce qu’il y a de faible, de malade et de mauvais pour le guérir, et ce qu’il y a de bien, de bon et de saint pour l’affermir » nous dit encore le Rituel. Et si nous le célébrons tous ensemble, avec la communauté paroissiale réunie, et non-pas chacun dans nos petites équipes respectives, c’est parce que cette démarche nous concerne tous ! Nous aussi, chrétiens de longue date, chrétiens de toujours, nous avons, tout autant que vous, besoin de scruter nos coeurs, dans lequel il reste toujours des faiblesses, des zones d’ombre, et même sans doute des parties malades qu’il nous faut guérir. Il nous faut remonter à la source, la source d’eau vive, pour réhydrater nos sécheresses ; il nous faut demander la lumière du Christ et qu’il ouvre nos yeux sur nos aveuglements ; il nous faut renaître à la vie en nous tournant vers Jésus qui est la Résurrection et la vie. 

Mais ne nous arrêtons pas là. N’oublions pas la deuxième partie de la démarche : dans nos coeurs, il y a aussi du beau, du bien, du saint. Ne nous contentons pas d’un examen de conscience qui ne ferait que nous culpabiliser. Sachons aussi reconnaître, en scrutant notre coeur et notre âme à la lumière du Christ, ce qui est bon, ce qui est beau, ce qui nous conduit sur le chemin de la sainteté. Et demandons à Dieu d’affermir en nous toutes ces belles choses qui sont en nous pour continuer d’avancer, et Lui ressembler chaque jour davantage.


Frères et soeurs, nous allons dans quelques instants proclamer tous ensemble le Credo, qui nous permet d’affirmer notre foi, la foi qui nous a été transmise par l’Église. Nous dirons ensemble « Je crois en Dieu ». Après avoir affirmé notre foi en un Dieu Père et créateur, et avant de redire notre foi en son Esprit Saint,  nous allons proclamer notre foi en Jésus, le Christ, qui est l’eau vive, qui est la lumière, qui est la Résurrection et la vie ; c’est cette foi qui donne force à ces catéchumènes, sur leur chemin vers le baptême. 

Alors, Juliette, Léon, Mathéo, et chacun de nous ici présents, écoutons Jésus nous redire ce qui nous donne une immense espérance  : « Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu » !



Amen.


Daniel BICHET, diacre permanent

Clisson,

6 avril 2025




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