Année C
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retour vers l'accueil4° dimanche de Carême
Livre de Josué 5, 10-12 ; Psaume 33 ; Seconde lettre de Paul aux Corinthiens 5, 17-21 ; Evangile selon Saint Luc 15, 1-3. 11-32
Dans l’évangile que nous venons d’entendre, vous avez peut-être
remarqué qu’un passage a été sauté. Nous avons entendu les versets 1 à
3. Puis nous sommes passés directement au verset 11. Qu’y a-t-il donc
entre les deux ? Deux autres paraboles… Au total, trois paraboles qui
nous parlent de la miséricorde de Dieu et de la joie des retrouvailles.
Dans la première parabole, Dieu est un berger, inquiet d’avoir perdu
une brebis. Il part à sa recherche. Quand il l’a retrouvée, il la
charge tout joyeux sur ses épaules. A son retour, il réunit ses voisins
et ses amis. Il se réjouit avec eux.
Dans le deuxième récit, Dieu est comme une femme inquiète qui a perdu
une pièce d’argent dans sa maison et se lance dans un grand ménage.
Quand elle l’a retrouvée, elle réunit ses voisines et ses amies. Elle
se réjouit avec elles.
Dans la troisième parabole, ce qui est perdu, ce n’est ni une brebis,
ni une pièce de monnaie, mais un enfant. Nous appelons souvent ce
récit la parabole du fils prodigue, c'est-à-dire du fils qui dépense
sans compter… En fait, ce qui est important, ce n’est pas que le fils
dépense l’argent sans compter. C’est que le Père se dépense lui-même
sans compter. Comme le berger qui a parcouru la montagne à la recherche
d’une brebis, comme la femme qui a retourné sa maison à la recherche
d’une pièce d’argent.
Mais là, curieusement, le Père ne semble pas inquiet. Il laisse toute
liberté à son fils. Il lui a même remis sa part d’héritage ! Il
ne court pas derrière lui…
Il faut attendre la scène du retour, pour mieux apprécier combien le
Père aime son fils, combien il a souffert de son absence. Alors que le
jeune est encore loin, le Père est saisi de compassion, il court à sa
rencontre, il le couvre de baisers, il déclare : « Mon fils que voilà
était mort et il est revenu à la vie. Il était perdu, et il est
retrouvé ». Sensible à la souffrance et à la détresse, toujours prêt à
pardonner, notre Père est miséricordieux. Il manifeste son amour, sa
tendresse et sa joie avec une énergie incroyable ! Sa joie est
telle qu’il organise une grande fête. C’est la fête du pardon. Car le
pardon est une fête ! Jésus lui-même a d’ailleurs affirmé : « Il y aura
de la joie dans le ciel pour un pécheur qui se convertit, plus que pour
quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.»
En nous proposant cet évangile au milieu du Carême, l’Eglise nous
invite à revenir vers le Père, à accueillir son pardon, à goûter la
joie d’un amour restauré. Avec cette parabole, Jésus nous rappelle que
si nous reconnaissons nos infidélités et que nous les avouons, notre
Père nous attend et nous espère, tout à la joie de retrouver un enfant
perdu. Inutile donc de nous appesantir sur notre péché, d’entretenir un
sentiment de honte ou de nous laisser ronger par le remords. C’est
plutôt la tendresse de Dieu, sa miséricorde et la joie du pardon qui
peuvent retenir notre attention et nous engager sur le chemin d’une
résurrection.
En écrivant aux chrétiens de Corinthe, Paul déclare : « Par nous, c’est
Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Ces paroles sont toujours
d’actualité.
Ce besoin de recevoir le pardon de Dieu et de nous laisser réconcilier
avec lui par le ministère de l’Eglise rejoint d’ailleurs notre
expérience humaine. Nous avons tous plus ou moins vécu des
incompréhensions, des conflits ou des ruptures de relation avec des
proches, au sein de notre famille ou parfois même dans notre couple.
Mais peut-être avons-nous eu aussi la joie de vivre des
réconciliations, la joie de rétablir une vraie relation avec Dieu et
avec nos frères. Forts des pardons déjà reçus et donnés, nous pourrons
plus facilement dire avec tous nos frères et sœurs croyants ces paroles
que le Christ nous a enseignées : « Pardonne-nous nos offenses comme
nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »
Sur notre route de Carême, l’accueil du pardon nous permet de retrouver
une vie perdue ; il nous rapproche de la fête de Pâques où nous
pourrons, célébrer la résurrection du Christ, passer de la mort à la
vie et entrer dans la joie éternelle de Dieu.
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
Eglise Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault
Samedi 30 et dimanche 31 mars 2019
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