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Baptême du Seigneur

Is 40, 1-5. 9-11 ; Tite 2, 11-14. 3, 4-7 ; Lc 3, 15-16. 21-22

Baptisé : une identité


        Les romains occupent le pays, le roi Hérode est soumis à Rome, les grands prêtres sont plus préoccupés des rituels et des revenus que de la foi, des impôts élevés, du chômage partout et beaucoup de pauvres, à cette époque, le climat est sombre. Le peuple attend avec impatience la réalisation de la prophétie rapportée les prophètes : Dieu va envoyer son messie pour sauver son peuple.

        Beaucoup de juifs rejoignent Jean Le Baptiste. Un discours juste en accord avec sa vie et un cri "préparez le chemin du Seigneur" l''inscrivent dans la suite des prophètes. Il inspire le respect et l'interrogation d'espérance "est-ce toi le messie?". Ce n'est pas le seul à donner le baptême de l'eau, mais il est le seul à annoncer qu'il n'est pas le sauveur et que ce sauveur, viendra après lui, pour laver dans l'Esprit et le feu, le feu de l'amour de Dieu.
C'est dans ce contexte que Jésus vient lui aussi se faire baptiser. C'est un juif comme les autres. Il partage leur vie, connait leurs difficultés, leurs espoirs de justice, leur attente, il est des leurs ! Et c'est au moment où Jésus sort de l'eau du baptême, pendant la prière, qu'il se révèle. C'est à cet instant là que l'Esprit Saint fait son œuvre et le consacre aux yeux des hommes. Par la Parole " C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Le Christ est publiquement désigné comme le Fils par la voix du Père ! Par son baptême au Jourdain, identifié comme le Fils et fortifié par l'Esprit, Jésus inaugure sa mission : annoncer la Bonne Nouvelle du salut de chacun par un amour sans limite.

        L'eau du baptême n'a-t-elle pas coulé sur nous (et pour certains ne va-t-elle pas couler sur eux) « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit» ? N'avons-nous pas reçu l'Esprit par l'onction du Saint Chrême ? Par cet Esprit, le lien, qui unit le Fils au Père et le Père au Fils, nous est partagé. Comme Jésus, par le baptême, nous recevons une identité nouvelle, pour une vie nouvelle de fils ou de fille de Dieu. St Paul le rappelle à Tite
Baptisé une identité : enfant de Dieu. Cette identité est pour nous une force et une confiance dans la vie car elle s'incarne dans notre humanité. Notre baptême, un potentiel de vie, de foi, d'espérance et une mission celle des fils : annoncer nous aussi la Bonne Nouvelle et en vivre. Notre identité nous définit et notre mission est à vivre dans notre quotidien : la famille, le travail, l'école, les loisirs, la vie sociale, politique, économique, en Église…en puisant dans tout ce qui nous est offert : la vie et la Parole d'abord et puis les dons, les grâces, les charismes mais aussi dans nos fragilités, nos pauvretés…en puisant dans tout ce que nous avons reçus et que nous faisons féconder : l'ouverture à l'autre, l'accueil, l'entraide, la prière…ce que nous faisons grandir inspiré par le souffle des grands témoins d'engagement et de foi : Vincent, Pierre, Emmanuelle, Térésa…ce que nous approfondissons par la formation, par la rencontre avec d'autres chrétiens, par l'engagement à vivre en communauté…Missionnaire par notre vie, notre témoignage et nos engagements. La fête du baptême du Seigneur est un peu la fête de chaque baptisé rappelant la grandeur du don qui est fait...identifié enfant de Dieu, envoyé comme missionnaire, élevé comme disciple. A chacun de reconnaître son identité d'enfant aimé personnellement par Dieu, ses responsabilités de frère, de sœur, de disciple et de les vivre en vérité.

        Le baptême offre l'accueil dans une famille et dit notre filiation. Il nous appelle à construire et à vivre constamment des itinéraires de fraternité, à nous ouvrir fraternellement à ceux que nous croisons, à vivre sur le chemin que Jésus nous a ouvert en annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres. En s'intéressant à tout homme, en se faisant proche des petits, des éloignés des exclus, Jésus fait renaître l'espérance et la confiance là où il n'y en a plus. Cette journée mondiale du migrant et du réfugié s'appuyant sur la fête du baptême du Seigneur est une  nouvelle occasion de raviver notre propre baptême. Disciple de Jésus, nous sommes appelés à continuer sa mission et les vidéos que nous venons de regarder réveillent notre attention et nous interpellent profondément et personnellement sur le chemin du disciple. Baptisés, enfants de Dieu, frères en Christ…comment je vis, personnellement, cette proximité fraternelle du disciple?

        Migration, immigration, asiles, déracinement, périls, souffrances, persévérance éclairés et relus dans la foi et par l'Espérance sont chemins de pèlerinage…ils nous l'ont dit ! À méditer et à nous de découvrir la présence de Dieu à l'œuvre dans leur vie migratoire. Je reprends leurs mots:
De Guinée jusqu' en France : un pèlerinage à pas lents, à pas sûrs où je tiens le coup avec la force de l'Esprit. Je crois que la volonté de Dieu s'accomplit dans ma vie.

        De la Colombie jusqu'en France : Il ya la lumière, la Parole qui me soutient. Je suis sur la route de l'Espérance et de me sentir me dire : t'inquiète pas ! Tu es ma fille bien aimée ! C'est à chacun qu'il est dit : "Tu es mon enfant bien aimé, en toi je mets tout mon amour." Alors, comme se le demande Sœur Christine de la Pastorale des migrants : Est-ce que, comme eux, moi aussi, je perçois cette présence de Dieu sur mon propre chemin ?


Patrick DOUEZ,  Diacre permanent
Pour le 13 janvier 2013



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