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3° dimanche de l'Avent




JOIE – CONFIANCE - ACCUEIL

Quel enseignement retenir des textes de ce 3e dimanche de l’Avent, à quelques jours de Noël ? Il nous suffit de réécouter quelques passages des lectures de ce jour pour nous en convaincre :

Dieu nous appelle à la joie et à la confiance et nous invite à l’accueillir.
Concrètement, que devons-nous faire pour cela ?

Appel à la joie : le prophète Sophonie nous dit : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! » « Réjouis-toi, tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem ! »
Et St Paul, dans sa lettre aux Philippiens,  nous donne le même message : « Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie.  Que votre sérénité soit connue de tous les hommes.» 

Appel à la confiance et à l’accueil de Dieu dans nos vies : « Ne crains pas, Sion, le Seigneur ton Dieu est en toi ! » nous dit le prophête Sophonie.  « Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien. » nous dit Saint Paul.

Nous sommes habitués à entendre ces paroles et nous les écoutons sans broncher, tout en nous disant intérieurement : «  Tout cela, c’est bien beau,  mais cette invitation à la joie et à la confiance, n’est-elle pas excessive ? Car notre monde traverse de telles détresses !...Nous sommes dans une époque d'agitations, de lamentations où les mauvaises nouvelles font par principe la première page des informations. Si nous-mêmes ne sommes pas souffrants ou angoissés, il nous arrive tous de partager la maladie ou même la mort d’un enfant, d’un parent ou d’un ami ... Nous connaissons tous, en raison de la crise actuelle, des personnes qui  se retrouvent sans emploi et sans argent. Nous sommes dans un temps où, même des chrétiens sont tentés de ne voir que des adversaires dans les autres races, les autres religions, les autres cultures, les autres classes sociales, les autres partis, les autres mouvements. »
Comment est-ce possible d'être "toujours" dans la joie quand nous voyons tout ce qui va mal dans notre vie, nos familles, nos quartiers et notre monde ?

Tout d’abord, comprenons bien ce qu’est la joie à laquelle Dieu nous invite. Nous sommes parfois tentés de confondre la joie avec le sentiment superficiel de bien-être qu’on trouve dans le « divertissement ». Nous cherchons alors la joie dans l’évasion, les fantaisies, et nous risquons alors de vivre d’une manière toute artificielle et sans signification profonde. La joie chrétienne se vit aux contacts des réalités. Elle ne fait pas fi de la souffrance et du mal, elle n’ignore pas la douleur. Ce n’est pas une excitation psychologique, ni un enthousiasme qui nous transporterait directement au septième ciel. C’est une joie vécue au jour le jour, et au milieu des épreuves, avec les autres, auprès des autres, en lien avec Dieu qui nous aime et veut notre bonheur..

Saint Paul précise bien : "Soyez toujours dans la joie du Seigneur." En d’autres termes : Soyez dans la joie à cause de Jésus. C'est cette proximité de Jésus en nous qu'il nous est proposé de vivre à Noël. Elle nous dépasse, elle renverse nos montagnes de préjugés, elle comble les abîmes de nos angoisses et de nos peurs. Pour que la joie de Noël ne soit pas que l'excitation artificielle des serpentins et du foie gras, de tout ce dont on nous rabat les oreilles dans ce monde scandaleux de la consommation, il nous faut préparer le chemin de Dieu en nous.

Pour cela, que devons-nous faire ?
Oui, "Que devons-nous faire?" demandaient à Jean-Baptiste ceux qui venaient recevoir le baptême. Et lui de répondre: " Partage, ne garde pas tout pour toi, sois juste, fuis la corruption, pas de violence ni d'injustice, contente-toi de ce que tu reçois comme salaire." Ce n'est pas d'abord des actes religieux qu'il demande, des participations aux offices ou des prières à réciter, mais une vérité et une justice dans les relations humaines, un respect de l'autre et de ses droits, une solidarité dans le partage avec les démunis.
La question que les interlocuteurs de Jean-Baptiste lui posaient il y a vingt siècles, c'est notre question à nous aussi, au début de ce  troisième millénaire.
Elle est vaste et les réponses sont nombreuses. Pour rester un peu sur le terrain de Jean-Baptiste, je vais prendre un sujet brûlant d’actualité. Les hommes d'aujourd'hui sont inquiets et se demandent comment faire pour que la couche d'ozone qui protège notre vieille terre reste suffisante et pour qu'un jour relativement prochain, nos pays au climat tempéré ne subissent pas un tel réchauffement qu'ils ne deviennent des déserts et que les pays déjà en grandes difficultés climatiques ne voient leur situation encore s’aggraver. La conférence de l'ONU sur le climat se déroulant à Copenhague (Danemark) depuis lundi dernier ne regroupe pas moins de 192 pays. 1.200 délégués et 110 chefs d'Etat seront au rendez-vous pour essayer de trouver un accord sur la réduction des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

En ce domaine, que pouvons-nous faire à notre niveau ? Nous pouvons revoir notre façon de consommer pour respecter les droits de tous les habitants de la planète, nous pouvons essayer de limiter nos dépenses énergétiques…Plus que cela : en tant que chrétiens, nous devons plaider pour que les « pauvres » et les « générations futures » soient au centre des mesures prises au cours de cette conférence.
Savez-vous que, depuis plusieurs mois, les Églises et les associations chrétiennes font pression sur les négociateurs pour que le sort des plus pauvres soit bien pris en compte. Avec une conviction chevillée au coeur : un monde plus juste et plus sobre est possible.
Et, pour concrétiser cette conviction, la Coopération internationale pour le développement et la Solidarité, collectif  auquel appartient le C.C.F.D., invite tous les membres de son réseau et toutes les paroisses, à unir leur cœur et leur voix en faisant retentir, demain (aujourd’hui même) à 15 heures, les cloches de toutes les églises. Cette opération symbolique se veut le signe sonore d’un long travail de sensibilisation des chrétiens car la question écologique est partie intégrante de la doctrine sociale de l’Eglise. Ne soyez donc pas surpris, mais au contraire, réjouissez-vous  si vous entendez les cloches sonner cet après-midi à 15 heures.

Ce dimanche est une invitation à ajuster notre vie à l’Evangile. En cette période, nous allons offrir des cadeaux à ceux que nous aimons. N’oublions pas de nous demander quel cadeau nous pourrions offrir à Jésus ? Il nous invite à l’accueillir dans la joie et la confiance. Il désire trouver en nous de l’Amour. Cet amour, témoignons-en à nos frères humains et d’abord à eux qui vivent près de nous.
Que le Seigneur nous aide à être des chrétiens rayonnants de joie !

André ROUL, diacre permanent
13 décembre 2009


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