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2° dimanche de l'Avent


        Que des bonnes nouvelles ! ça nous change un peu… Que des nouvelles de joie et d’espérance dans ces textes de la liturgie d’aujourd’hui ! Morceaux choisis :
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse ! Dieu conduira son peuple dans la joie ! Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel ! » (Première lecture).
« Notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ; Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! » (Psaume 125).
« Celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. » (St Paul aux Philippiens)
Et enfin : « les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.» (Évangile selon St Luc).
        Quelle est donc cette joie, cette belle espérance qu’expriment tous ces textes ? Tous nous parlent d’un événement à venir, qui sera un temps de joie, de libération, comme la réalisation d’une promesse, la concrétisation d’une attente…
        En tout cas, quel contraste avec les textes que nous entendions ces dernières semaines, et l’évangile de dimanche dernier ! rappelons-nous : des annonces de catastrophes, de bouleversements, de dévastation… Des annonces de fin du monde ! Mais oui, c’est bien ça : la fin du monde, ou plutôt la fin d’un monde, et surtout, ce qui est plus réjouissant, l’avènement d’un monde nouveau ! Radicalement nouveau !
        Et ce que nous venons d’entendre aujourd’hui nous raconte la suite. Tous ces textes nous disent comment, après les bouleversements et les cataclysmes, viendront ces jours de joie, de plénitude et de libération. Autant les événement qui précèdent sont terrifiants, autant ce qui suivra est désirable, souhaitable, attendu avec joie et espérance.

        Ces textes nous racontent à l’avance « le jour de Dieu », le retour du Christ à la fin des temps, qu’on appelle aussi « la Parousie ». Et pour nous aider à bien nous préparer à ce retour tant attendu, cette seconde et définitive venue de Jésus, l’Église nous propose de vivre quatre semaines d’attente et de préparation de sa première venue parmi nous : sa naissance. L’Avent, c’est-à-dire l’attente de cet avènement du Fils de Dieu, se vit comme la préparation à une bonne nouvelle, celle d’une naissance, celle d’une nouvelle vie. Alors, prenons un peu de hauteur. Si l’Église nous accompagne dans cette préparation de Noël, naissance de Jésus, Fils de Dieu, en fait c’est pour mieux nous préparer à son retour dans la Gloire.
       
        Il est facile pour nous, êtres humains, de nous situer dans l’attente d’une naissance, qui est un événement que chacun peut facilement comprendre pour l’avoir vécu d’une manière ou d’une autre, et qui est tout naturel, qui fait partie de notre vie. Mais il nous est beaucoup moins facile, c’est sans doute même inaccessible, de nous situer dans l’attente de cet événement inimaginable, inconcevable, qu’est le retour du Christ à la fin des temps. Alors, dans sa grande sagesse, l’Église nous enseigne par des analogies tout à fait à notre portée, ce que sera cette Parousie, et comment s’y préparer. L’Avent, notre attente de la naissance de Jésus, à Noël, c’est le premier degré de notre apprentissage de la vie chrétienne. Le deuxième degré, c’est notre attente de sa seconde venue, à la fin des temps. Et c’est cela le plus important.
La semaine dernière, un hebdomadaire familial chrétien titrait en couverture : « Et s’il revenait demain, serions-nous prêts ? » Voilà l’enjeu, le véritable questionnement. Comment nous préparer à vivre ces quatre semaines avant Noël afin de nous préparer à vivre, tout le reste de notre vie, le retour du Christ ?

        Comme toujours, l’Évangile ne nous laisse pas seul et désemparé face aux questions fondamentales, souvent difficiles, qu’il suscite. Il nous donne des pistes.
        Une première piste est celle de l’humilité. Au tout début de ce passage d’aujourd’hui, St Luc nous situe l’événement en nous présentant de hauts personnages de l’époque : l’empereur Tibère, le gouverneur de Judée Ponce Pilate, le roi de Galilée Hérode, les rois d’Iturée, de Traconitide et d’Abylène ; les grands-prêtres Hanne et Caïphe. Bref, tout le gratin de l’époque ! Et aussitôt après : « la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie ». Non pas dans un palais royal, haut lieu du pouvoir temporel, ni dans le Temple, lieu du pouvoir spirituel, mais dans le désert ! et cette parole de Dieu est adressée non pas à l’un des grands de ce monde, ni à un prince, ni à l’empereur ni à un roi, mais à Jean, fils de Zacharie. Dieu ne s’adresse pas à tous ces princes, les puissants de ce monde, mais à un homme simple, sans pouvoir et sans richesse, vivant dans le désert et dans le dénuement. L’humilité, la simplicité, la pauvreté, condition première pour recevoir la Parole de Dieu.

        Deuxième piste que nous proposent les textes d’aujourd’hui pour nous préparer à l’avènement du Christ : la conversion. Notre conversion.
« Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel. » nous disait le prophète Baruch dans la première lecture.
        Il s’agit pour nous de changer. Quitter notre morosité pour nous tourner vers une joyeuse espérance. C’est-à-dire : nous convertir. C’est aussi la demande de St Paul :
« Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ.» Dieu attend notre conversion, notre adhésion pleine et joyeuse à son projet d’amour, pour que, le jour venu, nous soyons prêts.

        L’humilité, pauvre et simple ; la conversion de nos cœurs à la joie et à l’espérance, voilà ce qu’il nous faut viser pour nous préparer à la venue du Seigneur.

        Alors, frères et sœurs, à l’image des sportifs qui s’entraînent sans relâche afin d’être prêts au jour J de la compétition, poursuivons notre chemin de l’Avent, comme s’il s’agissait d’un entraînement annuel en vue du Grand Jour vers lequel nous tournons notre espérance.

Amen !

daniel BICHET, diacre permannent
Monnières et Clisson, 9 décembre 2018


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