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1er dimanche de l'Avent

Jr 33, 14-16 / 1Th 3, 12-4, 2

    Nous avons célébré dimanche dernier la fête du Christ, Roi de l’Univers, fête qui termine l’année liturgique. Une nouvelle année commence donc, l’année C au cours de laquelle nous lirons l’Évangile selon St Luc. Aujourd’hui donc, premier dimanche de l’Avent. Temps de l’Avent, temps de l’attente. Non-pas une attente passive, comme on attend son train en regardant sa montre. Attente pleine d’une espérance, cette espérance si particulière qui nous caractérise, nous, chrétiens. Mais attente de quoi ? Espérance en qui ? S’agit-il d’attendre le jour de Noël, à la manière des enfants de notre société trop riche, qui savent que ce jour-là, ils seront inondés de cadeaux ? Comme si ce jour de Noël était, pour lui-même, sujet d’une attente fébrile, impatiente ; Noël comme le jour absolu ?
    Non, l’attente des chrétiens pendant ce temps de l’Avent n’est pas de cet ordre. Il ne s’agit pas du rêve d’un moment, extraordinaire mais éphémère ; il ne s’agit pas non-plus du vain espoir d’un jour meilleur. L’espérance qui nous habite prend sa source en Dieu, et trouve en Dieu son aboutissement. Car ce que nous attendons, c’est le jour du Seigneur. Les textes que l’Eglise nous propose aujourd’hui dans sa liturgie nous parlent tous, avec des mots différents, de cet avènement du « jour du Seigneur », accomplissement de la promesse, avec la venue du « Fils de l’homme » c’est-à-dire le retour du Christ. St Paul nous dit même comment attendre ce jour : tout simplement en restant irréprochables !
« Et qu'ainsi (Dieu) vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints. » Et il ajoute, comme pour nous rassurer, que nous savons déjà comment nous comporter pour être sans reproche. Il écrit : « vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c'est ainsi que vous vous conduisez déjà. »
    Notre attente de ce jour du Seigneur consiste donc à poursuivre nos efforts vers la sainteté, dans notre quotidien, sans révolutionner nos habitudes. Ces quatre semaines de l’Avent nous sont données comme un temps pour prendre conscience de cette espérance. Mettons-les à profit pour préparer notre cœur à cet avènement.
    Peut-être en prenant le temps de nous arrêter pour faire le point. « Où en est ma relation à Dieu ? De quelle nature est ma relation aux autres ? »     Cette réflexion peut nous amener à nous poser la question d’une réconciliation nécessaire, à travers le sacrement de réconciliation que l’Eglise propose. Cette réflexion pourra aussi peut-être nous amener à oser un geste d’amour, à entamer une démarche de paix envers une personne. Ou encore, comme nous l’a suggéré notre évêque, nous pouvons préparer notre cœur à la venue du Seigneur en lisant chaque jour une parole de l’Evangile, et à en retenir une phrase, une idée, une attitude à méditer et à pratiquer tout au long de la journée…
    Bref, ce qui nous est demandé en ce début de temps de l’Avent, c’est de rester vigilant. Car le jour que nous attendons, ce n’est pas simplement le 25 décembre, qui n’est qu’un jour symbolique. Nous attendons le retour du Seigneur dans sa gloire, et nous ne savons pas quand sera ce jour.     L’Évangile nous dit simplement que ce jour sera précédé de signes dans le ciel. Et « Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. » Ces signes, convenons-en, sont bien peu explicites. Combien avons-nous déjà vécu de tels moments de tempête ? Devant la violence de combien d’orages, provoquant parfois d’immenses dégâts, n’avons-nous pas ressenti cette frayeur, cette impression de fin du monde ?  Quant aux « malheurs arrivant sur le monde », il suffit de regarder autour de nous, de lire les journaux, de regarder les informations à la télé,  ces événements ont bien déjà eu lieu et continuent d’être bien présents hélas. Et pourtant, après aucun de ces moments, le jour du Seigneur n’est venu. Car ce que Jésus veut nous dire, par la plume de St Luc, c’est que ce jour viendra, semblable à beaucoup d’autres. Mais, ajoute-t-il, « quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. » Ces signes, ces bouleversements annoncées, ne viendront pas pour nous  punir de notre éventuelle inconduite, mais pour éveiller notre attention, pour nous inciter à une grande vigilance, et aussi à nous réjouir à l’avance, « car notre rédemption approche ». Notre rédemption, un mot bien compliqué, qui signifie en fait délivrance, libération. Et si Dieu nous délivre, nous libère, c’est bien que nous sommes d’une certaine manière prisonniers. Prisonniers de nos limites humaines, qui nous empêchent de faire le bien que nous voudrions, et nous font faire le mal que nous ne voudrions pas. Mais cette libération vient, et nous l’attendons. Le temps de l’Avent nous est donné pour nous le rappeler. Elle vient, cette libération, tout en étant déjà là, mais inachevée. Déjà là car Jésus est déjà venu pour cela. C’est ce que prophétisait Jérémie dans la première lecture : « En ces jours-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité». Déjà là, mais pas encore pleinement achevé, puisque Jésus doit revenir, mais cette fois-ci pour nous emporter avec lui dans sa gloire. C’est ce retour, ce « jour du Seigneur », que nous sommes appelés à attendre en ces semaines de l’avent, avec l’espérance du veilleur ; en préparant nos cœurs, en communiquant autour de nous cette espérance par des actes concrets, par des attitudes dignes de ce que nous sommes : des prisonniers délivrés, des pécheurs pardonnés, des vivants ressuscités.
Amen !

Daniel BICHET, diacre permanent,
Monnières, 28 novembre 2009

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