Année C
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retour vers l'accueilAscension
Ac 1, 1-11 ; Hé 9, 24-28.10, 19-23 ; Lc 24, 46-53
Vous avez certainement remarqué que l’événement de l’Ascension est
relaté deux fois : à la fin de l’évangile de Luc et au début du livre
des Actes des Apôtres.
A la fin de l’évangile de Luc. Durant quarante jours, à plusieurs
reprises, Jésus s’est manifesté à ses disciples. Il est ressuscité ! Il
est vivant ! Et par là, sa vie, son message sont authentifiés. Sa
mission sur terre est terminée. Alors, Jésus dit à ses disciples
: « C’est vous qui en êtes les témoins » (Lc 24, 48). Et, « tandis
qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. » (51).
Au début des Actes des Apôtres, Luc rappelle : « C’est à ses disciples
qu’il s’était montré vivant après sa Passion » (Ac 1, 3). Puis, après
avoir partagé un repas avec eux, Jésus leur dit : « vous serez mes
témoins jusqu’aux extrémités de la terre. » (8). Alors, « ils le virent
s’élever et disparaitre à leurs yeux dans une nuée. » (9)
Ainsi, la continuité entre la vie de Jésus et la mission de l’Eglise
est affirmée. Cette mission nous la poursuivons, depuis des siècles.
Sous des formes variées, c’est toujours la même évangélisation.
En ce moment, à Lourdes, quelques milliers de chrétiens, délégués des
diocèses de France, sont réunis sous le vocable de « Diaconia
2013 », le service du frère. Depuis trois ans, les chrétiens ont fait
un inventaire des fragilités et des merveilles dont ils sont témoins
dans la vie de chaque jour. Non pour en faire un catalogue, un beau
livre, mais pour voir comment ils répondent à cette mission du Christ :
« vous serez mes témoins ».
Etre les témoins. C’est dit avec insistance.
Quand Jésus dit : « vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la
Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8),
nous pensons, bien sûr, à la manière dont l’évangile s’est répandu en
Palestine, dans le monde grec, jusqu’à Rome, et par la suite dans le
monde entier. Mais, puisqu’en ce jour, nous sommes invités à vivre «
Diaconia », regardons ce que veut dire « être témoin », dans et par le
service du frère. Vivre le service du frère, comme Jésus, qui dit
être venu « non pour être servi, mais pour servir. »
Être témoins. Où ?
Vous serez mes témoins à Jérusalem. C’est le cœur de la vie religieuse
du peuple juif. Jésus s’y est montré serviteur de ses frères. Fidèle à
la Loi et aux pratiques, il en a dénoncé les travers, les
interprétations excessives qui emprisonnaient ses frères juifs.
Et notre Jérusalem ? Ne serait-ce pas l’Eglise ? Y être témoins
aujourd’hui, c’est évangéliser nos pratiques chrétiennes, pour ne pas
nous y enfermer. C’est montrer une Eglise ouverte, comme nous y a
invités Vatican II. C’est prendre part à sa vie pour qu’elle soit
toujours fidèle à sa mission au cœur d’un monde, qui change. Le service
du frère est vérité.
Vous serez mes témoins dans toute la Judée et la Samarie. Régions où
des frères partagent une histoire commune. Les proches, mais
aussi ceux qui se sont éloignés.
Jésus s’y est montré serviteur de ses frères. Nous pensons à la
samaritaine au puits de Jacob, au samaritain, donné en exemple,
dans la parabole.
Et notre Judée et Samarie. Ne serait-ce pas être près de nos frères
dans la foi, mais dont nous sommes séparés suite à d’anciennes
querelles théologiques, ou parce qu’ils ont rejeté Vatican II, ou ne
pensent pas comme nous ! Et pourtant, nos frères !
Etre témoins près d’eux, n’est-ce-pas chercher à les comprendre ?
N’est-ce-pas bannir toute suffisance ? N’est-ce-pas les aimer, même si
nous souffrons, suite à leurs propos ou leurs actions ? N’est-ce-pas
prier avec et pour eux ?
Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre. Au temps de
Jésus ce sont les pays païens aux confins de la Palestine. C’est aussi
l’occupant romain. Au gré de ses pérégrinations ou de ses
enseignements, Jésus s’y est montré serviteur de ses frères. Il guérit
l’homme de la Décapole, possédé du démon ; il fait l’éloge de la foi
d’un centurion romain.
De nos jours, les extrémités de la terre ? Restons dans le domaine du service du frère, proche ou loin de nous.
Peut-être pensons-nous aux grands témoins : François d’Assise, Vincent
de Paul, Abbé Pierre, Mère Térésa, Joseph Wrézinsky, etc. Ils sont
figures de proue. Il y a, d’une manière moins médiatique, mais ô
combien évangélique, l’action de ceux et de celles qui œuvrent au sein
des associations caritatives, humanitaires, éducatives ou dans les
mouvements d’action catholique. Peut-être en êtes-vous ? Et il y a tous
ceux et toutes celles qui, anonymement, sont au service du frère.
Rappelez-vous ces paroles du Christ à ceux qui s’interrogeaient sur la
portée du service rendu : « quand vous l’avez fait au plus petit
d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Oui, frères et sœurs, être témoin dans le service du frère n’est pas
réservé à des personnes engagées. Chacun, dans la simplicité de sa vie
quotidienne, a l’occasion de l’accomplir.
Enfin, je termine en vous rappelant ce message : « Galiléens, pourquoi
restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1, 11). Alors, allons,
le service du frère nous attend !
Amen.
Georges AILLET, prêtre
8-9 mai 2013
Paroisse Ste Anne - St Clair, NANTES
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