Année C
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retour vers l'accueilChrist, Roi de l'Univers
2 S 5, 1-3 ; Ps 121 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23,35-43
Dans ce passage d’Evangile, saint
Luc nous décrit un homme sans beauté, sans éclat un rejeté de
l’humanité : Jésus. Un homme que nous pourrions rencontrer dans la rue,
au pied de notre immeuble, à la sortie de nos églises. Cet homme, avec
qui, certaines autorités s’amusent à le ridiculiser, à se jouer de ses
paroles. Cet homme subit des brimades, des violences physiques et
verbales.
On le recouvre de pourpre,
couleur des rois, on lui met sur la tête une couronne afin de se moquer
de Lui et de sa Royauté, puis on lui fait porter une croix et après
s’être moqué de lui on l’emmène pour le crucifier.
On se joue de lui : on l’appelle roi et on le met au rang des
malfaiteurs, Lui ce juif venant de la campagne et se prétendant être
Roi quelle insolence, vis à vis du pouvoir en place !
La preuve on le crucifie au
milieu de malfaiteurs ! Les 2 malfaiteurs qu’on n’aimerait pas
rencontrer seul à seul au coin d’un bois.
Et c’est là où le mot du
malfaiteur : « souviens toi de moi…. » prend tout son sens. Cet
homme appelé « malfaiteur » et Luc n’emploi pas le mot « bon » et le
mot « larron » il emploie le mot malfaiteur afin d’appuyer la situation
dans laquelle et Jésus et ces deux hommes se trouvent. Jésus est avec
ceux qui souffrent, ceux qui ont une vie de pauvreté, une vie troublée
par des actes de violences, une vie parfois de perdition. Alors ce
malfaiteur est témoin de l’innocence du Christ, témoin en l’appelant «
Jésus » quel témoignage bouleversant d’intimité ! Cet homme n’appelle
pas Jésus « roi » ou « seigneur » non, cet homme est simple, direct,
vrai, il dit ce qu’il pense, et il parle à un ami, il parle à un
autre être humain, qui souffre et qui est victime, peut-être comme lui,
d’injustice, de moqueries. Cet homme malgré sa vie reconnaît que là, il
y a une injustice.
Oui, Jésus « souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne…
» cet homme parle au futur et Jésus lui répond au présent : «
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis…. »
Rendons-nous compte que ce « Amen
je te le dis… » est une affirmation du don gratuit de Dieu, don
de la miséricorde et de l’Amour de Dieu.
Et nous aujourd’hui
comprenons-nous ce que veut dire Royaume ? Comprenons-nous ce que nous
enseignent les Papes et autres, sur différents sujets de la vie
quotidienne ? Lui ce pape, que connaît-il de la vie de tous les jours ?
Mais il se prennent pour qui toutes ces personnes qui arrivent de leurs
contrées, de leurs campagnes, de leurs petits conforts ? Alors pour
être du monde on se met à les critiquer… voire les insulter… voire les
condamner.
Alors toutes ces personnes, comme
ce malfaiteur converti, n'est-ce pas de cette manière que la grâce
opère souvent en nous ? Elle entre dans nos vies par le témoignage
fidèle des autres, comme nos parents, ou un serviteur des pauvres
entièrement donné, ou une personne malade qui porte sa maladie avec une
foi courageuse, ou à travers la vie d'un saint ou la mort d'un martyr
que nous avons lue ? Par le comportement d’un pauvre, parfois nous
sommes témoin de l’innocence d’un être humain.
Comment comprendre au 21° siècle la fête du Christ ROI ? Une étrange
royauté qui se démarque de celle des humains. Le trésor du Royaume, ce
sont les pauvres et les humbles ; ce sont tous les êtres humains pour
lesquels le Christ Jésus est venu servir et donner sa vie. Le Trésor du
Christ, c’est « tu seras avec moi… » toi qui au dernier moment a
l’humilité de se confier à cet homme en lui disant « Jésus ».
Il n’est pas besoin de phrase, «
de baratin » pour entrer dans l’intimité du Christ. Et combien de fois
entends-nous cette phrase de l’autre malfaiteur : « mais qu’ai-je fait
au bon Dieu pour en arriver là ? Pourquoi toutes ces épreuves
m’arrivent…? » Ce pourquoi qui reste sans réponse de notre part.
Ecoutons cette profession de foi
de ce misérable, de ce malfaiteur, écoutons la promesse de Paradis,
cette rédemption des péchés, faite par ce Roi, par celui qui est Roi au
Paradis.
C’est vrai nous ne connaissons
pas le nom de cet homme, nous ne savons rien de lui, mais est-ce
important, pour nous êtres humains ? Ce qui est important c’est que le
trésor du Royaume, ce sont les pauvres et les humbles ; ce sont tous
les êtres humains pour lesquels le Christ Jésus est venu servir et
donner sa vie.
Jean CARLES, diacre permanent
24 novembre 2013
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