Année C
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6° dimanche du Temps Ordinaire


Jr 17,5-8  /  Ps  1 /  1 Co 15, 12.16-20  / Lc 6, 17.20-26

Et out d’abord merci à vous 4, avec ces quelques mots repris et partagés, vous nous plongez au cœur même de cet évangile et de la bonté de ce Père qui nous offre d’être heureux et de partager sa joie. 4 lecteurs, 4 lumières et 4 raisons d’être heureux…
De tout temps, du plus jeune au plus âgé, nous avons tous, au plus profond de notre être, ce désir, cet espoir, d’être heureux. Une envie, à tout âge de sa vie, de satisfaire cette aspiration humaine et intemporelle. Ce rêve de bonheur est d’autant plus prégnant que nous avons traversé, nous traversons, nous traverserons des épreuves parfois bien éloignées de la joie : maladie, solitude, deuil, abandon, exclusion, harcèlement, violences et tant d’autres écueils au bonheur. (Nous l’entendrons un peu plus tard)
Pourtant en quelques mots Jésus nous met dans des situations qui nous semblent, de prime abord, paradoxales et déroutantes.
•    Faudrait-il être pauvre, affamé, triste ou haï pour atteindre le bonheur ?
•    Les riches, repus, profitant gaiement ne seraient-ils jamais pleinement heureux ?
•    Le bonheur, enfin, ce qui pourrait nous rendre heureux, se dérobe-t-il dès que nous approchons de lui ?
Comme si souvent, Jésus nous invite, nous oblige, à retrouver le sens de la Parole. Ne pas en rester aux mots, au superficiel, au paraître, pour plonger, avec Lui, au cœur même de sa parole, sa pensée née de l’Esprit Saint. C’est par elle, qu’il veut nous faire grandir, nous éveiller à notre destinée : être enfant de ce Dieu qui aime chacun de ses enfants pour partager, avec lui, la joie imprenable qu’il nous offre avec sa vie et son Esprit.
Mais alors qui sont ces pauvres, ces affamés, ces attristés, ces haïs ? Ce sont tous ceux…sans doute avec vous et moi…qui cherchent à vivre la vie qui nous est donnée, la vie d’enfant de Dieu, la vie de ceux qui cherchent et apprécient de vivre avec leurs frères en Christ et en humanité, dans la paix par l’amour que Dieu offre à chacun. Il est vrai que ce sont rarement des bonheurs immédiats, éphémères ou superficiels de ceux que nous vente et nous vend si souvent ce monde sans pudeur. Il nous faut donc prendre le chemin du pèlerin, le chemin ouvert par le Christ, balisé par sa Parole et sa Vie. Il le dit lui-même : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » et par ce chemin goûter au bonheur profond et durable.
C’est en me reconnaissant pauvre dans la foi, en me nourrissant de la Parole de Dieu que je serai riche de son amour partagé avec mes frères. C’est quand je me reconnais affamé du corps et du sang du Christ, qui fait notre unité, que je peux, avec mes frères, me rassasier de sa vie. C’est quand je suis triste et que je pleure sur mes frères, en souffrance ou en suffisance, que je peux les rejoindre pour partager la joie d’être ensemble en paix. C’est quand je suis haï, humilié ou trahi par d’autres personnes que je peux témoigner de ma foi et de ma vie en Christ avec la force de son Esprit.
Alors, j’expérimente et je tressaille de joie, la joie de me savoir aimé, la joie d’aimer comme Lui, de la joie d’un Père qu’il partage à chaque baptisé. Cette même joie qu’il signifie à Jésus à son baptême. Souvenons-nous « Tu es mon enfant bien aimé, en toi je trouve toute ma joie ! » 
Quant aux lamentations de Jésus sur les riches …elles sont aussi pour nous ! Quand nous croyons que nous savons et que nous ne partageons pas sa Parole, quand nous nous isolons pour éviter la rencontre, quand nous refusons de partager tout ce qui nous a été donné gratuitement, vie, amour, joie et confiance en les gardant frileusement cadenassés…voilà notre malheur !
Alors soyons heureux et joyeux de partager la Parole, la Vie et l’Esprit de Jésus le Christ. C’est chacun de nous qu’il est venu sauver par sa vie offerte. Dans les moments les plus lumineux comme dans nos heures les plus ombres, Il est là, à nos côtés. Ayons confiance   mettons notre foi en celui qui est venu nous dire le chemin, en celui qui nous accompagne, si discrètement mais si solidement chaque jour de notre vie, en celui qui secoure sans cesse le malade et le pécheur, en celui qui nous montre sans hésiter la confiance que Dieu notre Père a pour chaque personne, quelles que soient ses capacités et ses fragilités, ses richesses et ses pauvretés…En Jésus, fils bien aimé de Notre Père et notre frère.
Après la communion, nous entendrons le témoignage d’Odette sur son chemin de vie et de foi avec sa si longue maladie. 4 lumières pour les 4 heureux mais aussi pour les 4 jokers d’Odette : les sacrements, la prière, la Parole de Dieu et l’amitié. Une vraie résonnance ! Alors, avec elle et avec Jérémie, nous pouvons redire « Bénie soit la personne qui met sa foi dans le Seigneur ». Ensemble redisons « Bénie soit la personne qui met sa foi dans le Seigneur ».  C’est ainsi que la joie nous envahira !


Patrick DOUEZ, diacre permanent
13 février 2022





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