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5° dimanche de Pâques


 
Ac 14, 21b-27 ; Ap 21, 1-5a ; Jn 13,  31-33a. 34-35

        D’ici la fin du temps pascal et jusqu’à la Pentecôte, nous allons entendre des extraits des derniers entretiens de Jésus avec ses disciples jusqu’à son départ. Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus est à la veille de sa Passion ; il s’adresse à ses apôtres qui, on le devine, sont inquiets, voir apeurés.

        « Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres. »
        Au cours du dernier repas qu’il prend avec ses disciples, Jésus leur donne un nouveau commandement. Rappelons-nous le soir du Jeudi Saint, Jésus s’adressait aussi à ses disciples et faisait un geste nouveau, il leur lavait les pieds ; par ce geste,  Il les invitait au service du prochain. Dans l’extrait de ce dimanche, Jésus fait une autre invitation à ses disciples : « Vous aussi, aimez-vous les uns les autres »

        Je pense que nous sommes ici nombreux à connaitre cette invitation pour l’avoir entendue plusieurs fois. Cependant, nous la connaissons si bien que peut-être, nous ne pouvons l’entendre à la façon des apôtres. Nous sommes tellement habitués à cette parole que, sans doute, nous avons du mal à la mettre en pratique. Est-il facile d’aimer un collègue de travail que nous n’apprécions pas spécialement ? Est-il facile de supporter tels voisins bruyants ou peu aimables ? Ou encore, est-il facile d’accueillir et venir en aide à ces migrants qui arrivent sur nos terres ? On pourrait trouver d’autres exemples. . .

        Nos difficultés, nos réticences, Jésus les connaît bien ; il sait les obstacles que nous avons à franchir, et lorsqu’il nous demande de nous aimer les uns les autres, ce n’est pas quelque chose de nouveau. Non, ce qui est nouveau, c’est le mot « COMME », ce mot qui indique une comparaison. En effet, le Christ demande d’aimer nos proches, de la même manière que lui nous a aimés et nous aime toujours.

        « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
        Entendons bien : il ne s’agit pas seulement d’une consigne, ou d’une règle de conduite, mais bien plus une invitation à un acte de foi, un appel à croire en son Esprit d’Amour. Car c’est bien Jésus qui donne la force d’aimer. Ainsi, si nous l’accueillons, si nous nous laissons guider par lui, c’est toute notre vie qui sera transformée. Comme à ses premiers disciples, Jésus nous confie à nous, disciples de ce temps, son commandement nouveau. Ainsi, l’amour que nous porterons aux plus faibles, aux pauvres, aux exclus, cet amour sera témoignage pour ceux qui ne connaissent pas Jésus.

        Dimanche prochain se poursuivra la lecture de l’évangile de Jean, dans l’un des chapitres qui évoquent l’évangile dit Evangile de la Gloire. C’est dans le chapitre 14 qu’à nouveau, nous entendrons Jésus évoquer l’Esprit Saint reçu du Père et transmis aux disciples. Jusqu’au chapitre 17 qui est celui de la prière de Jésus avant son arrestation, on pourrait dire que Jésus donne des consignes aux disciples, mais on pourrait dire aussi qu’il annonce les difficultés à venir des premières communautés chrétiennes. Le chapitre 16 se termine d’ailleurs ainsi : « En ce monde vous êtes dans la détresse, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde ».

        Au-delà des difficultés dans nos communautés chrétiennes, difficultés à se rassembler, difficultés à changer les choses, difficultés à s’adapter, au-delà de ces difficultés, nous voyons combien il est difficile pour l’homme de vivre en paix ; si l’on considère notre planète entière, on voit des guerres ou des attentats, des actes malheureusement  commis au nom d’une religion. De plus, nous savons bien qu’il peut être difficile de se dire croyant en certains lieux, pensons ici spécialement à nos frères chrétiens d’Orient. Plus largement, le regard que la société porte sur l’Eglise est peu réjouissant. Nombre de pays sont régentées par l’argent et le profit, ces sociétés ne cessent de créer l’exclusion et la misère. Où doit se situer notre place de chrétiens dans ce contexte ? Quelles aides pouvons-nous apporter aux rejetés, aux exclus ? Quel message avons-nous à donner à ceux qui gouvernent ?

        « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix »
        Jésus a dit cette phrase peu de temps avant de quitter notre monde. Pour le monde, la paix signifie l’absence de conflit ou de violence. Nous, chrétiens dans le monde, nous ne sommes pas de ce monde, et cette paix ne peut donc nous satisfaire seule puisque c’est la paix de Jésus que nous voulons recevoir et transmettre. Et c’est cette paix que je vous inviterai à partager tout à l’heure, c’est aussi cette paix que vous emporterez avec vous à la fin de cette messe.

        « Je vous donne un commandement nouveau : aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés, aimez vous les uns les autres. »
        Jésus insiste vraiment et comme il a voulu rassurer ses disciples en affermissant la paix et la joie dans leur cœur, nous devons nous surpasser nous aussi pour vaincre nos difficultés et nos craintes dans nos vies de foi. Aimer ça n’est pas seulement se pencher vers les autres mais c’est se faire leur égal disait Mère Teresa. Par sa vie offerte aux plus pauvres parmi les pauvres, elle n’aura eu cesse de vivre selon le grand commandement du Christ.

        Frères et sœurs, amis paroissiens, avec le Christ présent en nos vies, tout peut changer, car à travers les personnes que nous rencontrons sur nos routes, en particulier les pauvres, c’est Jésus que nous sommes invités à accueillir ; c’est donc son message que nous devons faire circuler.

        Etre chrétien, c’est tout faire pour aimer son prochain, c’est lutter contre les injustices, c’est témoigner de l’amour du Christ pour tous les hommes.

        Frères et sœurs, supplions donc le Seigneur de nous rendre capables d’aimer.

        AMEN.

Joël MACARIO, diacre permanent
le 24 avril 2016
 

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