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5° dimanche de Pâques

Ac 14, 21b-27 ; Ap 21, 1-5a ; Jn 13,  31-33a. 34-35


Ce dimanche, nous continuons à méditer dans ces semaines de  Pâques, l'Evangile de Saint Jean qui nous présente le message du Christ avant son retour vers son Père que nous fêterons à l’Ascension. Jésus insiste en particulier sur les relations qui existent entre son Père et lui-même. "Mon Père et moi sommes un" nous disait-il dimanche dernier. Ainsi le Père que nous n'avons pas vu, nous en avons un reflet par Jésus.

Remarquons que c'est au moment où Judas sort pour accomplir sa trahison que Jésus annonce que lui-même, le Fils de l'homme, est glorifié est donc que le Père est glorifié en lui.

On retiendra donc que la Passion, la Crucifixion font aussi partie de cette glorification. Ce que les apôtres n'avaient pas compris et que Jean lui-même mettra du  temps à comprendre.

Comme on a pu   l'écrire, la trahison de Judas est le comble du " non- amour", il dénonce des amis et surtout il lâche celui avec qui il a vécu des mois, des années de compagnonnage et d'estime. Malgré ce, Jésus qui a été trahi persistera durant toutes ces épreuves "à n'être qu’amour, bienveillance, pardon et révélera au monde jusqu'où va l'amour du Père c'est-à-dire jusqu'à l'infini, jusqu'au sans limite. “

Cet amour sans limites, cet amour fou de Dieu va être donné en exemple à tous ceux qui voudront suivre le Christ. Ils pourront revenir s'alimenter à cet amour qui révèle la volonté du Père, l'amour du Père pour l'humanité. Leur volonté sera non pas seulement de l’imiter mais de l’aimer vraiment comme lui c'est-à-dire en étant complètement guidé par son Saint Esprit.

"Aimer vraiment comme Jésus" c'est la démarche par exemple de saint Maximilien Kolbe, ce franciscain martyr à la fin de la guerre  1939-1 945, dans un camp de concentration où il prend la place d'un père de famille qui sorti vivant du camp  assistera à sa canonisation.

 La conclusion de ce texte est particulièrement claire pour nous qui voulant être au service du Seigneur.

"Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'était l'amour que vous aurez les uns pour les autres"

Si l’on se remémore  ce soir du Jeudi Saint où se passe la scène rapportée nous constatons que  "aimer comme Jésus" c'est être  disponibles pour se laver les pieds  les uns aux autres (dans un souci d'humilité entre nous), c’est aussi vivre l'eucharistie en vrais frères.

Nous constatons là, chers frères et sœurs, que nous sommes loin du monde que nous voyons se développer autour de nous. Là où Jésus nous appelle à la fraternité, on vient nous présenter, sous couvert d'égalité, les multiples aspects qui développent l'individualisme. De l'individualisme ne peut sortir une grande fraternité puisque le centre d'intérêt de cet individu est lui-même, et uniquement lui-même, et ainsi l'amour qui pourrait transparaître n'est malheureusement que captation de l'autre pour sa propre satisfaction.

Alors ce ne sont plus les comportements humains alourdis par le poids du péché qui doivent dominer mais la dimension spirituelle proposée par le Christ qui doit devenir prépondérante.

Il en résulte que pour un chrétien, la vengeance est impossible, la miséricorde est la règle, le pardon devient naturel, le jugement et la condamnation  sont exclus.

Face à l'égoïsme, le Christ propose le partage, le don. Et il donne lui-même par ailleurs la règle " une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante". Ceci est entouré de remarques pertinentes "ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux" et d'ajouter "la mesure dont  vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous".

Tout est dit, nous retrouvons le message de Jésus cœur de son Evangile  de ce jour " Comme je vous ai aimé, vous aussi aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé".

Frères et sœurs, ces paroles fortes du Christ viennent  nous rappeler les exigences de notre foi, exigences qui sont  dans la ligne de l'amour gratuit reçu, mais aussi gage de notre liberté.

En effet, plus nous vivons en profondeur notre foi, plus nous répondons à l’amour par l’amour, plus nous sommes libérés et libres.


La lettre de l'Apocalypse de Saint-Jean nous montre bien vers quoi nous tendons, le but de notre voyage. "J'ai vu un ciel nouveau et une terre  nouvelle car le premier ciel et la première terre avaient disparus". Donc retenons-le car c’est une aide précieuse  pour notre vie de chaque jour, "le passé est passé". Jean vient là nous donner du courage pour affronter le présent car " la seule voie du vrai bonheur c’est Dieu qui habite parmi nous. Ceci rappelle ce que disait déjà Isaïe dans l’Ancien Testament  " oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle ... On ne se souviendra plus du passé il ne reviendra plus à l'esprit" (Isaïe  65.17 - 20).

Le passage des Actes des Apôtres nous montre que pour atteindre ce temps présenté par Jean il faut "persévérer dans la foi et il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu" nous dit saint Luc. Et nous l’avons entendu, Paul et Barnabé pouvaient rentrer à Antioche après avoir "ouvert aux nations païennes la porte de la foi".

C'est, chers frères et sœurs, notre rôle à nous aujourd’hui. Bon nombre de personnes que nous rencontrons sont  ou sont devenues comme ces païens de l’époque. Elles ont besoin d’entendre les fondements de la foi qui est la révélation de l'amour de Dieu pour l'homme, pour chaque être humain.

Dans une homélie du début de son Pontificat le Pape François rappelait  "l’Eglise n'est pas une O.N.G. elle est une histoire d'amour...Nous hommes et femmes d'Eglise sommes au milieu d'une histoire d'amour. Chacun de nous est un maillon  de cette chaîne d'amour". Il complétait  en ajoutant : la force de l'Eglise est "l'Esprit Saint, l'Amour. Le Père envoie le Fils et le Fils nous donne   la foi de l'Esprit Saint pour grandir, pour avancer".

Comme le proposait  le Saint-Père "demandons à la Bonne Mère en ce mois de mai qui lui est dédié "qu'elle nous donne la grâce de la joie, de la joie spirituelle pour cheminer dans cette histoire d'amour".



    Georges RENOUX, diacre permanent

    Basilique du Sacré-Cœur de Marseille

    Le 18 mai 2025

 

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