Année C
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5° dimanche du Temps Ordinaire

Is 6, 1-2a.3-8 ; Ps 137 ; 1Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11
 
 
     Les lectures de ce jour décrivent trois récits de vocation. Chacun des trois appels fait suite à une rencontre. La rencontre d’Isaïe qui a eu une vision mystique du Seigneur dans le Temple. La rencontre de Saul qui avait rencontré le Christ sur le chemin de Damas. La rencontre de Simon qui rencontre Jésus un matin au bord du lac après une nuit de pêche infructueuse. Chaque rencontre se déroule en trois temps : Dieu vient au-devant de l’homme ; il se fait proche de lui ; il l’appelle en lui proposant une mission.

Ce que nous pouvons constater d’abord, c’est que dans chacune de ces trois rencontres, c’est Dieu qui vient au-devant de l’homme.  Il se présente sous des aspects différents. Pour Isaïe, il est le Seigneur de l’univers. Pour Saul, il est le Christ qui annonce la Bonne Nouvelle du salut. Pour Simon, il est l’éducateur qui joint l’action à la parole. Et pour nous, à quel moment et sous quels traits Dieu s’est-il avancé vers nous ?
Isaïe, Paul et Simon-Pierre éprouvent tous les trois un sentiment d’indignité. Ils se sentent tout petits devant une manifestation qui les dépasse. Chacun le dit avec ses mots. Isaïe se présente comme "un homme aux lèvres impures" ; Paul comme un "avorton", un « raté » en quelque sorte ; Simon-Pierre comme un "pécheur". Ce sont des réactions que nous pouvons comprendre lorsque nous mesurons l’écart qui nous sépare de Dieu… lorsque nous prenons conscience de notre fragilité et de nos faiblesses.
Dieu nous paraît alors inaccessible. Avec Isaïe, nous sommes tentés de dire : "Malheur à moi ! Je suis perdu." Ou comme Paul, d’affirmer : "Je ne suis pas digne d'être appelé". Et même, comme Simon-Pierre, de crier : "Seigneur, éloigne-toi de moi." D'ailleurs, cela nous arrangerait peut-être… Parce que, même si nous l'admirons, nous serionsplus tranquilles s'il restait à distance. Le chercher, le rencontrer, l'écouter, lui faire confiance, c'est prendre des risques. Cela pourrait nous entraîner plus loin qu'on ne pense. D'ailleurs beaucoup de gens dans notre société s'en méfient et c'est plus facile de faire comme tout le monde, de dire avec le poète : "Notre Père qui êtes aux cieux, restez-y !".

Et pourtant, Dieu se fait proche. Il adresse la parole à Isaïe. Il lui annonce que sa faute est enlevée et son péché pardonné ; Jésus se révèle à Paul en lui communiquant « la grâce de Dieu » ; il monte dans la barque de Simon, il le rassure en lui déclarant : « Sois sans crainte ». En se faisant homme dans la personne de Jésus, Dieu a effacé la distance qui nous séparait de lui. Né d'une femme dans des conditions précaires, Jésus a vécu notre condition humaine en tout, excepté le péché. A tous, il a révélé la tendresse de son Père pour les hommes. Il nous a montré comment nous aimer les uns les autres. Il s'est approché des personnes et des foules, des pauvres et des malades, des infirmes et des pécheurs, des juifs et des étrangers, les aimant tous jusqu'au bout. Il a connu la faim et la soif, la fatigue et la peur, la souffrance et la mort. Aujourd'hui, ressuscité et vivant, il marche à nos côtés sans que nous sachions toujours le reconnaître. Dans chaque eucharistie, il nous fait le don de toute sa personne.

Et, à chaque fois qu’il vient à notre rencontre, Dieu nous appelle sans jamais s’imposer. Nous sommes donc confrontés à des choix, en donnant des réponses qui nous engagent. A l’appel reçu du Seigneur, Isaïe a donné une réponse claire : "Moi, je serai ton messager. Envoie-moi". Après sa rencontre avec le Christ, Paul s’est consacré à l’annonce de la Bonne Nouvelle. En entendant Jésus lui dire : "Désormais ce sont des hommes que tu prendras", Pierre répond en laissant tout, et en attirant ses compagnons avec lui. Depuis, en Eglise, bien des hommes et des femmes ont fait l'expérience d'une rencontre véritable avec Dieu. Ils ont goûté la joie d'une relation personnelle. Ils ont répondu à l'appel qui leur a été adressé sans toujours savoir où cela les mènerait. Nous en trouvons une quantité dans la liste des saints et des bienheureux que l’Eglise honore. Il existe aussi un très grand nombre de personnes moins connues – nous en connaissons sans doute - qui, après avoir fait une rencontre personnelle avec le Christ, ont décidé de lui faire confiance et de vivre à sa manière, dans son esprit. Nous en avons un exemple tout récent dans le témoignage d’Edouard que vous pourrez lire dans le bulletin paroissial de février, disponible à la sortie de l’église.

Nous avons en ce moment une occasion de répondre à l’appel qu’il nous adresse à travers la démarche synodale initiée par le pape François. Sommes-nous décidés à y participer, à cheminer en communion fraternelle avec tous qui veulent contribuer à la mission confiée à l’Eglise ? A ce sujet, vous pouvez lire l’éditorial de Michel, notre pasteur, toujours dans le Bulletin paroissial de ce mois. Bonne lecture.
Bonne route, tous ensemble !

Hubert PLOQUIN, diacre permanent
6 février 2022
Paroisse Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault


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