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4° dimanche de Pâques 

Ac13, 14. 43-52 ; Ps 99 ; Ap. 7, 9-14b-17 ; Jn 10, 27-30


C’est au chapitre 10 de l’évangile de Jean que se situe l’évangile de ce 4ème dimanche de Pâques, dans sa Traduction Œcuménique - la TOB - ce chapitre est intitulé la parabole du berger. 

Par cette parabole, Jean vient rappeler que Jésus est le Bon Berger, le Bon Pasteur, celui qui a la responsabilité de protéger son troupeau ; le Psaume 99 que nous avons entendu tout à l’heure, nous redit d’ailleurs cette révélation de Jésus face aux Pharisiens et aux Juifs.

« Reconnaissez que le Seigneur est Dieu : il nous a faits, et nous sommes à lui, nous, son peuple, son troupeau. »  

- Dans l’évangile de Jean, le mot « Juif », qui désigne les Judéens, les habitants de la Judée, est beaucoup utilisé, il évoque la distance et l’éloignement qui s’établit entre les chrétiens et le peuple juif à la veille des rédactions des premiers écrits évangéliques. 

Ainsi, dans l’évangile de ce dimanche, nous retrouvons Jésus au Temple, il participe à la Fête de la Dédicace, celle qui commémore la purification et la re-consécration du Temple de Jérusalem.

Jésus enseigne le Peuple venu à lui, et les uns disent : « Vraiment, voici le prophète ! », ou « le Christ, c’est lui ! » ; mais d’autres encore demandent : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? »

S’ensuivent alors des échanges avec les scribes et les Pharisiens, des Juifs qui voudraient exercer comme une pression sur Jésus : « Si tu es le Christ, dis-le-nous ouvertement ». Les menaces contre Jésus se font plus insistantes, plus précises.

Alors face à cette violence Jésus répond avec force : 

« Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. »

La scène est désormais centrée sur l’identité messianique de Jésus qui va exposer le mystère de sa relation au Père ; aux versets 26 et 27, il reprend le thème du berger et du troupeau en insistant sur les brebis « que le Père lui a données »

- Jésus se présente donc ici comme le Bon Pasteur, celui qui connaît ses brebis, celles à qui est donnée la vie éternelle. Disant cela, il souligne les liens uniques entre lui et son Père ; Entre le Père et le Fils il y a une unité de pouvoir et d’actions, et cette relation unique est la garantie que les brebis « ne périront jamais » ; ainsi, de même que les brebis, les disciples n’ont pas à avoir peur.

Jésus qui est donc le Bon Pasteur s’est dessaisi de sa vie, offrant à chacun la vie de Dieu, la vie éternelle. 

C’est bien ce que Jean rapporte dans ses écrits, il existe bien des liens privilégiés entre Jésus et son Père : « le Père et moi sommes UN ». Jésus est le seul et unique Pasteur, Il est le Sauveur de tous puisqu’il s’inscrit sous l’autorité de son Père.

- Frères et sœurs, sûrement que parmi vous certains se sont rendus en Terre Sainte. Vous avez peut-être comme moi pu observer quelques bergers et leurs troupeaux en traversant de grandes étendues désertiques. Ayant vu cela il nous est devenu possible d’imaginer les bergers qui vivaient au temps de Jésus. Ceux-ci n’avaient certainement pas l’aspect des bergers de nos montagnes ; les bergers actuels, même s’ils exercent encore un métier difficile et éprouvant, ont plutôt les yeux bleus, les cheveux blonds et le teint clair.

On imagine plutôt les bergers du temps de Jésus avec un teint basané, des traits burinés par le vent et le soleil ; ceux-ci ne connaissaient pas le relatif confort des bergeries d’aujourd’hui qui leur permet de se reposer et de rester propre. 

Ces bergers vivaient pauvrement, et ils étaient davantage soucieux de bien nourrir leur troupeau et de les protéger contre d’éventuels prédateurs ; et surtout, ils veillaient à ne perdre aucune de leurs brebis.

Ils étaient des hommes courageux car capables de laisser l’ensemble de leur troupeau pour récupérer une brebis égarée !

Car oui, le bon berger a comme responsabilité et comme soucis premiers de rechercher les meilleurs pâturages, les plus proches points d’eau, il doit aussi protéger ses brebis des animaux féroces capables d’en dévorer une voir plusieurs ! Ainsi, les bergers et leurs troupeaux formaient en quelque sorte une communauté. 

-Il en est de même dans l’Eglise dont Jésus est le guide, le compagnon, celui qui a pour tous une attention personnalisée, un regard qui comprend et qui veille,  des mains qui accueillent et qui soignent, un cœur qui se donne sans compter et sans retour.

Jésus est le berger qui a pu dire « Je suis doux et humble de cœur », il est l’homme qui a osé dénoncer les gens de pouvoir capables d’écraser les faibles et les petits, sans répondre à cette violence par la violence.


Baptisés dans la lumière du Christ, nous avons nous aussi la responsabilité d’être de bons et fidèles bergers, soucieux des brebis qui nous entourent, et d’abord les plus faibles. Notre troupeau n’est pas un grand troupeau lorsqu’il s’agit des membres de nos familles, de collègues au travail, d’amis et proches parfois dans le besoin. 

Des brebis égarées nous pouvons en côtoyer près de nous dans nos quartiers ou nos villages ; et alors chacun avec nos capacités, nous pouvons agir pour leur venir en aide. . . Notre monde, dans sa globalité nous donne de voir la misère et la détresse d’un grand nombre de frères et sœurs en humanité, des hommes, des femmes, des enfants doivent survivre sous les bombes, d’autres subissent la répression, ne mangent pas à leur faim. . . 

Nos communautés chrétiennes sont aussi des bergeries, des bergeries dans lesquelles les rassemblements peuvent se vivre librement, des maisons qui accueillent et qui prennent soin, des chrétiens qui s’engagent dans la paix et la fraternité, dans l’écoute et la prière. 

Frères et sœurs, pensons aussi à préparer l’Eglise de demain ; que celle-ci se fasse toujours plus ouverte et plus respectueuse envers les brebis égarées , celles qui sont proches de nous et qui parfois frappent à nos portes, celles qui vivent loin de nous et qui sont en droit d’espérer l’aide de nos communautés. 

Dans ses premières paroles, notre Pape Léon XIV nous a invité à ne pas oublier les souffrances du monde et à prier pour la Paix. 

Quand bien même nous le désirions ardemment, nous ne pourrons jamais venir à bout de notre vocation universelle, celle d’offrir au monde la volonté d’union, de paix et de charité ! Avec notre nouveau pape, toujours nous aurons à nous tourner vers ceux qui nous entourent comme le Père se tourne vers le Fils, comme le Fils, avec le Père, se tourne vers nous, pareil au berger qui se tourne vers son troupeau, et en ce dimanche des vocations, nous pouvons tout spécialement nous tourner vers le Père et prier afin que tout baptisé réponde généreusement et sans crainte à sa propre vocation.

Entre le Père et Jésus, il y a unité de pouvoir et d’action, cette relation est la garantie que les brebis ne périront jamais. Les disciples que nous sommes n’avons pas à avoir peur, personne ne pourra nous arracher à Jésus et à son Père.

« Nous sommes son peuple, son troupeau : il nous a fait et nous sommes à lui, nous son peuple, son troupeau ».

Frères et sœurs, amis paroissiens, soyons donc des disciples fidèles et unis au Christ.


Amen !


Joël MACARIO, diacre permanent

Paroisse Ste Famille en Pays de la Mée (44 - Châteaubriant)

11 mai 2025


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