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4° dimanche du Temps Ordinaire

  Jr 1 4-5. 17-19 / Ps 70 / 1 Co 12-31-13,13 / Lc 4, 21-30


« Jésus, comme Elie et Elisée, n’est pas envoyé aux seuls Juifs »

Dimanche dernier, déjà dans l’évangile de Luc, Jésus était à Nazareth, le village de son enfance. Aujourd’hui, nous sommes au début du chapitre 4, dans ce qui pourrait constituer la première partie de l’évangile, celle où Luc décrit la naissance et la vie cachée de Jésus.
Lors de sa présentation au Temple de Jérusalem, Syméon, homme juste et religieux, bénit l’enfant et annonce à Marie sa mère que celui-ci « sera un signe de division ». Curieux présage que cette annonce, curieux destin que celui ainsi promis à cet enfant, à ce Fils de Dieu appelé à régner pour toujours et sans fin !
Mais Marie, nous le savons, n’a pas craint ; Marie a cru l’Ange du Seigneur et elle lui a répondu d’une merveilleuse manière.
« Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta Parole »

Ainsi, de l’enfance de Jésus, nous ne savons que peu de choses ; si ce n’est qu’après que ses parents eurent accomplit tout ce que prescrit la Loi du Seigneur, ils retournèrent avec l’enfant en Galilée dans la ville de Nazareth. Et c’est dans cette bourgade que Jésus va grandir, c’est auprès de ses parents qu’il va partager notre condition humaine.
Il y a cependant un évènement qui va marquer son enfance : Jésus a 12 ans lorsqu’il se trouve avec ses parents à Jérusalem pour la fête de la Pâque. C’est au cours de cette fête que l’on va découvrir un enfant pas comme les autres, même si à la manière d’un adolescent de notre époque, il se fait un peu rebelle annonçant à son père et sa mère qu’il va les quitter !
En effet, déjà dans la synagogue il n’est plus avec eux, et lorsqu’il se met à discuter et échanger avec les savants, il n’est plus l’enfant de Marie et de Joseph, ses parents inquiets qui l’auront cherché pendant 3 jours, le retrouvant au milieu des docteurs de la Loi en train de commenter la Parole.
A cet instant cet enfant, leur enfant, a déjà bien changé. Marie et Joseph ne le reconnaissent pas et ce n’est que plus tard qu’ils comprendront. . .
Car après avoir vécu auprès d’eux, « grandissant en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes » Jésus finira par les quitter.
Des années ont passé et voici donc Jésus qui revient sur ses terres de Galilée. Jésus revient mais il n’est plus le même, il a acquis une certaine réputation ; il n’est plus l’enfant soumis à ses parents, il est le Fils de Dieu, il a reçu l’Esprit Saint et c’est avec la puissance de l’Esprit qu’il vient inaugurer en Galilée sa mission universelle.
Comme il le fait régulièrement, Jésus est dans la synagogue, il lit la Parole de Dieu dans le Livre d’Isaïe. Mais non seulement il lit la parole mais il se met aussi à l’enseigner, à la manière d’un prophète. Alors dans l’assemblée on s’étonne « des paroles de grâce qui sortent de sa bouche » ; on s’étonne et en même temps il semble que l’on refuse la portée de ses paroles. Car il n’est pas un prophète, il n’est qu’un des leurs, il n’est qu’un enfant de Galilée : « « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »


En ces instants, on pourrait dire qu’il y a comme un double sentiment dans l’assemblée présente. Le premier serait de le considérer comme un possible sauveur de ses terres de Galilée, on lui rend témoignage ; le deuxième s’exprime violemment à la fin de ce passage de l’évangile. « Dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville. »
A travers cet épisode dans la synagogue à Nazareth, le rejet de Jésus pourrait être comme annonciateur du rejet à venir du Christ, rejet allant jusqu’à sa condamnation sur la Croix. On peut alors se demander pourquoi on a voulu rejeter celui dont on a écouté la Parole, celui qui a donné confiance, celui qu’on a admiré lorsqu’il faisait des miracles.
Homme parmi les hommes, mais surtout Fils de Dieu envoyé pour tous, Jésus n’est pas encore reconnu. Il n’est pas reconnu parce qu’il n’est pas considéré comme le sauveur exclusif de son peuple.
Nous savons nous qu’il est venu non seulement pour sauver son peuple, mais aussi pour guérir et soigner l’humanité tout entière ; et si son ministère s’est exercé sur les terres d’Israël, il n’a pas agi qu’avec et pour le peuple élu mais parce qu’investi par Dieu.
Il n’est donc pas le Messie d’un seul peuple mais bien le Sauveur du monde.

« Nul n’est prophète en son pays »
Sans doute que le peuple réuni dans la synagogue aurait bien voulu s’approprier la parole de l’homme Jésus, cette parole de grâce qui sort de sa bouche, mais finalement, Jésus lui échappe.
Pourtant les Galiléens espéraient que cette Parole leur était destinée, mais 2000 ans après, nous la recevons nous aussi, comme tant d’autres aux cours des siècles. Car oui, cette Parole s’accomplit encore aujourd’hui et il est de notre responsabilité de la faire vivre dans l’aujourd’hui de Dieu.
Peuple de baptisés, c’est en Eglise que nous nous devons de servir et d’œuvrer en direction des plus pauvres et des plus fragiles.  Jésus lui-même n’a-t-il pas dit :« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien » (Mc 14, 7) ?

A la manière du Christ qui va son chemin, il nous faut nous aussi emprunter ce même chemin, à la suite des premiers disciples envoyés sur les routes par Jésus lui-même. Ces chemins sont multiples comme multiples sont les pauvretés de notre monde.
Et c’est bien à cela que nous invite le Pape François dans son exhortation apostolique « la Joie de l’évangile » : Voici ce qu’il nous dit au numéro 120 dans le chapitre 3 intitulé « l’annonce de l’évangile ».
« En vertu du Baptême reçu, chaque membre du peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire. Chaque baptisé, quel que soit sa fonction dans l’Eglise et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation. . . Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ ; nous ne disons plus que nous sommes disciples et missionnaires, mais toujours que nous sommes disciples-missionnaires. »
Frères et sœurs, amis paroissiens, je conclurai en évoquant la démarche synodale initiée par le Pape François et relayée par tous les évêques. Nous sommes ainsi invités à faire grandir notre Eglise dans la communion, la participation et la mission. Que tous nous nous sentions concernés par la mission en ouvrant davantage nos communautés. Soyons donc frères et soeurs des témoins joyeux et accueillants pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Ressuscité. Tel pourrait être un bout de notre itinéraire de foi en cette nouvelle année.
AMEN

Joël MACARIO, diacre permanent
30 janvier 2022



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