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3° dimanche de Pâques

Ac 5, 27-41 ; Ap 5, 11-14 ; Jn 21, 1-13


        Nous sommes en pleine période de Pâques, c’est-à-dire dans la période ou nous réfléchissons à ce que la Résurrection veut dire dans nos vies.
Jésus est mort le 7 avril de l’année 30 ( vendredi Saint ) ; et 3 jours plus tard, il est vivant. Imaginez le choc pour les 11 apôtres et les témoins dont nous parlent les évangiles ; quelle surprise ! Mais c’est de ce choc que naîtra l’ Eglise à travers leur témoignage.
         Dieu nous dit à travers l’Eglise : « Marche en ma présence ». Oui nous sommes en présence de Jésus le vivant qui donne sens à notre vie. Aujourd’hui le message transmis par les premiers témoins continue à faire vivre tous les Chrétiens.
        
        « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » dit Pierre, même si quelquefois ce n’est pas facile. La liturgie de ce jour nous montre que très vite au début de l’Eglise la persécution contre les chrétiens commence déjà. L’Eglise se doit d’être témoin et ce témoignage coûte cher, en persécutions, et en moqueries. Regardez ce qui arrive aujourd’hui encore, aux chrétiens d’Orient, d’Irak , de Palestine, de Syrie et d’ailleurs.
        Jésus a choisi des hommes simples qui vivaient de leur travail et de leur métier de pêcheurs ; c’est donc à la pêche que Jésus retrouve ses disciples après sa mort et sa Résurrection sur le bord du lac où ils se sont réfugiés.  Les 153 gros poissons sont un clin d’œil symbolique ; c’était les 153 pays connus à l’époque.
C’est là que Jésus confirme à Pierre sa mission de pasteur et de pécheurs d’Hommes.
      
         Vous remarquez que Jésus demande 3 fois à Pierre m’aimes-tu ? Ceux qui ont l’expérience d’une trahison savent ce qu’il en coûte de pardonner. Mais cet amour que demande Jésus est un amour complet, et total. En grec il y a 3 mots pour dire l’amour : l’amour-amitié puis l’amour-tendresse, enfin l’amour-confiance et fidélité.
Pierre a trahi, il a eu peur, il a été faible mais Jésus lui fait quand même confiance ; car Pierre est aussi le fougueux, capable d’être le chef de l’Eglise car il aime profondément Jésus. Son amitié, son amour et sa confiance sont plus forts que sa faiblesse.
       
        En demandant 3 fois à Pierre : « m’aimes-tu ?  Es ce que tu m’aimes vraiment ? » Jésus pardonne le passé pour ouvrir l’avenir vers une route d’espérance, et de confiance. Oui, nous sommes tous capable de tricher et de trahir comme Pierre. Mais Jésus sait regarder plus loin ; ce qu’il y a au fond du cœur  :
        Cet amour et ce pardon de Jésus donne sens à nos échecs.
        Cet amour et ce pardon de Jésus donne sens à nos ratés.
        Cet amour et ce pardon de Jésus donne sens à nos vies. 

        Dieu ne donne pas des responsabilités au pape, aux évêques et aux curés en fonction de leur diplôme mais parce qu’ils ont dit oui à l’amour du Seigneur. S’ils font en plus quelques études c’est pour mieux comprendre, mieux connaître et surtout mieux aimer : c’est aussi pour être témoins, et pouvoir expliquer ce qu’ils croient.

        J’ai relu les 2 dernières pages de chacun des 4 évangiles : Il y a seulement une douzaine d’apparitions connues de Jésus que l’on ferait mieux d’appeler des révélations. Jésus s’est donc révélé simplement d’abord aux saintes Femmes (elles sont 5 ou 6) puis aux onze apôtres, et à quelques autres. Et Saint Paul est le seul plusieurs années après ces événements qui rencontre Jésus en direct sur le chemin de Damas. Les privilégiés qui ont vu Jésus ressuscité sont donc en fait très peu nombreux : 6 femmes et une vingtaine d’hommes .  
Mais Jésus a dit :  « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu »
Nous sommes, nous, les croyants d’aujourd’hui, grâce à ces quelques témoins qui de générations en générations nous ont transmis la Bonne Nouvelle.

        La question du jour : Pierre m’aimes-tu ?  Je pense que c’est le sommet de notre vie chrétienne ; il ne suffit pas de croire, mais il faut aussi aimer. Jésus nous redemande aujourd’hui comme à Pierre : « m’aimes-tu vraiment ? ». C’est cet amour qui rend la pêche des apôtres fructueuse. C’est notre amour sincère qui rendra nos différentes fonctions dans l’Eglise plus efficaces et plus utiles. Que l’on soit prêtre, religieuse, catéchiste, bénévole au Secours Catho, etc…

        C’est beau de voir Pierre se jeter à l’eau pour rejoindre son Seigneur ! Et nous, sommes-nous capables de nous jeter à l’eau pour exprimer que cet amour est primordial ? Les doutes et les questions sont naturels. La foi n’est pas évidente. Il ne s’agit pas de tout comprendre, mais simplement d’aimer et de faire confiance.

        La semaine dernière nous avons lu que Thomas avait besoin de toucher pour être sûr que c’était bien Jésus. Comme l’a dit Jésus à Pierre : « une fois que tu seras revenu à la Foi, confirme tes frères : rassure les, encourage-les ; puis toi, viens et suis moi ». Quand Marie-Madeleine, Thomas et Pierre ont su avec certitude que Jésus est vivant et qu’il les appelait à le suivre, ils n’ont plus hésité : « Oui Seigneur tu sais tout, tu sais bien que je t’aime »

        Comme Pierre, pouvons-nous dire à Jésus : « Oui je crois, oui je t’aime ». Cet amour, cette confiance, doit se vivre en Eglise ; Jésus nous ne l’entendons pas au téléphone, même sur le portable ! Il nous parle peu en direct. Jésus a demandé à son Eglise d’être son porte-parole. C’est l’Eglise qui est Présence de Dieu au milieu des hommes. C’est l’Eglise qui est Révélation de Jésus au milieu du monde.


Bruno Palluat, diacre permanent
10 avril 2016


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